In Memoriam.
Triste nouvelle avant de vous quitter ce soir : j'ai appris le décès de Jean-Claude Barbarant. Ce nom ne vous dira peut-être rien si vous n'êtes pas du monde enseignant ou si vous ignorez son univers syndical et idéologique, mais Barbarant en a été longtemps l'une de ses figures de proue, qui a intellectuellement compté pour moi. Il a été secrétaire général du SNI-PEGC, à la grande époque de la "puissance FEN", véritable "forteresse enseignante" aujourd'hui disparue. Puis il a pris la tête du SE-UNSA jusqu'en 1994, syndicat enseignant auquel j'ai adhéré l'année suivante, en même temps que j'entrais au PS.
Les idées de Barbarant étaient fort simples, et j'y ai adhéré immédiatement : la condition d'enseignant prévaut sur l'appartenance à telle ou telle discipline ; c'est pourquoi il faut tous les rassembler dans un même syndicat, de la maternelle au lycée. L'enseignement est un métier qui s'apprend, pas une vocation mystérieuse guidée par le génie ou l'inspiration. Un enseignant est avant tout un pédagogue, et nécessairement un laïque et républicain. Barbarant luttait contre le corporatisme et l'élitisme propre à notre milieu professionnel. Il défendait l'égalité et la réforme de l'Ecole.
J'ai eu l'occasion de le rencontrer personnellement, en le faisant venir à Saint-Quentin il y a quelques années, à l'occasion d'un colloque que j'avais organisé sur Condorcet. Je connaissais un peu aussi son fils Olivier, que j'avais croisé il y a dix ans au sein du CLRIF (comité anti-Charles Baur). Il est toujours agrégé de lettres au lycée Condorcet de Saint-Quentin, et l'un des meilleurs spécialistes d'Aragon. Une anecdote pour terminer : dans les congrès du SE-UNSA, lors de la soirée conviviale, il était de tradition que le couple Barbarant ouvre la danse. C'était désuet et charmant.
Les idées de Barbarant étaient fort simples, et j'y ai adhéré immédiatement : la condition d'enseignant prévaut sur l'appartenance à telle ou telle discipline ; c'est pourquoi il faut tous les rassembler dans un même syndicat, de la maternelle au lycée. L'enseignement est un métier qui s'apprend, pas une vocation mystérieuse guidée par le génie ou l'inspiration. Un enseignant est avant tout un pédagogue, et nécessairement un laïque et républicain. Barbarant luttait contre le corporatisme et l'élitisme propre à notre milieu professionnel. Il défendait l'égalité et la réforme de l'Ecole.
J'ai eu l'occasion de le rencontrer personnellement, en le faisant venir à Saint-Quentin il y a quelques années, à l'occasion d'un colloque que j'avais organisé sur Condorcet. Je connaissais un peu aussi son fils Olivier, que j'avais croisé il y a dix ans au sein du CLRIF (comité anti-Charles Baur). Il est toujours agrégé de lettres au lycée Condorcet de Saint-Quentin, et l'un des meilleurs spécialistes d'Aragon. Une anecdote pour terminer : dans les congrès du SE-UNSA, lors de la soirée conviviale, il était de tradition que le couple Barbarant ouvre la danse. C'était désuet et charmant.
6 Comments:
tout comme toi cette disparition m'a ému: c'est en effet un grand retour en arrière ,à l'époque où presque 80% des enseignants étaient syndiqués,où il était encore possible de croire que le mot solidarité a un sens, bref une autre époque..la nostalgie n'est plus ce qu'elle était
By MF, at 10:18 AM
Non, je ne le connaissais pas.
Ce que tu dis sur la nécessité d'un seul syndicat pour tous les enseignants, se vérifie pour toutes les administrations. Et souvent le corporatisme se déguise sous le nom
curieux d'amicalisme !
By Anonyme, at 11:47 AM
MF,
La solidarité existe encore, mais sous des formes nouvelles. La nostalgie n'est pas une bonne chose.
By Emmanuel Mousset, at 12:42 PM
A 11.47 :
L'amicalisme renvoie à l'amitié, qui est une vertu strictement privée. Mes amis sont rarement des enseignants, je ne veux pas que ma vie privée recoupe ma vie professionnelle (ou politique). En revanche, je me sens complètement solidaire des luttes enseignantes (ça c'est le syndicalisme).
By Emmanuel Mousset, at 12:45 PM
suis moins optimiste que toi: on va inéluctablement vers une société du " moi d'abord"; on se met des oeillères en espérant se tromper mais ,par exemple,les dons au téléthon et autres ne sont que des gestes ponctuels,relayés par des médias dont la le moteur ne se base que sur l'image et la compassion; ah que je hais ce mot gluant de "compassion" puisé dans la réligion et synonyme de lâcheté ;on compatit...dans " compatit" il y a aussi "patit"
By Anonyme, at 1:38 PM
Je suis d'accord. J'ajoute que cette "compassion" est faussement religieux puisque ceux qui s'en réclament ne sont généralement pas croyants.
By Emmanuel Mousset, at 2:47 PM
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