Cohérence.
Bonjour à toutes et à tous.
J'ai été suspendu hier après midi à France Info, avec un seul espoir: que Pierre Moscovici accepte la "place centrale" que lui proposait Martine Aubry. Il a choisi Bertrand Delanoë, dans l'un de ces choix "à la dernière minute" que je déteste tant, parce qu'un choix authentique, bon ou mauvais c'est autre chose, se fait bien avant. Lundi soir à Paris, Mosco hésitait. Moi et bien d'autres, nous n'hésitions pas, nous avions déjà choisi.
C'est ce matin un vrai déchirement pour les strauss-kahniens de se trouver ainsi divisés. Mais ne faisons pas de sentiments: les choses sont ainsi. Moi aussi j'ai hésité, il y a quelques semaines, tenté moi aussi par Delanoë, pour les raisons que vous savez, que j'ai développées sur ce blog. Mais quelque chose prévaut en politique, à mes yeux en tout cas: la cohérence. Nous avons commencé quelque chose avec Martine, il fallait aboutir, et ne pas tourner casaque au dernier moment.
En juillet, c'est avec elle et Montebourg que nous avons signé un texte d'orientation politique. C'est cela seul qui compte, pas les états d'âme, pas les séductions passagères. Bien sûr que Delanoë est, par certains côtés, l'homme du moment. Mais pour combien de temps? Regardez ce qui s'est passé avec Ségolène. Laissons les tentations et les séductions, appuyons-nous sur les convictions, les raisonnements, les cohérences.
Avec Bertrand, nous avons de forts désaccords que nous n'avons pas avec Martine. Il est hostile au système des primaires alors que nous sommes pour. Il n'est pas favorable à un grand parti de toute la gauche alors que nous le souhaitons. Son alliance avec Hollande ne présage pas une rénovation en profondeur du fonctionnement de notre Parti, mais plutôt une ligne de continuité.
Enfin, et ce n'est pas rien, sa démarche est hyper-présidentielle, beaucoup plus que celle de Royal, et nous condamnons cette dérive. On ne doit pas se regrouper autour d'un homme (ou d'une femme), mais constituer une majorité autour de convictions. Ce que je crains, c'est qu'avec Bertrand, nous passions de la femme providentielle Ségolène à l'homme providentiel.
Je suis cependant aujourd'hui peiné pour Pierre et pour nous tous, strauss-kahniens. Car si les sentiments n'ont pas leur place en politique, on ne peut pas les enlever du coeur des hommes. Mosco est pour moi le meilleur représentant du courant strauss-kahnien: esprit clair, discours rigoureux, social-démocrate entier, personnalité intéressante et attachante. Et nous voilà séparés de lui! Nous nous retrouverons, c'est sûr, et je le souhaite. On ne disparaît jamais en politique, pourvu qu'on le veuille.
Une dernière chose: lundi soir, à Paris, nous n'avons pas collectivement tranché, les avis parmi nous étant trop partagé. Chaque strauss-kahnien a été laissé libre de son choix. J'ai fait le mien, avec la cohérence qui est la mienne. Si un choix collectif, procédant d'un vote, avait été effectué, j'aurais par discipline militante suivi ce choix, règle majoritaire oblige, et défendu Delanoë s'il en avait été ainsi.
Une dernière chose encore: certains strauss-kahniens vont suivre Pierre, c'est certain, des adhérents de base surtout, mais les cadres du courant resteront fidèles à sa direction, à Cambadélis et Borgel, à qui Strauss a confié les clés de la maison avant de s'envoler pour Washington, aux grands élus influents ou patrons de fédération, tels Jean-Paul Huchon et Jean-Jacques Urvoas, deux rocardiens par ailleurs authentiques.
Bonne matinée,
à demain Pierre.
J'ai été suspendu hier après midi à France Info, avec un seul espoir: que Pierre Moscovici accepte la "place centrale" que lui proposait Martine Aubry. Il a choisi Bertrand Delanoë, dans l'un de ces choix "à la dernière minute" que je déteste tant, parce qu'un choix authentique, bon ou mauvais c'est autre chose, se fait bien avant. Lundi soir à Paris, Mosco hésitait. Moi et bien d'autres, nous n'hésitions pas, nous avions déjà choisi.
