La gauche en deuil.
Bonjour à toutes et à tous.
Je ne sais pas si toute la gauche se sent aujourd'hui en deuil. Moi oui. Et toute la gauche le devrait. Ce sont les obsèques de Jean Ferrat. Je ne l'ai pas oublié du week-end, je n'ai pas cessé de penser à lui, malgré l'actualité politique. A cause de l'actualité politique ? D'abord une précision : Ferrat était communiste, certes critique mais communiste tout de même. Je ne vais pas, moi le réformiste, me l'approprier. Mais je redis ce que j'ai ici à plusieurs reprises confessé : si je suis politiquement socialiste, je me sens humainement plus proche des communistes. Ce n'est pas une contradiction, c'est une précision.
Ferrat apportait ce qui nous manque aujourd'hui : du souffle, du lyrisme, de l'enthousiasme, de la profondeur. Il n'était ni intellectuel, ni vraiment politique, il était mieux que cela : un poète et un chanteur populaires, une source d'inspiration et de vie pour nous tous. Ce ne sont pas toujours les politiques qui nous font le mieux aimer la politique (certains nous en rebutent même carrément !). A l'heure où des hommes se retrouvent dans des salles pour des réunions interminables où l'on se répartit des places, il faut se rappeler que cette tâche nécessaire et ingrate n'a de sens que si elle se ressource aux idéaux que le chanteur a su si bien mettre en paroles et en musiques. