L'Aisne avec DSK

05 décembre 2007

Alliances.

Bonsoir à toutes et à tous.

Je veux ce soir clarifier ma position à propos du PS et de ses alliances. Je le fais parce qu'un peu partout en France, dans les fédérations, des accords sont conclus en ce moment avec nos partenaires de gauche en vue des municipales:

1- L'union de la gauche façon année 1970 est morte, je n'en veux plus, parce que ce qui est mort ne m'intéresse pas. Elle était utile ces années-là, mais elle a fait son temps, comme bien des choses en ce monde. Ceux qui veulent arrêter l'horloge sur l'an 72 (signature du Programme commun) ou l'an 77 (victoire de la gauche unie aux municipales), ceux-là se trompent, ceux-là vivent dans la nostalgie d'une époque qui n'existe plus. Regardez chez moi, à Saint-Quentin: que représente le PCF? Plus grand chose en comparaison de ce qu'il était il n'y a encore pas si longtemps (une quinzaine d'années). N'oublions pas tout de même que François Mitterrand s'est allié avec les communistes dans un objectif purement tactique, parce qu'à l'époque, le PCF était le premier parti de gauche. Aujourd'hui, c'est fini, complétement fini.

2- Ma précédente remarque n'aboutit pas à prôner l'isolement. Les socialistes, à Saint-Quentin comme ailleurs, n'arriveront jamais à gagner tout seul. Il faut donc nous unir. Mais avec qui? Avec tous ceux qui partagent nos valeurs et avec lesquels le compromis est possible. Donc aussi avec les communistes, mais aux conditions que nous leur imposerons, et selon la représentation qu'ils ont réellement dans la population. Oui, l'union avec les communistes doit se faire, mais dans la clarté et la vérité. Ce qui signifie que nous devons savoir quel poids électoral ils pèsent, en les laissant se présenter au premier tour sous leurs propres couleurs, et les intégrer au second tour dans une liste de large union, au prorata de leur résultat.

3- Je sais que les communistes ne veulent pas de cette solution, qu'ils préfèrent des places éligibles grâce aux socialistes, dès le premier tour. Nous devons refuser cela, nous devons réclamer l'arbitrage des électeurs. Ce sont eux, et eux seuls, par leur vote, qui doivent décider de ce que sera la liste de gauche, par les suffrages qu'ils accordent aux uns et aux autres. Ce ne sont pas aux apparatchiks des différents partis, avec leurs savants calculs (pour ça, ils sont très forts, pour gagner les élections, c'est autre chose), de décider la place des uns et des autres.

4- Et les autres partenaires? Les Verts sont nos alliés naturels, il faut aller vers eux, mais là où ils représentent quelque chose. Sinon, à quoi bon leur proposer des places de choix? Je n'irai pas jusqu'à dire qu'une place sur une liste municipale se mérite, mais je n'en suis pas loin. En tout cas, il ne devrait rien y avoir d'automatique. En politique comme dans la vie, plus que dans la vie, il faut faire ses preuves, parce qu'on ne mène pas cette activité pour soi mais pour les autres.

5- Avec le MRC, je serai plus circonspect. Je n'oublie pas que ce parti a contribué à la défaite de Jospin en 2002 et qu'aujourd'hui encore, pas plus tard que dimanche, il menait meeting commun avec Dupont-Aignant, qui n'était pas il y a si longtemps à l'UMP. Je l'ai dit au sympathique et actif représentant local du MRC: si j'avais été tête de liste, je me serai passé de ses services au premier tour, et au second tour, nous aurions discuté à partir des résultats obtenus. Il n'y a que ça de vrai en politique, le vote des électeurs, pas les savants calculs des apparatchiks.

6- Parlons maintenant d'avenir. Le PS doit revoir ses alliances, c'est évident. Bayrou a fait 18% aux présidentielles, Buffet 2%. Vous m'avez compris. Moi qui n'aime pas les rapports de force quand ils conduisent à l'affrontement entre camarades d'un même parti, je n'hésite pas à les pratiquer en externe. A Saint-Quentin, ce qu'il serait judicieux d'envisager, c'est d'arracher à la droite un électorat qui va du centre droit au centre gauche, qui ne se reconnaît pas nécessairement dans l'UMP et l'autoritarisme de Pierre André, mais qui ne ralliera jamais, c'est certain, notre candidat officiel, survivant de la période Le Meur, entouré par ceux qui symbolisent, y compris par leur patronyme, l'ancienne municipalité communiste.

7- L'idéal aurait été, au premier tour, une liste socialiste constituée d'hommes et de femmes de gauche, influentes, prêtes et aptes à en découdre avec Pierre André et Xavier Bertrand. Cela ne se fera pas, nous retournerons dix ans en arrière et la droite fera un bond de dix ans en avant, pratiquant avec la plus grande facilité l'ouverture prônée par Nicolas Sarkozy. Triste, non? Si nous avions su nous unir, prendre acte que le passé était révolu, qu'il fallait s'adapter à la nouvelle situation, là, nous pouvions espérer aller loin, faire beaucoup mieux. Ce n'est pas, ce ne sera pas le cas, et j'en suis le premier désolé.


Bonne nuit.

1 Comments:

  • Tout à fait d'accord avec ton point de vue. La politique, c'est l'art des compromis. On a des valeurs à défendre, et selon les circonstances, on s'allie sur un bord ou sur un autre. Le but est au final de mettre en pratique nos valeurs. Pour moi celles du PS sont indiquées dans le dernier message de mon blog.

    By Blogger jpbb, at 12:06 AM  

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