Réponse au contradicteur.
Bonjour à toutes et à tous.
Un contradicteur, à la suite du billet du 30 novembre "Les calculs et les convictions" (commentaire n°3), me reproche de ne pas lui répondre promptement et croit déceler un embarras chez moi. J'essaie, autant qu'il m'est possible, de répondre, par courtoisie, à chaque lecteur qui prend la peine de m'écrire, ne serait-ce que par un petit mot (ce qui est inhabituel dans un blog, où les échanges se font généralement entre les intervenants). Mais j'ai dit aussi que je ne souhaitais pas me répéter, d'autant qu'il y a une actualité aussi importante à commenter que les péripéties de la section socialiste de Saint-Quentin. Mais mon contradicteur, parlant de "mensonges" à propos de mes convictions (que je ne lui demande pas de partager mais de comprendre), m'oblige à une réponse. Pour compenser le délai qui lui semble trop long et à ses yeux suspect, j'expose ma réponse, point par point, à travers un billet et non pas un simple commentaire à la suite des autres. Il y avait 5 points, j'invite le lecteur étranger au débat à lire ou relire l'intégralité du commentaire n°3 du 30 novembre, pour une bonne compréhension de ce qui suit:
1- Je ne fais pas semblant de découvrir le blog de Quintinus, j'informe simplement mes lecteurs de son existence et de son intérêt, ce que je n'avais jamais eu l'occasion de faire jusqu'à maintenant.
2- L'idée de candidature unanime n'a jamais été défendue, en réunion de section, par les néofabiusiens, en tout cas pas par la première d'entre eux, qui a gardé le silence lorque j'ai exposé en septembre cette idée. La suite a prouvé que ce courant avait depuis longtemps (depuis toujours?) l'intention de présenter son propre candidat pour peser sur la suite des évènements. N'importe qui faisait l'affaire, pourvu que le courant "existe". Comprenez-moi bien: cette tactique n'est pas déshonorante, elle est même, d'un certain point de vue, défendable. Mais la situation extrêmement fragile de la section (ce qui se passe maintenant en est la preuve) et la puissance de la droite saint-quentinoise ne rendaient pas opportunes les candidatures de courant. C'est chez moi une conviction ancienne et forte, j'ai peut-être tort et mon contradicteur a peut-être raison, mais personne ne peut m'empêcher de penser ce que je pense!
Si les néofabiusiens avaient dit clairement, en septembre: la candidature unanime, nous n'en voulons pas, chacun se présente de son côté et au final on fait les comptes, j'aurai réfléchi à cette nouvelle donne (à mes yeux insatisfaisante, mais il faut bien faire avec ce que pense les autres, surtout quand ils ne pensent pas comme vous), je me serai probablement adapté, comme j'essaie de le faire devant chaque situation politique nouvelle. Mais l'annonce de la candidature néofabiusienne est intervenue 48 heures avant la clôture des candidatures, alors que la discussion était déjà bien avancée avec les autres camarades, Stéphane et Michel. Comme je ne le cesse de le dire depuis des années, l'un des défauts de notre section, c'est l'incapacité à anticiper. Tant que les décisions seront dévoilées à la dernière minute, nous resterons potentiellement en situation de crise. C'était le cas hier, c'est flagrant aujourd'hui, et cela restera vrai demain.
Mon contradicteur, après le constat d'échec de la candidature unanime, m'invite à me plier à la procédure. Là, je suis d'accord, même si j'aurai souhaité que le sens politique l'emporte sur l'esprit de procédure. Mais ce qui est fait est fait, nous ne reviendrons pas en arrière. Donc, la procédure nous conduit prochainement vers les instances fédérales et nationales, devant lesquelles nous (les majoritaires) défendront notre point de vue. Puis, autre point de procédure, il y aura en février la validation de la liste et du projet, auxquelles nous opposerons une liste et un projet alternatifs. Dans le respect des procédures du parti et en vertu de notre bon droit.
3- Les instances fédérales, dont je fais partie, ont validé un vote de section, point final. Devant le bureau fédéral, devant la présidente de la commission électorale, j'ai exposé mon point de vue. Personne ne l'a condamné. Les plus objectifs de nos camarades reconnaissent simplement qu'il y a deux logiques différentes qui s'affrontent. Après, chacun fait le choix de celle qui lui semble la plus pertinente, et en politique, les seuls juges, ce sont les électeurs et l'avenir.
