La Bastille fiscale.
Billet dédié à Nicolas Sarkozy,
en visite aujourd'hui à Saint-Quentin.
S'il y avait une raison, une seule, d'exprimer sa colère contre la politique de Nicolas Sarkozy, ce serait bien sur le scandale du "bouclier fiscal" (quelle expression!). La droite elle-même s'en émeut, comprend que le gouvernement, là-dessus, est allé beaucoup trop loin. C'est la crise financière qui a fait prendre conscience de cette énorme injustice.
Le "bouclier fiscal", c'est quoi? Arrivé à 50% de prélèvements sur votre revenu, on ne vous prend rien de plus. Vous pouvez gagner plus, beaucoup plus, vous ne payez pas plus d'impôts, proportionnellement. Voilà le principe inique du "bouclier fiscal". Pourquoi inique? Parce qu'il porte atteinte à un autre principe, républicain celui-là: la progressivité de l'impôt. Principe d'ailleurs de bon sens et de justice élémentaire: plus vous gagnez, plus vous payez.
Les défenseurs de cet étrange "bouclier" disent qu'ils profitent aux gros propriétaires qui ont de petits revenus. Si vous en trouvez de cette espèce, faites-moi signe. Oui, je sais que ça existe, mais c'est fort rare. Et puis, vous avez aussi ceux qui baissent artificiellement leurs revenus en investissant dans les "niches fiscales". C'est bizarre, depuis que je suis gamin, j'ai toujours eu du mal à pleurer sur le sort des riches.
Les partisans du "bouclier" vous expliquent que la mesure incite les riches à rester et à investir en France. Belle rigolade: quand un riche veut mettre son argent à l'étranger, il le fait, avec ou sans "bouclier". Et quand bien même celui-ci le dissuaderait, quelle garantie avons-nous que son argent ira dans l'investissement productif? Aucune.
Autour du "bouclier", il y a bien sûr ce qu'on appelle communément une "bataille de chiffres". Ce qui n'est pas pour m'étonner: les chiffres conduisent inévitablement à des batailles de chiffres et de chiffonniers. On les croit objectifs, mathématiques, on oublie leur origine: sous l'Antiquité, les chiffres servaient à la magie, à la mystique, pas à la rationalité. Il en va de même aujourd'hui.
Reportez-vous au site d'Arrêts sur Image et son excellent dossier sur le chiffrage du "bouclier fiscal", qui résume en une phrase, tirée des Echos du 18 mars, la problématique: "Le quart des contribuables les plus aisés ont absorbé, en 2008, 89% des remboursements du bouclier fiscal, mais ils continuent de payer 616 millions d'euros d'impôts. Les 60% les plus pauvres perçoivent 1% des restitutions". La messe est dite, rien de plus à ajouter.
Ah si quand même: le scandale absolu, présenté autrement, ce sont ces chèques de 33 000 euros en moyenne qu'on remet à ces très riches contribuables parce qu'ils ont payé trop d'impôts! Vous imaginez un peu! Dans quelle société vivons-nous pour en arriver à ça? N'est-il pas évident que nous marchons sur la tête, et que c'est la meilleure façon de se casser la figure?
La droite répondra: ces chèques, ça représente peu de monde, alors n'en faites pas tout un foin! Trop tard: le foin prend feu! Ce que Nicolas Sarkozy ignore, depuis le début de son mandat, c'est que la politique a aussi une fonction symbolique. Même si le "bouclier fiscal" concerne peu de gens, même si sa suppression ne réglerait pas les problèmes d'emploi et de pouvoir d'achat, son existence même est un symbole d'injustice, insupportable en temps de crise.
En 1789, quand la foule a pris d'assaut la Bastille, cette prison était quasiment vide. Il n'empêche que cette forteresse haut élevée, sombre, en plein coeur de Paris, était devenue le symbole de l'absolutisme royal, comme le "bouclier" est aujourd'hui le symbole de l'injustice fiscale.
Ce soir, à 19h00, au Palais des Sports de Saint-Quentin, le président de la République prendra peut-être la mesure de cette injustice et annoncera, dans cette ville ouvrière durement touchée par la crise, la fin du "bouclier fiscal", comme le suggèrent quelques-uns de ses amis. Je n'y crois pas trop, mais l'espoir fait vivre, y compris en politique.
Bonne matinée.
PS: les socialistes sont invités par la Section de Saint-Quentin et la Fédération de l'Aisne à se retrouver à 16h45, devant la permanence d'Anne Ferreira, 16 rue de la Comédie.
en visite aujourd'hui à Saint-Quentin.
S'il y avait une raison, une seule, d'exprimer sa colère contre la politique de Nicolas Sarkozy, ce serait bien sur le scandale du "bouclier fiscal" (quelle expression!). La droite elle-même s'en émeut, comprend que le gouvernement, là-dessus, est allé beaucoup trop loin. C'est la crise financière qui a fait prendre conscience de cette énorme injustice.
