Mes amis communistes.
Bonsoir à toutes et à tous.
Je ne suis pas très Facebook, mais je réponds volontiers à des demandes d'amitié, presque par politesse, parce que je n'en ressens pas fondamentalement le besoin. Je ne crois pas aux amitiés électroniques. Cet après-midi, c'est la section de Saint-Quentin du PCF qui m'a proposé de devenir son ami. J'ai dit oui. Une déclaration d'amour ou une demande en mariage, j'aurais dit non, je suis déjà pris. Mais l'amitié pourquoi pas. D'autant que les communistes sont beaucoup plus et mieux que des amis : ce sont des camarades !
Mais voilà, ce lien d'amitié est déjà terni par un petit désaccord, une légère contrariété. J'apprends en effet sur Facebook que mes amis communistes veulent manifester demain devant l'Hôtel de Ville, à 17h30, contre l'élection de Xavier Bertrand au poste de maire. Est-ce un appel de toute l'opposition ? Moi je dis non : ce scrutin est légal, son résultat n'a pas à être contesté, même s'il me déplaît autant qu'à mes amis communistes.
Le vrai problème n'est pas dans l'élection d'un homme de droite mais dans le constat qu'aux dernières municipales 60% des Saint-Quentinois ont voté à droite. C'est à cela que mes amis communistes doivent réfléchir, et se demander comment faire pour que les habitants de cette ville ne reconduisent pas pour la quatrième fois consécutive une majorité de droite en 2 014. Cessons d'être seulement contre, car cela renforce l'adversaire quand on croit l'affaiblir (lire mon billet du 1er octobre : socialiste, pas antisarkozyste).
J'ajouterais qu'il est quand même un peu contradictoire de présenter un candidat en la personne de Jean-Pierre Lançon, donc de participer à ce scrutin interne, et en même temps de manifester contre son inévitable résultat.
Et puis, ne nous excitons pas comme des puces parce que les télés et journaux nationaux seront probablement là. C'est par un travail de fond auprès de notre électorat, un engagement sérieux, quotidien, parfois ingrat dans le tissu associatif et la vie publique locale que nous préparerons, de longue date, les futures victoires. On ne peut pas dénoncer les postures médiatiques et y succomber.
Je pense aussi à ces Saint-Quentinois qui s'étonnent de ne pas aller voter pour désigner leur maire, qui en viennent presque à évoquer un déni de démocratie. L'instruction civique n'aurait-elle pas fait son travail ? Les citoyens votent pour une équipe, une majorité, pas pour un homme. Celui-ci n'est que choisi secondairement parmi cette majorité, et c'est généralement la tête de liste, ce qui ne change pas grand chose politiquement. J'ai connu une époque où ces choses-là allaient de soi et n'étaient pas contestées, je constate que ce n'est plus le cas.
Bonne soirée
à mes amis communistes.
Je ne suis pas très Facebook, mais je réponds volontiers à des demandes d'amitié, presque par politesse, parce que je n'en ressens pas fondamentalement le besoin. Je ne crois pas aux amitiés électroniques. Cet après-midi, c'est la section de Saint-Quentin du PCF qui m'a proposé de devenir son ami. J'ai dit oui. Une déclaration d'amour ou une demande en mariage, j'aurais dit non, je suis déjà pris. Mais l'amitié pourquoi pas. D'autant que les communistes sont beaucoup plus et mieux que des amis : ce sont des camarades !
Mais voilà, ce lien d'amitié est déjà terni par un petit désaccord, une légère contrariété. J'apprends en effet sur Facebook que mes amis communistes veulent manifester demain devant l'Hôtel de Ville, à 17h30, contre l'élection de Xavier Bertrand au poste de maire. Est-ce un appel de toute l'opposition ? Moi je dis non : ce scrutin est légal, son résultat n'a pas à être contesté, même s'il me déplaît autant qu'à mes amis communistes.
