Le débat faussé.
J'entends et je lis, ici et là, que la campagne européenne est à la peine, qu'on n'a pas l'impression d'être en campagne électorale, qu'on ne se croirait pas à trois semaines du scrutin. Ces remarques sont sans doute justes. Mais à qui la faute ? L'opinion, nous le savons bien, boude l'Europe parce qu'elle lui préfère, par habitude, par facilité, le cadre national, qui rassure, alors que l'Europe inquiète.
Les passions qui se sont déchaînées en 2005, auxquelles j'ai assisté stupéfait, sont le signe d'un rejet puissant de l'Europe, sous couvert d'une "autre Europe" fictive, fantasmatique. La preuve : aujourd'hui, plus personne ne parle de cette "autre Europe", ne se passionne pour elle. Car c'est bien l'Europe en tant que telle dont bon nombre de gens ne veulent plus.
La classe politique fait son possible pour animer la campagne. Il serait injuste de l'accuser, alors que c'est l'opinion qui demeure inerte, affiche avec superbe son indifférence. Le PS est actif, organise réunions sur réunions, aussi bien nationales que locales. Les petites formations ne ménagent pas non plus leurs efforts. Seule la droite y va mollo : elle n'a pas grand-chose à dire sur l'Europe, elle craint par dessus tout une sanction de Sarkozy et sa politique.
Mais comme toujours quand il est question d'Europe, le débat est très mal posé, l'essentiel demeure caché, les clivages sont volontairement atténués alors qu'il faudrait les accentuer. Quels sont-ils ? D'un côté, il y a ceux qui tiennent à l'Etat-nation, qui conçoivent mal que la politique s'exerce et que la démocratie se déploie à l'extérieur de ce cadre traditionnel. Je n'en suis pas. De l'autre côté, il y a ceux qui rêvent d'un espace supérieur à la patrie, qui imaginent une République européenne, dont la Constitution de 2005 n'aurait été qu'une étape. J'en suis, depuis longtemps, depuis Maastricht.
Le débat est faussé : les anti-européens ne se présentent pas comme tels mais sous le masque d'alter-européens qui ne veut rien dire; les pro-européens sont trop souvent prudents, timorés, techniciens, gestionnaires alors qu'ils devraient brandir le drapeau de l'idéalisme européen. Bref, ce débat manque de souffle, de hauteur, de perspective. L'Europe pourtant n'attend que ça.
Bonne soirée.
PS : vous pouvez poursuivre ce débat sur l'Europe au café citoyen de ce soir, 20h00, au Manoir, rue de Lyon, à Saint-Quentin.
Les passions qui se sont déchaînées en 2005, auxquelles j'ai assisté stupéfait, sont le signe d'un rejet puissant de l'Europe, sous couvert d'une "autre Europe" fictive, fantasmatique. La preuve : aujourd'hui, plus personne ne parle de cette "autre Europe", ne se passionne pour elle. Car c'est bien l'Europe en tant que telle dont bon nombre de gens ne veulent plus.
La classe politique fait son possible pour animer la campagne. Il serait injuste de l'accuser, alors que c'est l'opinion qui demeure inerte, affiche avec superbe son indifférence. Le PS est actif, organise réunions sur réunions, aussi bien nationales que locales. Les petites formations ne ménagent pas non plus leurs efforts. Seule la droite y va mollo : elle n'a pas grand-chose à dire sur l'Europe, elle craint par dessus tout une sanction de Sarkozy et sa politique.
Mais comme toujours quand il est question d'Europe, le débat est très mal posé, l'essentiel demeure caché, les clivages sont volontairement atténués alors qu'il faudrait les accentuer. Quels sont-ils ? D'un côté, il y a ceux qui tiennent à l'Etat-nation, qui conçoivent mal que la politique s'exerce et que la démocratie se déploie à l'extérieur de ce cadre traditionnel. Je n'en suis pas. De l'autre côté, il y a ceux qui rêvent d'un espace supérieur à la patrie, qui imaginent une République européenne, dont la Constitution de 2005 n'aurait été qu'une étape. J'en suis, depuis longtemps, depuis Maastricht.