Le "bouclier fiscal", c'est quoi? Arrivé à 50% de prélèvements sur votre revenu, on ne vous prend rien de plus. Vous pouvez gagner plus, beaucoup plus, vous ne payez pas plus d'impôts, proportionnellement. Voilà le principe inique du "bouclier fiscal". Pourquoi inique? Parce qu'il porte atteinte à un autre principe, républicain celui-là: la progressivité de l'impôt. Principe d'ailleurs de bon sens et de justice élémentaire: plus vous gagnez, plus vous payez.
Les défenseurs de cet étrange "bouclier" disent qu'ils profitent aux gros propriétaires qui ont de petits revenus. Si vous en trouvez de cette espèce, faites-moi signe. Oui, je sais que ça existe, mais c'est fort rare. Et puis, vous avez aussi ceux qui baissent artificiellement leurs revenus en investissant dans les "niches fiscales". C'est bizarre, depuis que je suis gamin, j'ai toujours eu du mal à pleurer sur le sort des riches.
Les partisans du "bouclier" vous expliquent que la mesure incite les riches à rester et à investir en France. Belle rigolade: quand un riche veut mettre son argent à l'étranger, il le fait, avec ou sans "bouclier". Et quand bien même celui-ci le dissuaderait, quelle garantie avons-nous que son argent ira dans l'investissement productif? Aucune.
Autour du "bouclier", il y a bien sûr ce qu'on appelle communément une "bataille de chiffres". Ce qui n'est pas pour m'étonner: les chiffres conduisent inévitablement à des batailles de chiffres et de chiffonniers. On les croit objectifs, mathématiques, on oublie leur origine: sous l'Antiquité, les chiffres servaient à la magie, à la mystique, pas à la rationalité. Il en va de même aujourd'hui.
Reportez-vous au site d'Arrêts sur Image et son excellent dossier sur le chiffrage du "bouclier fiscal", qui résume en une phrase, tirée des Echos du 18 mars, la problématique: "Le quart des contribuables les plus aisés ont absorbé, en 2008, 89% des remboursements du bouclier fiscal, mais ils continuent de payer 616 millions d'euros d'impôts. Les 60% les plus pauvres perçoivent 1% des restitutions". La messe est dite, rien de plus à ajouter.
Ah si quand même: le scandale absolu, présenté autrement, ce sont ces chèques de 33 000 euros en moyenne qu'on remet à ces très riches contribuables parce qu'ils ont payé trop d'impôts! Vous imaginez un peu! Dans quelle société vivons-nous pour en arriver à ça? N'est-il pas évident que nous marchons sur la tête, et que c'est la meilleure façon de se casser la figure?
La droite répondra: ces chèques, ça représente peu de monde, alors n'en faites pas tout un foin! Trop tard: le foin prend feu! Ce que Nicolas Sarkozy ignore, depuis le début de son mandat, c'est que la politique a aussi une fonction symbolique. Même si le "bouclier fiscal" concerne peu de gens, même si sa suppression ne réglerait pas les problèmes d'emploi et de pouvoir d'achat, son existence même est un symbole d'injustice, insupportable en temps de crise.
En 1789, quand la foule a pris d'assaut la Bastille, cette prison était quasiment vide. Il n'empêche que cette forteresse haut élevée, sombre, en plein coeur de Paris, était devenue le symbole de l'absolutisme royal, comme le "bouclier" est aujourd'hui le symbole de l'injustice fiscale.
Ce soir, à 19h00, au Palais des Sports de Saint-Quentin, le président de la République prendra peut-être la mesure de cette injustice et annoncera, dans cette ville ouvrière durement touchée par la crise, la fin du "bouclier fiscal", comme le suggèrent quelques-uns de ses amis. Je n'y crois pas trop, mais l'espoir fait vivre, y compris en politique.
Bonne matinée.
PS: les socialistes sont invités par la Section de Saint-Quentin et la Fédération de l'Aisne à se retrouver à 16h45, devant la permanence d'Anne Ferreira, 16 rue de la Comédie.
25 Comments:
La délégation d'élus de gauchse qui rencontrera le président avant son discours
lui portera votre message.
C'est quand meme ballot,
si vous aviez été élu,
vous auriez pu lui expliquer tout cela en face.
Visiblement etre élu,
cela sert à quelque chose.
By grandourscharmant, at 12:10 PM
Sinon sur la Bastille quand meme,
il y a l'histoire les faits et la façon dont on les raconte.
La Bastille,
les révolutionnaires n'en avaient que faire du symbole,
tout ce qui les intéressaient,
c'était la poudre et les balles pour les fusils qu'ils avaient pris aux Invalides.