4- La liste qui sera présentée à la section sera une liste inspirée par un courant et privilégiant les membres de ce courant, pour deux raisons:
- C'est la logique même de la tête de liste, se présenter pour obtenir des places en faveur du courant, et s'accrocher coûte que coûte à cette position, même en étant minoritaire. Je ne vois pas ce qui pourrait arrêter cette logique ou même l'atténuer. Mon contradicteur me fait remarquer que la tête de liste propose par courrier des places aux autres sensibilités. Je fais remarquer à mon contradicteur que la députée européenne m'avait proposé d'être, aux dernières législatives, son suppléant, ce que j'avais décliné. Qui y a t-il derrière ces propositions? Un souci sincère d'unité? Une volonté d'accord politique? Non, il n'y a qu'une intention tactique, récupérer quelques voix du courant adverse pour arracher la désignation (ce qui généralement échoue).
- Les majoritaires, parce qu'ils sont majoritaires, n'iront pas sur une liste minoritaire qui se condamne elle-même à l'échec.
5- Autour de la tête de liste, il y a du monde, 20 personnes, demain 40 et après-demain 60? Si tout cela pouvait être vrai, j'en serai heureux. Je n'ai jamais, sur ce blog, prétendu détenir la vérité. Je fais part de mes réflexions, et chacun en pense ce qu'il veut. Mais j'ai une certaine expérience de notre section, dont j'ai été le secrétaire, je crois plutôt actif, pendant 4 ans. Il ne faut donc pas se raconter ni me raconter d'histoires. Nos faiblesses, je les connais bien, la situation actuelle ne va pas les combler, elle va considérablement les aggraver. On peut se jouer le sketch du dépressif joyeux "Je vais bien, tout va bien" (le nom de l'auteur, humoriste chtimi, m'échappe à l'instant), mais je déconseille en politique ce genre de tranquillisant.
Voilà, j'espère avoir été exhaustif, je suis prêt à reprendre le débat, mais je répète qu'il y a bien d'autres sujets au moins aussi importants que celui-là et que ce blog, depuis sa création, s'efforce de réfléchir, dans une perspective strauss-kahnienne, aux pistes de rénovation du socialisme et de la gauche. Mais je ne veux pas esquiver les questions qu'on me pose, d'où ma longue réponse de ce matin.
Et sans rancune pour mon contradicteur, qui a le droit de ne pas penser comme moi et d'avoir une autre forme d'expression que la mienne.
Bonne matinée.
Un contradicteur, à la suite du billet du 30 novembre "Les calculs et les convictions" (commentaire n°3), me reproche de ne pas lui répondre promptement et croit déceler un embarras chez moi. J'essaie, autant qu'il m'est possible, de répondre, par courtoisie, à chaque lecteur qui prend la peine de m'écrire, ne serait-ce que par un petit mot (ce qui est inhabituel dans un blog, où les échanges se font généralement entre les intervenants). Mais j'ai dit aussi que je ne souhaitais pas me répéter, d'autant qu'il y a une actualité aussi importante à commenter que les péripéties de la section socialiste de Saint-Quentin. Mais mon contradicteur, parlant de "mensonges" à propos de mes convictions (que je ne lui demande pas de partager mais de comprendre), m'oblige à une réponse. Pour compenser le délai qui lui semble trop long et à ses yeux suspect, j'expose ma réponse, point par point, à travers un billet et non pas un simple commentaire à la suite des autres. Il y avait 5 points, j'invite le lecteur étranger au débat à lire ou relire l'intégralité du commentaire n°3 du 30 novembre, pour une bonne compréhension de ce qui suit:
1- Je ne fais pas semblant de découvrir le blog de Quintinus, j'informe simplement mes lecteurs de son existence et de son intérêt, ce que je n'avais jamais eu l'occasion de faire jusqu'à maintenant.
2- L'idée de candidature unanime n'a jamais été défendue, en réunion de section, par les néofabiusiens, en tout cas pas par la première d'entre eux, qui a gardé le silence lorque j'ai exposé en septembre cette idée. La suite a prouvé que ce courant avait depuis longtemps (depuis toujours?) l'intention de présenter son propre candidat pour peser sur la suite des évènements. N'importe qui faisait l'affaire, pourvu que le courant "existe". Comprenez-moi bien: cette tactique n'est pas déshonorante, elle est même, d'un certain point de vue, défendable. Mais la situation extrêmement fragile de la section (ce qui se passe maintenant en est la preuve) et la puissance de la droite saint-quentinoise ne rendaient pas opportunes les candidatures de courant. C'est chez moi une conviction ancienne et forte, j'ai peut-être tort et mon contradicteur a peut-être raison, mais personne ne peut m'empêcher de penser ce que je pense!