Le débat est faussé : les anti-européens ne se présentent pas comme tels mais sous le masque d'alter-européens qui ne veut rien dire; les pro-européens sont trop souvent prudents, timorés, techniciens, gestionnaires alors qu'ils devraient brandir le drapeau de l'idéalisme européen. Bref, ce débat manque de souffle, de hauteur, de perspective. L'Europe pourtant n'attend que ça.
Bonne soirée.
PS : vous pouvez poursuivre ce débat sur l'Europe au café citoyen de ce soir, 20h00, au Manoir, rue de Lyon, à Saint-Quentin.
25 Comments:
Il me semblait que le débat était tres clair,
pour ou contre Sarkozy.
Si vous ne posez pas les bonnes questions,
il serait suprenant que cela produise de bonnes réponses.
Vous ne savez visiblement mobiliser que contre,
jamais pour.
By grandourscharmant, at 5:15 PM
Contre la majorité libérale actuelle, pour une majorité social-démocrate : c'est clair de chez clair.
By Emmanuel Mousset, at 6:32 PM
Et le moyen que vous avez trouvé est de miser sur un lachage du président par les siens.
Non pas que ça n'arrive jamais à droite, mais c'est quand meme bien plus fréquent à gauche.
Les nombreuses défections sont là pour le rappeler.
By grandourscharmant, at 6:37 PM
Je mise surtout sur le réveil des peuple afin de mettre en échec la majorité libérale.
By Emmanuel Mousset, at 7:39 PM
Le peuple, ce qu'il veut c'est sa part de libéralisme et de capitalisme.
Et ça l'agace que d'autres en profitent et pas lui,
maintenant,
est ce que le peuple fait tout ce qu'il faut pour pouvoir en profiter...
By grandourscharmant, at 9:25 PM
Le peuple veut sa part de capitalisme ? Et pourquoi les curés voulant des prostitués ? Evitez de nager sous l'eau comme sur la photo, ça vous tourne la tête.
By Emmanuel Mousset, at 10:10 PM
C'est vrai chez vous,
on appelle ça son dû légitime.
Je suis fataliste,
je pense que dans la vie,
on n'a que ce qu'on mérite.
Si on n'a pas plus,
c'est qu'on ne mérite pas plus.
By grandourscharmant, at 10:28 PM
Il y a plein de gens qui n'ont pas ce qu'ils méritent, ça s'appelle l'injustice. Mais c'est un détail de l'histoire qui vous aura échappé.
By Emmanuel Mousset, at 9:55 AM
Et de quelles injustices parlez vous ?
By grandourscharmant, at 10:09 AM
Ayez un peu d'imagination, soyez curieux de ce qui se passe autour de vous, ouvrez simplement les yeux et vous répondrez vous-même à la question que vous posez.
By Emmanuel Mousset, at 12:23 PM
C'est justement ce que je fais,
et des injustices,
je n'en vois pas tant que ça.
Vous auriez mieux fait de répondre simplement à ma question.
Car il va falloir choisir,
soit je fais preuve d'observation et je vois ce qui est
soit je fais preuve d'imagination et
j'invente ce qui n'est pas.
Vous auriez pu faire preuve d'honnêteté en répondant simplement.
By grandourscharmant, at 1:54 PM
Si vous voyez peu d'injustices, j'en suis fort heureux pour vous. C'est que ni vous, ni votre milieu ne sont frappés par l'injustice. Et quand on sait que vous êtes adhérent à l'UMP, on a tout de suite compris.
By Emmanuel Mousset, at 10:55 PM
La justice est un principe moral qui exige le respect du droit et de l'équité.