A ne vouloir faire que de l'affichage et du symbole,
vous perdez de vue l'essentiel.
La communication en a fait le symbole de la révolution car ensuite on l'a détruite.
Mais si elle a été prise,
c'est pour son arsenal,
pas pour le symbolisme.
Mais bien évidement le réel,
c'est quand meme bien moins intéressant que vos illusions.
By grandourscharmant, at 1:17 PM
Je ne sais pas si GOC est un élu, mis je ne pense pas qu'il pourrait porter la parole du peuple : celui qui se lève tôt rt qui travaille plus...pour gagner moins!
By Anonyme, at 6:08 PM
GOC,
En calculant, cela fait 6 minutes et quarante secondes par élu. Joli timing pour "écouter" un message.
L.E.
By Anonyme, at 7:31 PM
LE,
je n'ai pas compris.
Tout ce que je sais c'est que la salle était bondée,
promenoir compris
que XB a été ovationné
tout comme le président.
Qu'il y avait plus de monde dedans que de manifestants dehors ou qu'il y a pu en avoir jeudi dernier.
Ce fut un triomphe.
By grandourscharmant, at 9:13 PM
ours embourgeoisé et aveugle, ne vois tu pas la France, pays riche, mourir à petits feux pour quelques esclavagistes qui mettent à "droite" plusieurs milliards pour mieux faire crever ceux qui les enrichissent.
Un triomphe, pauvre mec, il n'a pas besoin que tu lui lèche le cul...quand il n'aura plus besoin de toi, tu finiras comme les autres...
By Anonyme, at 10:17 PM
A l'ours UMP:
1- Si j'avais été élu, j'aurais manifesté avec les élus. Le ballot, c'est vous.
2- Oui ou non, la Bastille est-elle un symbole? Réponse: oui.
3- Sarkozy a été ce soir ovationné par ses fans, et il fait les plus mauvais scores de popularité dans les sondages.
By Emmanuel Mousset, at 10:32 PM
Et qui sont les esclavagistes petit concombre,
ceux qui vivent au crochet de la société,
ceux qui font trimer les uns et les autres pour continuer à profiter de leur statut et de leur privileges.
Oh oui, petit concombre dit moi qui ils sont,
car j'ai beau cherché du coté que tu m'indiques,
du coté du cac 40,
si j'ai bien tout suivi et tout compris,
ceux que tu appelles esclaves sont tres, tres mécontent quand ceux que tu appelles esclavagistes ne veulent plus d'eux.
Car sinon, ils sont tres content des conditions qui leur sont faites.
Peut etre devrais je regarder du coté de ceux qui se plaignent tout le temps et qui n'en ont jamais assez ?
By grandourscharmant, at 10:32 PM
Ceux qui se plaignent tout le temps, qui n'en ont jamais assez? Les patrons, les privilégiés: jamais assez d'argent, ça c'est sûr!
By Emmanuel Mousset, at 10:59 PM
Grandourscharmant, je me retiens, la politesse n'est pas exlusivement réservée à la bourgeoisie et au poltiquement correct de l'UMP.
si monsieur le Président jouait véritablement son rôle, pourquoi ne pas venir se confronter à l'opposition, en descendant dans la rue? l'air que je respire, que les socialistes, les communistes respirent n'est pas assez propre pour lui ?
les manifestants n'étaient pas nombreux certes, et mal organisé de surcroit, mais le mérite revient à ceux qui viennent défendre les valeurs de la République pour qu'elles ne soient pas bafouées et le mérite ne revient en aucun cas à M.Sarkozy qui a peur d'une poignée de manifestants.
la droite se coupe petit à petit de la société. il ne faiut pas oublier que cette société n'est pas composé uniquement de petit bourgeois comme vous. à bon entendeur, petit ours ignoble.
By Anonyme, at 11:02 PM
Donc l'anonyme vous considérez que les élus qui ont été rencontré par le président n'était pas des élus du peuple.
Vous devriez plutot vous demander qui la police a protégé,
et il n'est pas impossible que ce soit vous et vos amis manifestants qui ne respectaient rien,
pas meme le président.
Quand comprendrez vous que si les français ont choisi majoritairemùent ce président là,
ce n'est pas par hasard,
mais parce qu'ils en ont marre de vous.
que faites vous pour protégez les élèves qui se font agresser,
que faites vous pour protéger les enseignants qui se font agresser.
Des paroles, des paroles, des paroles,
des manifs, des manifs, des manifs
mais quels actes ?
Le capitalisme est en crise et il vous faut le réguler,
par contre la société,
il ne faut surtout pas le faire
chercher la cohérence.
By grandourscharmant, at 11:19 PM
Au dernier anonyme:
Ne vous retenez pas. La bourgeoisie a cessé d'être polie. Regardez et écoutez Sarkozy.