Si les néofabiusiens avaient dit clairement, en septembre: la candidature unanime, nous n'en voulons pas, chacun se présente de son côté et au final on fait les comptes, j'aurai réfléchi à cette nouvelle donne (à mes yeux insatisfaisante, mais il faut bien faire avec ce que pense les autres, surtout quand ils ne pensent pas comme vous), je me serai probablement adapté, comme j'essaie de le faire devant chaque situation politique nouvelle. Mais l'annonce de la candidature néofabiusienne est intervenue 48 heures avant la clôture des candidatures, alors que la discussion était déjà bien avancée avec les autres camarades, Stéphane et Michel. Comme je ne le cesse de le dire depuis des années, l'un des défauts de notre section, c'est l'incapacité à anticiper. Tant que les décisions seront dévoilées à la dernière minute, nous resterons potentiellement en situation de crise. C'était le cas hier, c'est flagrant aujourd'hui, et cela restera vrai demain.
Mon contradicteur, après le constat d'échec de la candidature unanime, m'invite à me plier à la procédure. Là, je suis d'accord, même si j'aurai souhaité que le sens politique l'emporte sur l'esprit de procédure. Mais ce qui est fait est fait, nous ne reviendrons pas en arrière. Donc, la procédure nous conduit prochainement vers les instances fédérales et nationales, devant lesquelles nous (les majoritaires) défendront notre point de vue. Puis, autre point de procédure, il y aura en février la validation de la liste et du projet, auxquelles nous opposerons une liste et un projet alternatifs. Dans le respect des procédures du parti et en vertu de notre bon droit.
3- Les instances fédérales, dont je fais partie, ont validé un vote de section, point final. Devant le bureau fédéral, devant la présidente de la commission électorale, j'ai exposé mon point de vue. Personne ne l'a condamné. Les plus objectifs de nos camarades reconnaissent simplement qu'il y a deux logiques différentes qui s'affrontent. Après, chacun fait le choix de celle qui lui semble la plus pertinente, et en politique, les seuls juges, ce sont les électeurs et l'avenir.
4- La liste qui sera présentée à la section sera une liste inspirée par un courant et privilégiant les membres de ce courant, pour deux raisons:
- C'est la logique même de la tête de liste, se présenter pour obtenir des places en faveur du courant, et s'accrocher coûte que coûte à cette position, même en étant minoritaire. Je ne vois pas ce qui pourrait arrêter cette logique ou même l'atténuer. Mon contradicteur me fait remarquer que la tête de liste propose par courrier des places aux autres sensibilités. Je fais remarquer à mon contradicteur que la députée européenne m'avait proposé d'être, aux dernières législatives, son suppléant, ce que j'avais décliné. Qui y a t-il derrière ces propositions? Un souci sincère d'unité? Une volonté d'accord politique? Non, il n'y a qu'une intention tactique, récupérer quelques voix du courant adverse pour arracher la désignation (ce qui généralement échoue).
- Les majoritaires, parce qu'ils sont majoritaires, n'iront pas sur une liste minoritaire qui se condamne elle-même à l'échec.
5- Autour de la tête de liste, il y a du monde, 20 personnes, demain 40 et après-demain 60? Si tout cela pouvait être vrai, j'en serai heureux. Je n'ai jamais, sur ce blog, prétendu détenir la vérité. Je fais part de mes réflexions, et chacun en pense ce qu'il veut. Mais j'ai une certaine expérience de notre section, dont j'ai été le secrétaire, je crois plutôt actif, pendant 4 ans. Il ne faut donc pas se raconter ni me raconter d'histoires. Nos faiblesses, je les connais bien, la situation actuelle ne va pas les combler, elle va considérablement les aggraver. On peut se jouer le sketch du dépressif joyeux "Je vais bien, tout va bien" (le nom de l'auteur, humoriste chtimi, m'échappe à l'instant), mais je déconseille en politique ce genre de tranquillisant.
Voilà, j'espère avoir été exhaustif, je suis prêt à reprendre le débat, mais je répète qu'il y a bien d'autres sujets au moins aussi importants que celui-là et que ce blog, depuis sa création, s'efforce de réfléchir, dans une perspective strauss-kahnienne, aux pistes de rénovation du socialisme et de la gauche. Mais je ne veux pas esquiver les questions qu'on me pose, d'où ma longue réponse de ce matin.
Et sans rancune pour mon contradicteur, qui a le droit de ne pas penser comme moi et d'avoir une autre forme d'expression que la mienne.
Bonne matinée.
4 Comments:
Bonjour Emmanuel
Merci pour cette longue réponse qui n’emporte pas mon accord pour les raisons qui suivent :
1) Je ne pense pas avoir une autre forme d’expression que la tienne. Je m’exprime toujours avec des propos mesurés. Je ne manie pas les insultes ou la vulgarité. Puis je te faire remarquer qu’à plusieurs reprises sur ce blog tu as jugé mes interventions intéressantes ou très intéressantes.