Si nous étions dans une société juste,
alors je passerai mon temps à ne voir que des injustices,
mais comme nous sommes dans une société injuste.
Voter fréquentation m'apprend à relativiser les choses.
J'essaie de m'adapter à ce que vous m'expliquez.
Vous m'avez dit que quelqu'un qui ne respectait pas le droit et l'équité à vos yeux faisait pourtant du bon travail.
By grandourscharmant, at 11:48 AM
Vous reconnaissez que nous vivons dans une société injuste, c'est déjà ça de gagné. Encore un effort et vous deviendrez partisan d'une société juste, vous serez donc socialiste.
By Emmanuel Mousset, at 7:22 AM
C'est justement parce que je voudrais une société plus juste que je ne suis pas socialiste.
Les socialistes instaurent l'injustice comme modèle idéologique.
Puisqu'au mérite et à l'effort, vous préférez en général le déterminisme et le fatalisme.
Au réalisme et à l'efficacité, vous préférez l'idéologie et la doctrine.
Mais je dois vous le concéder, je suis peut etre bien socialiste
mais d'un socialisme humaniste non collectiviste et capitaliste,
qui préfère responsabiliser les hommes et leur faire confiance,
plutot que de s'en remettre au systeme.
Je suis d'un socialiste de discussion et de compromis,
qui prefere le dialogue à l'affrontement,
mais qui n'a pas peur de l'affrontement quand le dialogue est impossible faute d'interlocuteurs.
Peut etre qu'à l'étranger je pourrais etre de gauche, social démocrate danois ou allemande, socialiste espagnol ou portugais,
travailliste anglais.
Mais au vu de ce qu'est le socialisme français incapable de faire l'union national à des fins partisanes et électoralistes,
je ne suis surement pas de votre socialiste.
Je ne dois etre qu'un homme de droite comme tant d'autres qui connait le sens du mot social et qui pense que le travail est ce qu'on a trouvé de mieux pour émanciper l'homme.
By grandourscharmant, at 12:30 PM
Vous êtes socialiste partout sauf en France. C'est bien, c'est un progrès. On ne peut pas trop vous demander. Moi je suis de droite nulle part.
By Emmanuel Mousset, at 1:15 PM
Et pas de gauche non plus,
si on écoute certains de vos camarades.
Vous etes un centriste perdu chez les socalistes.
C'est bien triste que vous ne soyez de droite nulle part,
car si la droite est progressiste, vous n'etes pas progressite puisque pas de droite.
Si la droite agit bien et à raison,
vous préférez vous opposez, avoir tort et vous tromper.
C'est toute la différence entre nous,
vous préférez faire le mal avec un salaud de gauche plutot que le bien avec un type de droite.
Moi je prefere qu'on fasse le bien, meme si c'est avec un type de gauche.
By grandourscharmant, at 4:54 PM
Je vous encourage à continuer de faire le bien avec des types de gauche.
By Emmanuel Mousset, at 5:15 PM
Il faut juste en trouvant et ce n'est pas simple,
mais ce n'est pas à vous que je vais l'apprendre.
By grandourscharmant, at 8:36 AM
Vous ne m'avez jamais rien appris.
By Emmanuel Mousset, at 2:32 PM
Je vous en apprend tous les jours,
le site de Caroline Cayeux
qui vous a appris son existence.
By grandourscharmant, at 3:07 PM
Certes, vous m'apprenez des choses dérisoires, à votre image. Continuez.
By Emmanuel Mousset, at 9:24 PM
il y a peu je ne vous apprenez rien,
mais ce que je vous apprend est dérisoire
encore combien de temps
avant que vous ne reconnaissiez que je vous instruit.
By grandourscharmant, at 9:38 AM
Quand on est dans le dérisoire, on y reste.
By Emmanuel Mousset, at 10:01 AM
Tout est dérisoire,
j'ai déjà vu le film,
on meurt tous à la fin.
By grandourscharmant, at 3:10 PM
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