L'Aisne avec DSK

26 février 2007

Rire, pleurer et comprendre.

Bonjour à toutes et à tous.

Qui a tenu meeting ce dimanche au coeur de la grande métropole ouvrière, Lille, dans ce nord qui est la patrie de la gauche? Qui a dénoncé les méfaits de la mondialisation et les affres du capitalisme financier? Qui a fait l'éloge des travailleurs, de leurs luttes, de leurs traditions, de leurs organisations? Qui a pris la défense des pauvres, des petits, des "obscurs", des "sans-grade"?

Arlette Laguiller? Normalement oui, ce sont ses accents révolutionnaires, mais c'est... Jean-Marie Le Pen. Décidemment, les valeurs, les hommes et les terres de gauche sont très sollicités dans cette campagne électorale. Après Sarkozy qui invoquait les esprits de gauche, Le Pen s'y met. Le spiritisme politique est la dernière mode.

Premièrement, nous rions: Arlette Le Pen et Olivier Sarkozy, nouvelle extrême gauche qui donne des leçons aux socialistes!

Deuxièmement, nous sommes plutôt fiers: si la droite et l'extrême droite vont braconner sur les terres de gauche, c'est qu'elles n'ont plus grand chose à dire de leurs propres traditions, rendant ainsi hommage à la vitalité et à la permanence des valeurs de gauche.

Troisièmement, nous sommes très inquiets: cette OPA est une terrible manipulation, un hold-up déstabilisant en direction d'une opinion publique perturbée dans ses repères politiques.

Alors que faire? Pour un socialiste, il y a un outil précieux et déterminant à utiliser: la vérité. Allons jusqu'au bout du discours de Le Pen ce dimanche à Lille. Après les imprécations à la mode "gauchiste", quelles sont les propositions? La révolution? La réforme? Le socialisme? Mais non, bien sûr: le nationalisme, la "préférence nationale", c'est-à-dire la machine à exclure et à broyer les premières victimes de la mondialisation, les immigrés, exploités d'un continent à l'autre. Et aussi, en matière économique, la baisse massive des impôts: merci pour les riches et tant pis pour la moitié des français qui ne paient pas d'impôts.

Spinoza, l'un de mes philosophes préférés, disait: "ne pas rire, ne pas pleurer, mais comprendre". Certes, mais l'envie de rire et de pleurer ne se commande pas.

Bonne matinée.