L'Aisne avec DSK

25 février 2007

L'Europe et les cabris.

Bonjour à toutes et à tous.

Vous vous souvenez de de Gaulle, dans les années 60, admonestant ceux qui s'agitaient "comme des cabris": l'Europe, l'Europe, l'Europe! L' Europe s'est depuis fortement unifiée, les pays adversaires se sont réconciliés, les économies se sont largement intégrées, et pourtant l'Europe est comme jamais "en panne". En panne de projets, d'idées, d'élan, d'ambition, de grands hommes.

Je n'ai pas le sentiment que la campagne présidentielle va y changer grand chose. La politique "extérieure" est rarement évoquée. DSK a lancé le débat il y a trois semaines dans un article du Monde. Les choses ont alors un peu bougé. Sarkozy a réagi quelques jours plus tard, en proposant une "union méditerranéenne" incluant les pays du Maghreb. Bien vue, l'idée rejoint celle de DSK, l'Europe de l'Arctique au Sahara. Sauf que cette "union" n'est pas politiquement définie et que Sarkozy, en refusant toujours l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne, ne rend guère crédible l'élargissement du continent.

Bayrou aussi a fait entendre sa petite voix européenne, sans non plus convaincre. Sa théorie, bien connue, c'est l'Europe des cercles, la géométrie variable: on poursuit l'Europe avec qui veut bien la construire, sur les sujets qui ne fâchent pas. Je ne crois pas à cette approche mathématique, l'Europe des "petits pas", alors qu'il nous faudrait des ailes de géants pour avancer. C'est dans la thermodynamique qu'il conviendrait de puiser les métaphores. L'Europe a besoin d'une puissante poussée, d'une force d'attraction considérable. Les potentialités sont présentes mais quasi inertes.

Côté socialistes, nous vivons sur le statu quo qu'ont engendré le rassemblement et le dépassement du oui et du non. Et puis, nous n'allons pas fâcher Chevènement qui nous a rallié! Avec ça sont tombés les chiffres de la croissance, plutôt rassurants pour l'Europe: 2,7%. Je dis "plutôt" parce que c'est beaucoup moins bien que les Etats-Unis, sans parler de la Chine. Le très inquiétant, c'est la croissance en France, 2%, loin derrière l'Allemagne et l'Espagne, économiquement dynamiques. Nous sommes en queue de peloton!

J'en viens à regretter ces "cabris" que dénonçait le Général.

Bon dimanche.