Plaisir de la politique.
Bonjour à toutes et à tous.
Dans quelques jours, je vais reprendre mon bâton de pèlerin pour un exercice que j'affectionne beaucoup, la tournée des sections dans le cadre de notre congrès. Les réunions fédérales, je n'aime pas trop ça, j'ai l'impression de ne servir à rien, c'est pour moi de la procédure, de la gestion d'appareil. C'est utile, je ne le nie pas. Je dis simplement que ça ne m'intéresse pas vraiment. Je veux de la vie, de la confrontation, des rencontres.
Dans ma section, ce n'est même pas la peine d'y penser. Mais lorsqu'un congrès approche, je me sens revivre, c'est le printemps dans le Parti! Pourtant, je n'y gagne strictement rien. Ah si: quelques embêtements, de la part de ceux que chagrine ce qu'ils appellent, en faisant la grimace, mon "activisme". Au yeux de qui ne fait rien, il suffit de déplacer une chaise pour faire figure d'activiste!
En vérité, les camarades les plus malins sourient et parfois se moquent parce qu'ils savent bien (c'est normal, ils sont malins) que ce n'est pas ainsi, en allant par monts et par vaux, d'une section l'autre, qu'on obtient du pouvoir. Bien au contraire, on ne suscite que la méfiance. La politique a parfois moins besoin de militants que de suiveurs.
A mon tour de me moquer: le pouvoir, ce n'est pas mon problème. Je n'ai qu'un objectif: défendre et faire partager des convictions, avec le plaisir que j'éprouve dans ces pérégrinations. Plaisir de quoi? Plaisir de la politique, c'est-à-dire du débat public, avec pour finalité de renforcer le Parti socialiste, de réunir les conditions d'une victoire de la gauche, partout où c'est la droite aux commandes.
Ce n'est pas de tout repos, je crois être le seul à le faire avec autant d'acharnement et de constance: partir après le boulot, sur des trajets parfois longs, devant des camarades dont la plupart sont déjà convaincus (et pas toujours ralliés à ma cause), où l'on rentre tard le soir. Mais quel plaisir de se retrouver dans une petite section, au milieu de quelques camarades, dans un bled paumé, que personne n'ira visiter parce qu'il y a peu de voix à gagner, parce que les jeux sont déjà faits! Il fait froid, il fait noir, on a faim, on est fatigué, mais pendant une heure ou deux, il y a la magie du débat, de l'échange, parfois de la confrontation qui s'opère, qui nous rapproche, qui me comble.
Et j'en ressors heureux, alors que les joies sont rares en politique. Et je n'ai peut-être convaincu personne, mais j'ai apporté, l'espace d'une soirée, un peu de démocratie. C'est ça finalement qui me plaît. A ceux qui m'accusent de narcissisme parce qu'ils s'énervent de me voir régulièrement dans la presse locale (comme si ce devait être le privilège des seuls élus), qu'ils viennent avec moi un soir, rien qu'un soir, dans ce genre de virée. Ils n'y trouveront aucun narcissisme de ma part, mais beaucoup de plaisir.
J'ai commencé ces grandes vadrouilles fédérales en 2003, en vue du congrès de Dijon, défendant la motion A, celle présentée par Hollande. Puis est venue en 2005 la campagne interne à propos de la Constitution européenne, où j'ai porté les couleurs du oui, ensuite le congrès de Dijon, fin 2005, où à nouveau j'ai soutenu le courant majoritaire autour du premier secrétaire, enfin la désignation de notre candidat aux présidentielles, en 2006, au côté de DSK. Cinq ans déjà, et mon cinquième tour de la Fédé de l'Aisne va commencer, cette fois pour présenter la motion D, "Changer à gauche pour changer la France", dont le premier signataire est Martine Aubry.
Bon après-midi.
Dans quelques jours, je vais reprendre mon bâton de pèlerin pour un exercice que j'affectionne beaucoup, la tournée des sections dans le cadre de notre congrès. Les réunions fédérales, je n'aime pas trop ça, j'ai l'impression de ne servir à rien, c'est pour moi de la procédure, de la gestion d'appareil. C'est utile, je ne le nie pas. Je dis simplement que ça ne m'intéresse pas vraiment. Je veux de la vie, de la confrontation, des rencontres.
Dans ma section, ce n'est même pas la peine d'y penser. Mais lorsqu'un congrès approche, je me sens revivre, c'est le printemps dans le Parti! Pourtant, je n'y gagne strictement rien. Ah si: quelques embêtements, de la part de ceux que chagrine ce qu'ils appellent, en faisant la grimace, mon "activisme". Au yeux de qui ne fait rien, il suffit de déplacer une chaise pour faire figure d'activiste!
En vérité, les camarades les plus malins sourient et parfois se moquent parce qu'ils savent bien (c'est normal, ils sont malins) que ce n'est pas ainsi, en allant par monts et par vaux, d'une section l'autre, qu'on obtient du pouvoir. Bien au contraire, on ne suscite que la méfiance. La politique a parfois moins besoin de militants que de suiveurs.
