Le vote républicain.

Bonsoir à toutes et à tous,


Que faire contre le FN ? C'est la question que se posent tous les républicains depuis quelques jours. La réponse est simple : lui faire barrage par tous les moyens légaux, installer un cordon sanitaire autour, l'exclure autant qu'il est possible du débat politique, combattre systématiquement ses "idées", le disqualifier auprès de l'opinion. Mais comment ? Très simple là aussi : par une mesure spectaculaire autant qu'exceptionnelle, le vote républicain.

De quoi s'agit-il ? Nathalie Kosciusko-Morizet, pour laquelle je n'ai évidemment aucune sympathie idéologique, a montré le chemin, non sans courage politique. Aux cantonales, lors d'un second tour opposant FN et PS, elle voterait PS. Bravo ! Gérard Larcher, président du Sénat, a répondu de même, ainsi que le Nouveau Centre et le Parti Radical. Il faut que le PS, à son tour, s'engage dans cette voie, le vote républicain, qui repose sur un postulat simple : un républicain vote toujours républicain, il ne s'abstient pas, il ne renvoie pas dos à dos un démocrate et un fasciste.

J'ai voté une seule fois à droite dans ma vie (en 2 002, pour Chirac), je ne le regrette absolument pas, j'en suis même plutôt fier (car c'est très difficile quand on est de gauche de voter à droite, et réciproquement je suppose) : c'est la preuve qu'on peut dépasser les limites de sa propre sensibilité pour penser au bien, à l'intérêt et à la sauvegarde de la République. S'il fallait le refaire mille fois, je le referais mille fois, sans aucune hésitation, sans état d'âme, et avec la même fierté. Parce que l'extrême droite c'est pire que tout, parce que je veux sa mort politique.

Il y en a un qui a été particulièrement lamentable dans cette affaire, c'est Nicolas Dupont-Aignan, qui a refusé le vote républicain, au prétexte que voter UMP ou voter PS ce serait alors la même chose. Mensonge ! Il y a un vote de droite et un vote de gauche, qui sont irréductibles l'un à l'autre. En situation normale, rien n'autorise à les confondre. Mais quand on a à choisir entre un républicain (de droite ou de gauche) et un fasciste, la situation a cessé d'être normale, c'est la République qui est en jeu. Et là, pas question de jouer les indifférents, de s'en laver les mains ou d'aller à la pêche à la ligne !

Le cas de figure n'est pas seulement théorique : il pourrait se produire à Saint-Quentin même ! Au canton centre non, puisque l'écart entre PS et FN, en 2 004, était de 14 points, ce qui protège de toute élimination de la gauche. En revanche, dans le canton nord, l'hypothèse n'est pas idiote : 4 points seulement me séparaient du candidat Front National la dernière fois. Je souhaite vivement que le pire n'arrive pas, nulle part en France, que la démocratie fonctionne normalement en offrant une alternative de gauche et de droite. Mais si l'extrême droite parasitait le système, comme c'est son rêve et notre cauchemar, le vote républicain s'imposerait.


Bonne soirée.