Seul ou pas?

Bonjour à toutes et à tous.

A Saint-Quentin, 60 000 habitants, un pet de lapin met trois heures pour faire le tour de la ville, c'est-à-dire le petit cercle médiatico-politique. Ainsi j'apprends incidemment, confirmé aussi par quelques commentaires sur ce blog, qu'une petite campagne est menée pour expliquer, à mon propos, qu' "il est seul, il ne représente rien". Ca sent évidemment la préparation du congrès, le renouvellement du bureau de la section et de son secrétaire. Je ne préjuge jamais de l'avenir, surtout en politique, mais j'aimerais faire une mise au point sur le présent et le récent passé:

1- En tant qu'animateur du courant Socialisme et Démocratie (strauss-kahnien) dans l'Aisne, voilà les chiffres de "mon" influence (car je ne fais pas de politique à titre personnel, mais collectif): lors de la dernière consultation interne, à l'automne 2006, nous avons obtenu 17% dans la Fédération de l'Aisne, environ le même score dans la section de Saint-Quentin (20 suffrages) alors que les fabiusiens en obtenaient 30 et les ségolénistes une bonne cinquantaine (je n'ai plus en mémoire le chiffre précis). Je cite ces chiffres puisqu'ils ont été rendus publics en leur temps. Bilan: le courant strauss-kahnien dans l'Aisne est moins bien représenté qu'au niveau national, mais il est incontestable qu'il existe.

2- Strauss-kahnien je suis, mais je ne cultive pas, à la différence de certains camarades, l'esprit de courant. Je défends au contraire l'idée que tous les réformistes doivent se retrouver dans une même majorité. De ce point de vue, je ne suis pas isolé dans ma démarche politique, et les votes de la section de Saint-Quentin, durant la préparation des municipales, l'ont prouvé spectaculairement. Les minoritaires au plan local et marginaux au plan national, c'est le courant poperéniste, qui projette sur les autres son propre isolement politique, selon un mécanisme psychologique bien connu.

3- En tant cette fois que rénovateur, j'ai initié avec d'autres camarades de toute sensibilité, y compris l'aile gauche (je pense en particulier à Jean-Pierre Leroy), une contribution thématique en vue du congrès, qui a recueilli 30 signataires sans faire usage du phoning, dont certains sont des praticiens friands, anciens, experts et rétribués. Ca fait pas mal de monde pour un homme "seul".

4- A titre cette fois personnel, en tant qu'individu, responsable d'associations, présent et actif dans ma ville et mon département, j'ai un bon ancrage dans l'opinion qui m'a permis, en dix ans, de me construire une certaine notoriété, dont la presse fait régulièrement état. Je n'en tire ni gloire, ni supériorité, je dresse simplement un constat: je fais le job, voilà tout, et je suis bien plus connu et reconnu que certain(e)s plus puissants et titrés que moi. Ceux-là, je les invite à une certaine modestie, un peu d'humilité, un zeste d'autocritique et beaucoup de lucidité sur eux-mêmes, sur les autres et, tant qu'à faire, sur moi.

5- Stigmatiser un camarade parce qu' "il est seul, il ne représente rien", hormis le mensonge du propos, c'est un rejet du débat politique, sa réduction à un problème personnel (en l'occurrence moi!), le refus de reconnaître qu'il existe une autre ligne, réformiste, dénonçant l'alliance avec l'extrême gauche, portée par moi et beaucoup d'autres. C'est donc une facilité, une ruse, et pour tout dire une inélégance. Je pratique pour ma part la politique cartes sur table et les yeux dans les yeux, laissant aux adhérents le soin de trancher et respectant leur volonté. Tout le monde hélas ne peut pas en dire autant.


Bonne fin d'après-midi.