Le vrai problème n'est pas dans l'élection d'un homme de droite mais dans le constat qu'aux dernières municipales 60% des Saint-Quentinois ont voté à droite. C'est à cela que mes amis communistes doivent réfléchir, et se demander comment faire pour que les habitants de cette ville ne reconduisent pas pour la quatrième fois consécutive une majorité de droite en 2 014. Cessons d'être seulement contre, car cela renforce l'adversaire quand on croit l'affaiblir (lire mon billet du 1er octobre : socialiste, pas antisarkozyste).
J'ajouterais qu'il est quand même un peu contradictoire de présenter un candidat en la personne de Jean-Pierre Lançon, donc de participer à ce scrutin interne, et en même temps de manifester contre son inévitable résultat.
Et puis, ne nous excitons pas comme des puces parce que les télés et journaux nationaux seront probablement là. C'est par un travail de fond auprès de notre électorat, un engagement sérieux, quotidien, parfois ingrat dans le tissu associatif et la vie publique locale que nous préparerons, de longue date, les futures victoires. On ne peut pas dénoncer les postures médiatiques et y succomber.
Je pense aussi à ces Saint-Quentinois qui s'étonnent de ne pas aller voter pour désigner leur maire, qui en viennent presque à évoquer un déni de démocratie. L'instruction civique n'aurait-elle pas fait son travail ? Les citoyens votent pour une équipe, une majorité, pas pour un homme. Celui-ci n'est que choisi secondairement parmi cette majorité, et c'est généralement la tête de liste, ce qui ne change pas grand chose politiquement. J'ai connu une époque où ces choses-là allaient de soi et n'étaient pas contestées, je constate que ce n'est plus le cas.
Bonne soirée
à mes amis communistes.
8 Comments:
Ne vous rabaissez pas dans une optique de la gauche plurielle et d'alliances ridicules. Ne laissez rien passer et continuez votre combat de la sociale-démocratie, sûrement l'aile du PS la plus responsable. Imposez-vous en vous rendant l'homme de gauche incontournable de Saint-Quentin.
By Arthur Nouaillat, at 8:34 PM
Arthur,
Tu es très gentil de me dire ça, mais j'aimerais que ce soit un socialiste qui me le dise, pas quelqu'un de l'UMP !
La gauche plurielle, je suis pour. Mais à Saint-Quentin, c'est l'extrême gauche plurielle, au détriment du PS ! Et ça je suis contre.
Personne n'est incontournable en politique, sauf l'électorat. Et quand je constate que les électeurs de gauche votent localement à droite, je me dis que quelque chose ne va pas. Tout le sens de mon combat est dans ce constat-là, et je ne cesserai pas tant que ça ne changera pas.
A demain.
By Emmanuel Mousset, at 8:45 PM
Et comment vous savez qu'il s'agit d'électeurs de gauche ?
Un électeur qui vote à droite,
c'est un électeur de droite.
By Anonyme, at 11:31 PM
Un électeur de gauche peut voter à droite localement, parce qu'il apprécie son maire (et inversement). C'est un phénomène électoral bien connu qui n'est évidemment pas propre à St Quentin. Chez nous, le pourcentage est assez élevé : il suffit de constater l'écart important entre les votes nationaux et locaux.
By Emmanuel Mousset, at 12:11 AM
jour d' élection
jour de malédiction
jour d' éviction
La ville est en ébullition
et les cantonales sans illusions
By Anonyme, at 9:24 AM
Le crime de fessebook c'est de ravaler le beau mot d'ami au n'importe quoi des copinages grégaires et moutonniers. L'amitié est une chose si belle quand elle est vraie ! Quand au mot camarade il me fait souvenir que j'ai aimé le moment où Anna Prucnal chantait "ne m'appelez plus camarade... à tout bout de champ..." et que le stalinisme lui a fait subir une obsolescence encore plus tragique. Nous en sommes là, il va nous falloir inventer des mots nouveaux pour dire nos amitiés : poètes à vos plumeaux !
By Ane-Vert, at 10:46 AM
Frère, compagnon ? Non, c'est déjà pris. Je garde camarade !
By Emmanuel Mousset, at 12:30 PM
A 9.24 :
Quel poète ! Mais pas d'accord sur les cantonales : ce que vous appelez illusion, je l'appelle espoir.
By Emmanuel Mousset, at 12:32 PM
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