L'Aisne avec DSK

03 novembre 2006

La gauche de la gauche.

Bonjour à toutes et à tous.

La gauche de la gauche a-t-elle sa place dans un blog strauss-kahnien? Mais oui! Elle fait partie du paysage politique, il faut donc donner notre point de vue sur elle.

La gauche de la gauche, c'est quoi? Le PCF et l'extrême gauche, qui se qualifient de "gauche antilibérale" et qui se recherchent un candidat pour la présidentielle.

Comment le PS doit-il se positionner par rapport à cette sensibilité? D'abord dans le souci de clarté et de vérité, en rappelant que la gauche socialiste et la gauche antilibérale, la social-démocratie et les différents communismes, ce n'est pas la même chose, c'est même très différent. Portés par la victoire du non l'an dernier, où l'on a vu sur de mêmes estrades certains socialistes et des trotskystes, quelques camarades cultivent un rêve "unitaire" qui me semble complètement illusoire. Relisons notre Histoire: l'extrême gauche n'a jamais cessé de dénoncer les socialistes et elle ne s'intéresse pas à la prise démocratique du pouvoir.

Ensuite, le PS doit rester fidèle à son histoire et à ses racines, l'union de la gauche, en particulier avec le PCF, qu'il faut bien évidemment distinguer de l'extrême gauche. Avec lui, nous avons un héritage commun, y compris en matière de gouvernement de la France. A lui maintenant de faire le choix de ses alliances: le PS ou l'extrême gauche. En ce moment, il hésite: électoralement, ses intérêts sont à gauche, idéologiquement, ses préférences vont à l'extrême gauche. Quoi qu'il en soit, DSK a toujours prôné l'union de toute la gauche (il avait même proposé il y a deux ans la constitution d'un grand parti de toute la gauche, sur le mode italien).

Quant à l'attitude face à l'extrême gauche, c'est très simple: agir avec elle quand c'est possible, pourquoi pas, et DSK l'a fait lorsqu'il a lancé sa pétition contre la réhabilitation du colonialisme à l'Ecole, où il s'est retrouvé sans difficulté en compagnie d'Arlette Laguiller et Alain Krivine. Mais en rappelant toujours que les deux lignes politiques sont inconciliables: d'un côté la social-démocratie, réformiste, acceptant le pouvoir et le marché, fidèle au régime parlementaire, de l'autre la gauche antilibérale, révolutionnaire, hostile au pouvoir et au marché, critiquant la démocratie "formelle".

Entre les deux, l'Histoire a tranché: la gauche antilibérale et ses différentes variantes de communisme (soviétique et trotskyste) ont échoué, la social-démocratie a réussi. Demandez à un trotskyste quelle amélioration dans la condition ouvrière de ces 20 dernières années est à mettre à l'actif d'une organisation d'extrême gauche? Ne cherchez pas, il n'y en a pas.

Bonne matinée.