C'est ce matin un vrai déchirement pour les strauss-kahniens de se trouver ainsi divisés. Mais ne faisons pas de sentiments: les choses sont ainsi. Moi aussi j'ai hésité, il y a quelques semaines, tenté moi aussi par Delanoë, pour les raisons que vous savez, que j'ai développées sur ce blog. Mais quelque chose prévaut en politique, à mes yeux en tout cas: la cohérence. Nous avons commencé quelque chose avec Martine, il fallait aboutir, et ne pas tourner casaque au dernier moment.
En juillet, c'est avec elle et Montebourg que nous avons signé un texte d'orientation politique. C'est cela seul qui compte, pas les états d'âme, pas les séductions passagères. Bien sûr que Delanoë est, par certains côtés, l'homme du moment. Mais pour combien de temps? Regardez ce qui s'est passé avec Ségolène. Laissons les tentations et les séductions, appuyons-nous sur les convictions, les raisonnements, les cohérences.
Avec Bertrand, nous avons de forts désaccords que nous n'avons pas avec Martine. Il est hostile au système des primaires alors que nous sommes pour. Il n'est pas favorable à un grand parti de toute la gauche alors que nous le souhaitons. Son alliance avec Hollande ne présage pas une rénovation en profondeur du fonctionnement de notre Parti, mais plutôt une ligne de continuité.
Enfin, et ce n'est pas rien, sa démarche est hyper-présidentielle, beaucoup plus que celle de Royal, et nous condamnons cette dérive. On ne doit pas se regrouper autour d'un homme (ou d'une femme), mais constituer une majorité autour de convictions. Ce que je crains, c'est qu'avec Bertrand, nous passions de la femme providentielle Ségolène à l'homme providentiel.
Je suis cependant aujourd'hui peiné pour Pierre et pour nous tous, strauss-kahniens. Car si les sentiments n'ont pas leur place en politique, on ne peut pas les enlever du coeur des hommes. Mosco est pour moi le meilleur représentant du courant strauss-kahnien: esprit clair, discours rigoureux, social-démocrate entier, personnalité intéressante et attachante. Et nous voilà séparés de lui! Nous nous retrouverons, c'est sûr, et je le souhaite. On ne disparaît jamais en politique, pourvu qu'on le veuille.
Une dernière chose: lundi soir, à Paris, nous n'avons pas collectivement tranché, les avis parmi nous étant trop partagé. Chaque strauss-kahnien a été laissé libre de son choix. J'ai fait le mien, avec la cohérence qui est la mienne. Si un choix collectif, procédant d'un vote, avait été effectué, j'aurais par discipline militante suivi ce choix, règle majoritaire oblige, et défendu Delanoë s'il en avait été ainsi.
Une dernière chose encore: certains strauss-kahniens vont suivre Pierre, c'est certain, des adhérents de base surtout, mais les cadres du courant resteront fidèles à sa direction, à Cambadélis et Borgel, à qui Strauss a confié les clés de la maison avant de s'envoler pour Washington, aux grands élus influents ou patrons de fédération, tels Jean-Paul Huchon et Jean-Jacques Urvoas, deux rocardiens par ailleurs authentiques.
Bonne matinée,
à demain Pierre.
16 Comments:
Pauvre Pierre, il n'a pas écouté le petit Mousset !
By Anonyme, at 10:40 AM
«Mosco est pour moi le meilleur représentant du courant strauss-kahnien: esprit clair, discours rigoureux, social-démocrate entier, personnalité intéressante et attachante.»
Tout à fait, je partage ton opinion.
« les cadres du courant resteront fidèles à sa direction, à Cambadélis et Borgel, à qui Strauss a confié les clés de la maison avant de s'envoler pour Washington, aux grands élus influents ou patrons de fédération, tels Jean-Paul Huchon et Jean-Jacques Urvoas, deux rocardiens par ailleurs authentiques.»
Non. Il n'y a pas de clefs confiées, c'est juste une image. Il y a des idées SD qui se sont diffusées dans l'ensemble du PS à la suite des forums de la rénovation.
Enfin, il y a un petit différent entre nous, on va pouvoir argumenter serré. :-)
By jpbb, at 11:48 AM
ce n'est pas un compliment pour Manu!
le pooooovre
By Anonyme, at 1:44 PM
A l'anonyme:
Pierre ne m'a pas écouté, j'ai mis pourtant toute ma conviction pour tenter de le convaincre. Pas grave. Petit Mousset deviendra grand...
