Pensée pour Laurence.

Bonjour à toutes et à tous.

C'est en lisant la nécrologie de l'Aisne Nouvelle que j'ai appris ce week-end la mort de Laurence. Je la connaissais comme je connais beaucoup de monde et beaucoup de camarades, c'est à dire pas très bien. Mais a-t-on besoin de très bien connaître les gens pour les apprécier ? Parfois même il vaut mieux ne pas trop connaître ...

Laurence était socialiste, mais pas adhérente. C'était l'épouse de Gérard, secrétaire de section quand je me suis installé à Saint-Quentin en 1998. C'est là, dès mon arrivée en ville, que je l'ai rencontrée. Elle était commerçante, ce qui n'est pas le profil type du sympathisant socialiste, du moins tel qu'on l'imagine ordinairement. Preuve qu'on a tort.

Laurence était gérante de Publycopie, devant les locaux de l'IUT. Elle s'occupait de restauration, d'imprimerie et d'un tas d'autres choses. Je garde d'elle l'image d'une bosseuse. Le dimanche matin, il y a quelques années, du temps où j'étais secrétaire de section, nous allions distribuer sur le marché du Faubourg d'Isle, avec Léa, Jean-Marie, Roger, Mourad, Patrick et quelques autres, et nous finissions souvent chez Laurence, devant un verre (et parfois plusieurs, mais rien de bien méchant ...).

Laurence avait reçu plusieurs réunions socialistes dans son établissement. Je me souviens tout particulièrement d'un repas de section et d'une manifestation du MJS. Elle faisait partie de ces sympathisants (drôle de nom) qui font beaucoup pour le PS, alors qu'ils ne décident de rien puisqu'ils n'ont pas la "carte". Ces choses-là ne s'oublient pas.

Laurence est morte d'une "douloureuse maladie", annonce son avis de décès. Elle avait presque mon âge, je ne l'avais pas revue depuis pas mal de temps. Et merde ! On fait tous, les uns et les autres, comme si on n'allait pas mourir, ou comme si la mort c'était pour dans longtemps. Mais la mort, c'est aujourd'hui ou demain, c'est imminent, même si cette chienne prend parfois son temps pour nous avaler.

On devrait y penser sans cesse, se dire qu'à tout instant on peut disparaître, ne plus rien laisser, que des souvenirs. En politique surtout, il devrait être obligatoire d'avoir cette pensée en tête, de la méditer. On ferait moins de conneries, on perdrait moins de temps, j'en suis sûr. Parce que la seule morale à retenir face à la mort, c'est que nous n'avons pas de temps à perdre, parce que la mort, elle, ne perd pas de temps.


Bon après-midi.

PS : les obsèques de Laurence auront lieu le mercredi 3 juin, à 10h30, en l'église Saint-Eloi, au Faubourg d'Isle, à Saint-Quentin.