L'Aisne avec DSK

28 novembre 2010

Des propositions pour la gauche.

Bonsoir à toutes et à tous.


J'ai abordé hier, sur un ton badin, les interventions du maire de Saint-Quentin dans les quartiers de la ville. Normal : c'est le samedi soir qui voulait ça. Le dimanche, je redeviens beaucoup plus sérieux. Que faut-il penser de ces initiatives qui vont évidemment se poursuivre ? Que Xavier Bertrand fait ainsi la preuve, s'il en était besoin, qu'il occupera le terrain, malgré ses occupations ministérielles.

Je n'ai pas besoin de ces démonstrations de force, politiques et médiatiques, pour ne pas partager la critique inepte "il est à Paris, il ne pourra pas être à Saint-Quentin". Au contraire, parce qu'il est à Paris, Xavier Bertrand fera en sorte d'être souvent à Saint-Quentin. Et les députés-maires socialistes de villes beaucoup plus importantes que la nôtre (Jean-Marc Ayrault par exemple), comment font-ils ? Laissons tomber les arguments qui n'en sont pas.

En revanche, face au bulldozer qui avance, il est plus urgent d'agir que de penser et parler. Les élus de droite vont dans les quartiers ? Que les élus de gauche s'y rendent aussi, de façon aussi spectaculaire, à la rencontre et à l'écoute de la population. Ne pas disposer du pouvoir n'est pas un handicap. Les citoyens s'adressent à la majorité pour avoir des informations et à l'opposition pour transmettre leurs revendications. L'une leur permet d'avoir des réponses, l'autre de faire remonter leurs questions. En démocratie, il faut les deux. Peut-on imaginer la population saint-quentinoise seulement en contact avec la droite ?

Je vais plus loin : si des interventions directes et collectives des élus de gauche dans les quartiers sont nécessaires (à l'instar de ce que fait la droite), une permanence régulière, qui actuellement n'existe pas, est indispensable. Si le peuple de gauche a élu des représentants, c'est aussi pour pouvoir les rencontrer, dialoguer et exprimer leurs besoins, leurs protestations. Toute opposition a une fonction tribunitienne.

A quoi j'ajoute la dimension médiatique, qui a toujours été sous-estimée par la gauche saint-quentinoise : des conférences de presse de tous les conseillers municipaux de gauche (huit, ce n'est pas rien, j'ai connu l'époque où il n'était que quatre !) pour faire le point, mettre en perspective leur action, contrebalancer le puissant battage de la droite, cela aussi me semble indispensable (et cela aussi ne s'est jamais fait jusqu'à maintenant). Par exemple, Xavier Bertrand vient de nous adresser le traditionnel "Budget à la loupe". Ce document ne mériterait-il pas une riposte commune ?

Si je fais ces propositions, c'est parce que j'ai toujours pensé que les séances du Conseil municipal n'étaient qu'un théâtre d'ombre, où l'opposition ne sera jamais suivie, où le maire aura toujours le dernier mot. Et quand ce maire s'appelle Xavier Bertrand, on peut s'attendre à ce qu'il prenne un malin plaisir à soumettre les élus de gauche à la torture. C'est sur le terrain, pas dans l'Hôtel de Ville, que les élections municipales de 2014 se joueront. Et ça, Bertrand l'a compris.

Vous me ferez peut-être remarquer que je suis mal placé pour conseiller une opposition dont je ne partage pas la ligne politique. Sans doute, mais j'ai voté moi aussi, malgré tout, pour elle, et c'est la seule opposition qui soit aujourd'hui disponible. Il est donc normal que je m'appuie sur elle pour qu'elle joue pleinement son rôle. C'est mon droit de citoyen et mon devoir de socialiste. Et puis, l'intérêt personnel n'a pas sa place en politique, au premier chef le mien. Un jour viendra où d'autres choix seront possibles, il sera alors temps d'en reparler. Pour le moment, opposons-nous, le plus activement, le plus efficacement, avec l'opposition qui est là.


Bonne soirée.

1 Comments:

  • Dernièrement, l'Aisne Nouvelle a prétendu, pour se défendre d'une accusation de partialité, que ses colonnes étaient ouvertes à tous et que, si ses tribunes n'accueillaient pas la gauche, c'est parce que celle-ci ne se manifestait pas. C'est peut-être le moment de relever le défi, surtout de la part des candidats aux prochaines cantonales, qui pourraient commencer par pointer la manière dont X.B. présente son budget, d'abord une attaque en règle contre la fiscalité du conseil général, oubliant bien sûr les contraintes imposéees par le gouvernement dont il fait partie!

    By Anonymous Lormont, at 1:05 PM  

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