By Emmanuel Mousset, at 4:17 PM
A Jpbb:
D'accord avec toi pour dire que nos idées se sont diffusées dans tout le Parti, d'où l'inutilité d'un courant strictement strauss-kahnien.
Mais pour les clés, je te jure, c'est Camba qui a le trousseau, je l'ai vu sortir de sa poche.
By Emmanuel Mousset, at 4:20 PM
Au concombre masqué:
Un peu de pitié pour quelqu'un qui vient de perdre son courant. J'en connais qui, dans la même situation, serait au bord du désespoir. Moi, je suis plein d'espoir.
By Emmanuel Mousset, at 4:21 PM
c'est bien le plus inquiétant
etre plein d'espoir apres autant d'échec.
D'un autre coté, on dit que pour commencer à remonter, il faut avoir touché le fond.
Dommage que votre histoire commence à ressembler à la fosse des mariannes.
Quand on voit comment votre consommation alcoolique augmente comme samedi, apres l'insucces du café philo à guise.
Franchement, il faut en avoir de l'argent à gaspiller pour faire un aller retour à Paris, dormir dans un bouge et pour quel résultat.
Vos camarades sont tellement solidaires qu'aucun n'a trouvé pertinement de vous loger.
Mais le simple fait d'y aller en train montre la faiblesse du courant, sinon vous vous seriez arrangé pour organiser un convoiturage avec vos camarades
Est ce que ce courant s'est éteint faute de logistique et d'organisation ?
By grandourscharmant, at 5:33 PM
Je vous remercie pour vos remarques, d'une élévation politique considérable.
Mais monsieur Raffarin, grand ami de monsieur Bertrand, soutenu par monsieur le président de la République, comment se fait-il qu'il ait échoué à conquérir la présidence du Sénat?
J'aimerais connaître l'avis du militant UMP que vous êtes sur ce point important. Mais je sais que vous préférez commenter mes modes de transport et d'hébergement. Preuve de l'attention que vous me portez. Libre à vous.
By Emmanuel Mousset, at 9:01 PM
santé Emmanuel
By Anonyme, at 10:02 PM
A la vôtre! Un "cow-boy", pour fêter le lancement de la motion Aubry?
By Emmanuel Mousset, at 10:49 PM
"Petit Mousset" deviendra grand....
Pourvu que l'on veuille de lui !!
By Anonyme, at 7:56 AM
Pourquoi? Je peux grandir tout seul, c'est ce que j'ai fait toute ma vie, je m'en suis toujours bien porté et ça m'a réussi.
On n'est pas obligé de vivre sous tutelle.
By Emmanuel Mousset, at 1:00 PM
Vous trouvez que ça vous a réussi?
C'est bien de se contenter de peu, on n'est jamais déçu.
By Anonyme, at 1:42 PM
Si vous connaissez ma vie mieux que moi, je veux bien vous laisser parler à ma place.
Il faut se contenter de peu pour soi, mais être ambitieux pour les autres, pour son Parti. J'en connais qui raisonnent à l'envers: ils sont très ambitieux pour eux-mêmes et se moquent de la défaite ou de la victoire de leur Parti.
By Emmanuel Mousset, at 4:48 PM
Venant d'un type qui a planté son parti au dernier moment car on n'a pas cédé à ses conditions, alors qu'il avait la stratégie de la victoire, au moins l'affirme-t-il.
Je trouve vraiment savoureux de lire ce genre de commentaire de sa part.
Car si justement ce n'est pas ça etre ambitieux pour soi-meme et se fiche de ce que deviendra le parti.
C'est que je ne doit rien comprendre à rien.
Surtout quand on ne cesse de critiquer celui qui a eu le courage de se présenter alors qu'on s'est soi-meme défilé.
Mais c'est le probleme avec ce genre d'individu, ils croient vraiment à ce qu'ils disent et ne se rendent pas compte qu'ils font tout le contraire.
By grandourscharmant, at 6:20 PM
Oui, vous avez raison, vous ne comprenez rien à rien, c'est ce qui vous vient à l'esprit dans vos rares moments de lucidité. Combien de minutes par jour?
By Emmanuel Mousset, at 6:55 PM
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