A mon tour de me moquer: le pouvoir, ce n'est pas mon problème. Je n'ai qu'un objectif: défendre et faire partager des convictions, avec le plaisir que j'éprouve dans ces pérégrinations. Plaisir de quoi? Plaisir de la politique, c'est-à-dire du débat public, avec pour finalité de renforcer le Parti socialiste, de réunir les conditions d'une victoire de la gauche, partout où c'est la droite aux commandes.
Ce n'est pas de tout repos, je crois être le seul à le faire avec autant d'acharnement et de constance: partir après le boulot, sur des trajets parfois longs, devant des camarades dont la plupart sont déjà convaincus (et pas toujours ralliés à ma cause), où l'on rentre tard le soir. Mais quel plaisir de se retrouver dans une petite section, au milieu de quelques camarades, dans un bled paumé, que personne n'ira visiter parce qu'il y a peu de voix à gagner, parce que les jeux sont déjà faits! Il fait froid, il fait noir, on a faim, on est fatigué, mais pendant une heure ou deux, il y a la magie du débat, de l'échange, parfois de la confrontation qui s'opère, qui nous rapproche, qui me comble.
Et j'en ressors heureux, alors que les joies sont rares en politique. Et je n'ai peut-être convaincu personne, mais j'ai apporté, l'espace d'une soirée, un peu de démocratie. C'est ça finalement qui me plaît. A ceux qui m'accusent de narcissisme parce qu'ils s'énervent de me voir régulièrement dans la presse locale (comme si ce devait être le privilège des seuls élus), qu'ils viennent avec moi un soir, rien qu'un soir, dans ce genre de virée. Ils n'y trouveront aucun narcissisme de ma part, mais beaucoup de plaisir.
J'ai commencé ces grandes vadrouilles fédérales en 2003, en vue du congrès de Dijon, défendant la motion A, celle présentée par Hollande. Puis est venue en 2005 la campagne interne à propos de la Constitution européenne, où j'ai porté les couleurs du oui, ensuite le congrès de Dijon, fin 2005, où à nouveau j'ai soutenu le courant majoritaire autour du premier secrétaire, enfin la désignation de notre candidat aux présidentielles, en 2006, au côté de DSK. Cinq ans déjà, et mon cinquième tour de la Fédé de l'Aisne va commencer, cette fois pour présenter la motion D, "Changer à gauche pour changer la France", dont le premier signataire est Martine Aubry.
Bon après-midi.
8 Comments:
C'est bien de savoir se contenter de peu, surtout quand on ne peut pas faire mieux.
L'inconvénient c'est qu'en faisant le factotum, vous n'etes plus crédible pour etre chef.
By grandourscharmant, at 8:02 PM
J'ai toujours fait le "factotum", il en faut, ça me plaît. Je n'ai aucune envie d'être "chef", je n'ai jamais aimé ça ("Un chef, c'est quelqu'un qui a besoin des autres", disait Alain). Tout va donc pour le mieux dans le meilleur des mondes, et il n'y a que les ignorants qui s'en étonnent.
By Emmanuel Mousset, at 8:53 PM
bien sur qu'il en faut,
de toute façon, chef vous n'êtes pas capable de l'être.
Il faudrait que vous acceptiez d'avoir besoin des autres pour réussir et vous préférez largement échouer seul.
By grandourscharmant, at 10:14 PM
Quand on est seul et qu'on ne veut pas être chef, où est "l'échec"?
D'autre part, vous devriez saluer ma lucidité et ma cohérence, puisque ma volonté s'accorde avec ma capacité.
By Emmanuel Mousset, at 10:27 PM
Je constate plutot votre hérésie,
ce n'est pas moi qui ait expliqué que je voulais etre chef et qui ne l'ait pas fait parce qu'on n'a pas cédé à mes caprices.
Dites ce que vous voulez, ce qui compte, c'est ce que vous faites et pourquoi.
Vous prétendez ne pas vouloir etre chef, alors que c'est surtout que vous ne pouvez pas l'etre.
Faute de pouvoir changer les choses, vous feignez d'en etre à l'origine.
By grandourscharmant, at 11:25 PM
Si j'en crois votre raisonnement, vous allez soumettre tous mes propos au soupçon. Vous réduisez ma méthode politique à des "caprices", mes analyses à des ruses auto-justificatrices. Un peu trop facile!
Ceci dit, je veux bien devenir "hérétique", pourvu que je ne finisse pas sur un bûcher.
By Emmanuel Mousset, at 7:33 AM
Je ne fais que prendre pour argent comptant ce que vous pouvez raconter.
C'est surement mon erreur et ma faiblesse.
Je ne vous connais pas assez pour savoir qu'il ne faut pas vous prendre au sérieux
By grandourscharmant, at 8:18 AM
Drôle de logique: vous faites reposer une conclusion (je ne suis pas sérieux) sur une ignorance (vous n'en savez pas assez sur moi). Etrange... Dans le doute, moi je m'abstiens de prononcer des jugements.
By Emmanuel Mousset, at 12:14 PM
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