L'Aisne avec DSK

01 mars 2007

Hyperactif, hyperaffectif.

L'affaire de l'appartement de Nicolas Sarkozy, acquis selon Le Canard Enchainé à un prix inférieur à celui du marché, doit-il être l'objet d'un commentaire politique? Entendons-nous bien: l'information, vraie ou fausse, relève de la vie privée du candidat, elle n'a pas à devenir un argument politique.

En revanche, les réactions du candidat à cette affaire me semblent mériter un commentaire. Nicolas Sarkozy, au lieu de laisser faire ses porte-parole, a interpellé directement et de façon inhabituelle les journalistes, s'est déclaré "blessé", a dénoncé le "caniveau" de la campagne, a recherché de Madrid, où il se trouvait pour une importante déclaration de politique étrangère, les factures justifiant son achat et l'installation d'un escalier!

Vous me direz: bravo, très bien, la victime se défend. Non, je ne vois pas les choses ainsi. Sarkozy en fait trop dans la réaction, il la "surjoue", comme on dit aujourd'hui. La vie publique est semée de ce type d'affaires, dont un régime démocratique permet la libre expression. Si l'information est fausse, elle ne mérite que le mépris ou l'indifférence, et pas la dramatisation . Si l'offensé prend la chose au sérieux, il peut traiter l'affaire devant la Justice, poursuivre la presse pour diffamation, ce que l'intéressé pourtant se refuse de faire.

Que le débat politique reprenne donc son cours normal, que la presse satirique poursuive librement ses investigations, que chacun retrouve son calme et sa place.

Bonne fin d'après-midi.