L'Aisne avec DSK

01 octobre 2010

Socialiste, pas antisarkozyste.

Je suis d'accord avec l'analyse de Jean-Pierre Balligand dans Le Monde d'aujourd'hui, que je vous ai transmise en vignette dans le billet de midi. A une petite nuance près, qui ne contredit ou ne contrarie pas l'adhésion d'ensemble : il s'agit de l'opposition "frontale" à la politique de Sarkozy. Globalement, je suis hostile à sa politique puisque je suis de gauche. Mais l'idée d'une opposition "frontale" renvoie dans mon esprit à un rejet total, obtus, sans distinction, à laquelle Jean-Pierre ne songe peut-être pas d'ailleurs. En ce qui me concerne, je préfère une opposition "ciblée" plus que "frontale".

C'est aussi pourquoi je ne suis pas d'accord, mais pas du tout d'accord, avec le commentaire de Claude, à la suite de mon billet. Il fustige les socialistes qui auraient soi-disant enfourché le thème sécuritaire après le discours de Grenoble du président de la République. Non, ce n'est pas ça, et je m'en suis expliqué cet été : autant le PS doit rappeler les grands principes comme le fait Balligand dans son papier, autant nous ne devons pas ignorer le problème de la sécurité et ne pas le laisser à la droite, qui n'a guère été brillante et convaincante en la matière.

C'est pourquoi aussi l'antisarkozysme me semble une faute politique (et je le pense depuis trois ans !). Qualifier le chef de l'Etat de fou ou de voyou, comme se l'autorisent certains magazines qui se veulent de gauche, c'est non seulement le degré zéro de la pensée politique mais c'est une erreur tactique. Victimiser Sarkozy, être obnubilé par lui, tourner en dérision sa vie ou sa personne, c'est un aveu de faiblesse et parfois de stupidité.

Les blagues contre Sarkozy, à peine dignes d'un potache, que je reçois en nombre sur ma messagerie électronique (et vous aussi je suppose) sont consternantes. On renforce ainsi l'adversaire en se référant constamment à lui, même sur le mode de l'humour. Ce n'est pas en étant antisarkozyste qu'on battra Sarkozy mais en étant pleinement socialiste. François Hollande et Manuel Valls ont tenu récemment des propos de ce point de vue encourageants.

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