Mettre le feu.
Mettre le feu aux poubelles, aux voitures et aux banlieues est-il le dernier acte subversif qui fait trembler notre société? Sûrement pas. Les habitants de ces quartiers déshérités tremblent de misère, l'opinion publique qui assiste au spectacle dans le journal de 20 heures tremble de peur, les émeutiers tremblent de plaisir à casser, brûler et se montrer devant les caméras de télévision, mais la société ne tremble pas, le pouvoir au contraire sort renforcé de ces désordres qui n'ont rien de révolutionnaires. Nous vivons des révoltes à l'américaine, qui partent sans doute d'un sentiment d'injustice mais qui ne réclament aucune justice, se contentant seulement de détruire. La société n'a rien à craindre de voyous ou de jeunes désespérés.
Non, pour être aujourd'hui subversif, mettre le feu, il faut être autrement plus audacieux et original. C'est le cas du chorégraphe Jan Fabre, qui a présenté hier soir, en première mondiale à Athènes, son dernier spectacle, "I am a mistake", un éloge du plaisir et de la liberté de ... fumer. Fabre estime que le fumeur est devenu le paria de la société moderne, et que le choix de fumer, à contre-courant de la morale ambiante, subvertit l'ordre social. Ecoutez-le:
"Je condamne cette société du contrôle, qui vise une sorte de dictature du bonheur, où tout le monde doit faire de la gym, être en bonne santé, avoir l'air jeune, beau et productif".
Comment ne pas être d'accord? Je fume moi aussi, rarement en public, mais chez moi, tranquille, devant la télé, et que des cigarillos. C'est bon, à l'odeur et aussi au petit trouble qui vous monte à la tête, un peu comme la bière, une sorte d'état second, léger, raisonnable, parfois stimulant pour la réflexion. Et à chaque petit cigare que je prends, la boîte me rappelle que "fumer tue", et je m'en moque parce que je suis libre (la vraie subversion, c'est l'exaltation de la liberté). En même temps, je trouve très bien, et non contradictoire, les campagnes de santé publique dénonçant les méfaits et les dangers du tabac. Le plaisir oui, si l'on veut, mais en connaissance de cause, et dans le respect de l'autre, que je n'ai pas à enfumer! Ecoutez encore ceci de Jan Fabre:
"Ce qui m'intéresse aussi, c'est bien sûr l'aspect esthétique et sensuel qu'il y a dans l'acte de fumer. On perçoit dans la gestuelle des fumeurs à quel point celle-ci rejoint l'histoire du cinéma. Il y a un nombre tellement important de scènes de films où l'homme et la femme fument, s'échangent du feu, c'est extrêmement érotique".
Pas mal, non? L'artiste serait-il en passe de devenir le dernier contestataire de la société? En tout cas, la subversion est de ce côté-là, d'une cigarette qui grille, et pas d'une voiture qui brûle.
Bonne fin d'après-midi.
Non, pour être aujourd'hui subversif, mettre le feu, il faut être autrement plus audacieux et original. C'est le cas du chorégraphe Jan Fabre, qui a présenté hier soir, en première mondiale à Athènes, son dernier spectacle, "I am a mistake", un éloge du plaisir et de la liberté de ... fumer. Fabre estime que le fumeur est devenu le paria de la société moderne, et que le choix de fumer, à contre-courant de la morale ambiante, subvertit l'ordre social. Ecoutez-le:
"Je condamne cette société du contrôle, qui vise une sorte de dictature du bonheur, où tout le monde doit faire de la gym, être en bonne santé, avoir l'air jeune, beau et productif".
Comment ne pas être d'accord? Je fume moi aussi, rarement en public, mais chez moi, tranquille, devant la télé, et que des cigarillos. C'est bon, à l'odeur et aussi au petit trouble qui vous monte à la tête, un peu comme la bière, une sorte d'état second, léger, raisonnable, parfois stimulant pour la réflexion. Et à chaque petit cigare que je prends, la boîte me rappelle que "fumer tue", et je m'en moque parce que je suis libre (la vraie subversion, c'est l'exaltation de la liberté). En même temps, je trouve très bien, et non contradictoire, les campagnes de santé publique dénonçant les méfaits et les dangers du tabac. Le plaisir oui, si l'on veut, mais en connaissance de cause, et dans le respect de l'autre, que je n'ai pas à enfumer! Ecoutez encore ceci de Jan Fabre:
"Ce qui m'intéresse aussi, c'est bien sûr l'aspect esthétique et sensuel qu'il y a dans l'acte de fumer. On perçoit dans la gestuelle des fumeurs à quel point celle-ci rejoint l'histoire du cinéma. Il y a un nombre tellement important de scènes de films où l'homme et la femme fument, s'échangent du feu, c'est extrêmement érotique".
Pas mal, non? L'artiste serait-il en passe de devenir le dernier contestataire de la société? En tout cas, la subversion est de ce côté-là, d'une cigarette qui grille, et pas d'une voiture qui brûle.
Bonne fin d'après-midi.
3 Comments:
Ah... Monica fumant le cigare avec Clinton, quel panard...
(Et mourir de plaisir, quelle belle mort, mais surtout pas étouffée)
On trouve toujours de bonnes raisons pour justifier ses dépendances. Fumer bouche les artères coronaires, jaunit les dent et donne une haleine de fosse septique. Et puis cela augmente la chance d'avoir le cancer un peu plus tôt que les autres, faut pas bouder ce plaisir.
By jpbb, at 12:02 AM
J'allais proposer à JPB un cigarillo, mais je crois que je vais renoncer ...
By Emmanuel Mousset, at 9:58 AM
Augmentez vous chances, fumez le à ma place... ;-)
By jpbb, at 2:32 PM
Enregistrer un commentaire
<< Home