Des étoiles dans la nuit.

Bonjour à toutes et à tous.


C'est donc reparti pour un an ! Tradition oblige, je me dois de présenter mes voeux, qui ne seront pas personnels mais politiques, puisque ce blog est politique et pas intime. C'est à la gauche saint-quentinoise, qui en a bien besoin, que j'adresserais mes voeux : à ses électeurs et militants. Ce ne sont pas des voeux faciles à formuler tellement notre situation est difficile, sauf à présenter des voeux de pure convenance. Cette situation, vous la connaissez : une droite puissante, soudée, gagnante, une gauche minoritaire, échouant depuis onze à chaque élection locale. Que donc souhaiter ?

Je pourrais m'aveugler et vous tromper dans des voeux illusoires, dire par exemple que la droite à force de gagner va bien finir par perdre, et qu'inversement à force de perdre la gauche finira un jour par gagner. Mon oeil ! Nous savons d'autre part que les dynamiques nationales s'arrêtent aux portes de la ville, qu'elles ne nous favorisent pas localement. Sauf à commettre une grosse bourde ou s'empêtrer dans un scandale, la droite emportera les prochaines échéances. Xavier Bertrand récupérera le capital de popularité de Pierre André et l'augmentera de sa notoriété nationale. C'est l'évidence, pourquoi se la cacher ?

Nous sommes dans la nuit. Mais la nuit la plus sombre a ses étoiles. Si petites soient-elles, elle sont là, elles scintillent. Je veux en ce premier jour de l'année vous adresser des voeux d'espoir, non par facilité ou consolation, mais parce que quatre raisons m'y conduisent :

1- La gauche locale n'est pas condamnée à demeurer ce qu'elle est actuellement. Le compagnonnage contre-productif avec l'extrême gauche n'est pas une fatalité. A l'origine, ce n'est pas une stratégie mûrement réfléchie qui l'a imposé, mais le fruit des circonstances et la conjonction des intérêts personnels. Elle se délitera un jour. Car il existe à gauche une autre alternative, réformiste, social-démocrate, appelez-la comme vous voulez, chacun voit bien ce qu'elle est et sa différence flagrante avec la ligne politique d'aujourd'hui.

2- Le réformisme finira par gagner à Saint-Quentin parce que partout ailleurs dans le Parti il l'emporte. Avez-vous vu le PS diriger une ville équivalente à la nôtre avec le renfort de trois organisations d'extrême gauche, lambertistes en tête ? Non, ça ne s'est jamais vu ! Alors arrêtons avec ça. Le Parti change, se social-démocratise, ouvre ses procédures à plus de démocratie (les primaires), laisse peu à peu tomber la vieille culture d'appareil. Pourquoi Saint-Quentin resterait-elle, de ce point de vue, le dernier village gaulois ? Un jour aussi, nous nous y mettrons, et ce sera la condition pour vaincre la droite.

3- Les élections régionales, même gagnées par la gauche, n'apporteront pas un élu de plus, une crédibilité supplémentaire aux socialistes saint-quentinois. Mais l'an prochain, deux cantons renouvelables peuvent être l'occasion de sortir de la nuit. Ce sera très difficile mais pas impossible. N'est-ce pas la définition de l'espoir ? Les circonstances nous sont favorables : au Nord, même si l'électorat est majoritairement de droite, l'éloignement du conseiller général sortant rend le canton prenable. Nous n'avons pas le droit de laisser passer cette opportunité, de ne pas intelligemment l'exploiter. Si nous emportions un canton sur deux, l'impact serait politiquement considérable, un coin de ciel bleu s'ouvrirait pour les prochaines municipales, trois ans plus tard. Mais si la nuit noire nous enveloppe à nouveau, ce sera le désespoir garanti.

4- Je terminerai ces voeux d'espoir par un mot plus personnel. La politique n'est pas faite que d'idées mais d'hommes. Ce que j'ai écrit aujourd'hui, ce que j'écris chaque jour depuis plus de trois ans, j'y crois. Je le redis à celles et ceux qui me font l'amitié de me suivre et de m'encourager : je suis là pour longtemps, ma détermination est intacte, renforcée par la confirmation de mes analyses et la certitude que mes propositions étaient meilleures que celles qui nous ont été imposées. Vous pouvez compter sur moi.


Bonne année.