2) On ne peut pas dire tout et le contraire. Dire que le courant que tu appelles néo fabiusien avait l’intention depuis longtemps, depuis toujours, de présenter son propre candidat et dire qu’il s’agit d’une candidature de dernière minute. En tout état de cause ta capacité à anticiper t’aurait permis ou aurait du te permettre de réagir immédiatement. Tout cela n’est pas très compliqué.
Par ailleurs puisque la discussion était déjà bien avancée avec Stéphane et Michel pourquoi ne pas y avoir associé en même temps tel ou tel autre camarade. C’est quand même un aveu terrible.
3) Ne tournons pas autour du pot les instances fédérales ont confirmé la candidature de
JPL et tu n’en as pas parlé ici. Point final et je n’ai pas dit autre chose.
Quant a la validation de la liste et du projet je t’invite vivement à revoir les statuts et à ne pas diffuser des informations que tu n’as pas toi-même vérifiées.
4) Je n’ai jamais parlé de « mensonges » à propos de tes convictions ce qui n’aurait aucun
sens mais à propos du fait que tu affirmes que la liste qui nous sera présentée sera fermée et réservée aux membres d’un courant alors que tu n’as pas pris acte de ce qui a été dit par écrit, oralement et en section par le candidat et qui prouve le contraire . Et cela s’appelle un mensonge. Et tu continues d’ailleurs. J’entends d’ailleurs dire par tes amis que vu l’état du PS au plan national ils s’en moquent et que peu leur importe d’être exclus, ils pourront toujours revenir un peu plus tard. C’est tout dire non ?
5) Oui ils étaient une vingtaine et je suis content que tu en sois toi-même heureux
Bon après midi à toi.
By Anonyme, at 3:22 PM
Quelques réactions, sur le vif:
- La candidature de dernière minute avait été programmée depuis longtemps, pas de contradiction là dedans. C'est d'ailleurs une pratique classique en politique, qui n'est pas propre aux néofabiusiens: se dévoiler au dernier moment pour créer l'effet de surprise. On appelle ça de la tactique.
- Aurais-je dû, à ce moment-là, être plus réactif? Bonne remarque. Réponse: peut-être, sans doute, mais ce n'est pas trop dans mon caractère. Autant je peux anticiper longtemps à l'avance, autant j'ai du mal dans la réaction spontanée. Comme quoi le "meilleur candidat" n'était pas sans défaut!
- L'appel à discussion a été lancé par moi en septembre, libre à chacun ensuite de s'y associer ou pas. A l'époque, personne n'affichait d'hostilité à l'idée de candidature unique, et j'étais très loin de penser que JPL pouvait prétendre à être tête de liste. Comme quoi, là aussi, le "meilleur candidat" s'est trompé! J'ajoute que Stéphane, lors de la journée fédérale, à demander à JPL s'il se présentait, sans avoir de réponse.
- A propos d'exclusion, je pose sans malice une petite devinette: qui a été exclu du PS en 1995 pour ne pas avoir respecté les règles lors de l'élection municipale? La réponse est très éclairante et permet de remettre à leur juste place les déclarations des uns et des autres.
Maintenant, je crois qu'il faut regarder vers l'avenir et répondre à ces deux questions:
1- Veut-on rester dans la situation actuelle?
2- Si la réponse est non, comment fait-on pour en sortir?
Celui ou celle qui saura répondre à la deuxième question sera un grand politique, un homme ou une femme d'avenir, et peut-être le sauveur de la section et de la gauche saint-quentinoise. J'attends vos réponses; pour le moment, je n'en ai aucune.
By Emmanuel Mousset, at 3:52 PM
Quel est le premier adversaire? Les "néofabuisiens" ou la droite? En tant que saint-quentinois, je m'étonne qu'un militant socialiste qui a tant oeuvré pour mon département et ma ville prenne autant d'énergie à contester une candidature aux élections municipales de l'un de ses camardes. Quel dommage...
By Anonyme, at 10:44 PM
Ce n'est pas moi personnellement qui conteste le candidat néofabiusien, c'est la majorité de la section! Tout le problème est là. Et le candidat en question s'entête, malgré sa situation de minoritaire. C'est politiquement inadmissible et totalement inefficace. Tant que ce problème n'aura pas été réglé, nous ne pourrons pas repartir sur de bonnes bases et nous ne pourrons jamais battre la droite. Ce problème, il faudra donc le régler.
J'ajoute que la contestation d'une candidature est une possibilité réglementaire, que nous permet la procédure. Puisque nous sommes entrés, par la volonté du candidat néofabiusien, dans une démarche procédurière, autant aller jusqu'au bout de cette démarche, qui se terminera en février avec la validation de la liste devant la section et le choix de la tête de liste (pour le moment, nous n'avons désigné que le "premier des socialistes").
By Emmanuel Mousset, at 11:49 PM
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