L'Aisne avec DSK

13 mars 2011

Cinq ans avec DSK.

Je viens à l'instant de voir le documentaire de Canal+ "Un an avec DSK". Très bon. Ce que j'ai aimé : l'assurance, la décontraction, la démarche tranquille de Strauss. Son rapport au pouvoir est décomplexé, fonctionnel, non tragique : c'est la raison qui prime. Nicolas Sarkozy nous a habitués à une autre image, pressée, crispée, militante. La France aujourd'hui, inquiète, désespérée même, a besoin de calme, de rationalité, d'espoir. DSK incarne bien cette aspiration.

Et puis, il y a son job au FMI, pas facile. Il doit prêter de l'argent, sous conditions, à des pays qui ont économiquement failli et dont les peuples sont en colère. Mais la faute à qui ? Pas au FMI, pas à Strauss-Kahn ! On vient le chercher, ce n'est pas lui qui impose quoi que ce soit. Il assume son impopularité. Mais comment faire autrement ? C'est ça ou l'effondrement. Quant aux solutions miracles, il faut les laisser aux faiseurs de miracles, c'est-à-dire aux imposteurs. Un homme politique qui assume, on appelle ça un homme d'Etat.

L'émission a commencé par un rappel : le renoncement de Jacques Delors en 1995. Strauss est un peu dans la même situation. Son commentaire : il regrette, il a été déçu mais il respecte ce choix. Mais si Delors avait été candidat, il aurait probablement gagné et l'histoire de la France en aurait été transformée, pense-t-il. Oui, la politique est longue d'occasions manquées, beaucoup plus à gauche qu'à droite. Il faut en tirer des enseignements, faire en sorte que les erreurs ne se reproduisent pas, même si les hommes changent difficilement, même si les routines et les pesanteurs sont souvent plus fortes que tout.

L'émission s'est terminée dans la gravité : Strauss a échangé son visage souriant, guilleret, par une mine presque austère, un regard plus sévère, lorsqu'on lui a posé pour la énième fois LA question sur son engagement dans la bataille des présidentielles : oui ou non, et quand le saura-t-on ? DSK est alors comme entré en lui-même, se réservant la réponse, soulignant la gravité de ce choix, rappelant qu'un calendrier avait été fixé par le Parti socialiste.

Je ne sais pas si cet homme se présentera, je le souhaite très fort, je crois que lui en a très envie. Pour que ne se répète pas l'immense déception qu'avait entraînée le renoncement de Jacques Delors. "Un an avec DSK" ? Non, cinq ans avec DSK !


Bon après-midi.

4 Comments:

  • Putain... 5 ans !!!

    By Anonymous Anonyme, at 11:55 AM  

  • Vous avez raison, je préfèrerais dix ans. Mais patience ...

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 12:08 PM  

  • Je suis à 100% d'accord avec vous et quelle déception s'il n'est pas candidat.

    By Blogger Unknown, at 1:52 PM  

  • Je suis à 100% d'accord avec vous. Quelle serait ma déception s'il n'est pas candidat!

    By Blogger Unknown, at 1:53 PM  

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