By Emmanuel Mousset, at 12:09 AM
A l'ours UMP:
En matière de respect, demandez à votre maître ce qu'il en pense.
By Emmanuel Mousset, at 12:12 AM
Le président a répondu clairement sur la question dans son discours d'hier.
quant à savoir s'il est mon maitre,
dans la mesure où c'est moi qui paie son salaire avec mes impots,
il serait plutot mon employé.
Et ce qui démontre qu'il est bien à mon service,
c'est qu'il fait ce que je lui demande.
By grandourscharmant, at 10:02 AM
Oui, je savais que Sarkozy était le serviteur de la bourgeoisie.
By Emmanuel Mousset, at 2:22 PM
L'ours, tu patauges dans la semoule !
C'est du grand n'importe quoi, mais quand on a peu d'arguments pour vanter le triste bilan de Sarko au gouvernement depuis des années......
Va essayer de raisonner les salariés de Continental , montre leur ton adulation pour ton maitre à penser, tu risques d'avoir des surprises.
Sarko nous a fait le coup du tout sécuritaire il y a qq années, en 2007, c'était le pouvoir d'achat, tout ça pour quels résultats?
La seule vérité depuis son élection est qu'il passe de bonnes vacances avec ses amis milliardaires, et qu'il ne cesse de leur faire des courbettes.
Pendant ce temps la, la France crève à petits feux.
Alors casse toi pauv con!!!
By Anonyme, at 2:25 PM
on ne doit pas connaitre la meme France,
celle que je connais n'est pas en train de crever à petit feu.
Pour les continentals,
c'est leur coeur qui parle,
au vu des promesses qu'on a pu leur faire et des efforts qu'ils ont fait.
Ce qui serait anormal, c'est qu'ils réagissent autrement.
Mais meme pour eux, il y aura un demain.
Ce qui leur arrive, c'est comme si un membre de leur famille avait été assassiné.
C'est humain qu'ils soient encore sous le choc,
et cela prendra du temps pour qu'ils puissent se reconstruire.
Et ne nous mentons pas,
il n'est pas sur qu'ils pourront y arriver.
Si vos solutions sont meilleures,
mettez les en oeuvre.
C'est facile à dire casse toi pauv con,
mais ce n'est pas ça qui leur donnera du boulot et qui leur permettra de payer leur traites.
C'est bien le blabla,
mais comment comptez vous leur donner du boulot,
ça se serait intéressant.
Mais forcément comme vous en etes incapable, vous préférez agresser les autres.
Sur les milliardaires,
si vous avez une meilleure méthode pour les convaincre d'investir et de créer des emplois,
je suis preneur.
By grandourscharmant, at 3:04 PM
C'est Sarkozy qui agresse avec ses propos inconsidérés, c'est à lui d'apporter des réponses aux Conti, c'est lui qui a le pouvoir, pas l'Opposition!
By Emmanuel Mousset, at 6:09 PM
le pouvoir économique que détient la région,
il n'est pas de gauche ?
et encore une fois soyez cohérent,
vous expliquez que le président est incompétent pour digérer le pays et en plus il faudrait qu'il le fasse pour une entreprise de pneu.*
L'affaire est maintenant me semble-t-il entre les mains de la justice.
Laissez lui faire ce qu'elle a à faire.
By grandourscharmant, at 6:30 PM
Le pouvoir économique est aux mains des patrons, pas d'une région.
Si Sarkozy a été élu pour ne rien faire, autant le dire tout de suite...
By Emmanuel Mousset, at 10:15 PM
donc pour vous les banques,
la filiere automobile
c'est ne rien faire.
Intéressant concept.
By grandourscharmant, at 10:36 PM
Pour les Conti, vous m'expliquez que c'est à la Justice maintenant de décider. J'en conclus que, selon vous, le politique n'a plus rien à y faire.
By Emmanuel Mousset, at 11:50 PM
seriez vous en train de nous expliquer si l'affaire doit etre régler par le pouvoir judiciaire
que l'exécutif ou le législatif devrait intervenir et s'immiscer dans les affaires du judiciaire ?
By grandourscharmant, at 12:48 PM
J'en conclus que le pouvoir ne peut pas rester les bras ballants devant les suppressions d'emplois.
By Emmanuel Mousset, at 6:24 PM
où avez vous vu que l'état restait les bras ballants ?
Mais entre réussir l'impossible et rester les bras ballants,
il y a de la marge.
Dans le cas de continental,
l'état ne peut meme pas racheter l'usine,
les propriétaires ne sont pas vendeurs.
Voulez vous qu'on nationalise l'usine et qu'on paie une fortune à ses propriétaires ?
Ou doit-on réserver cet argent pour financer la reconversion du site et des salariés ?
By grandourscharmant, at 8:29 PM
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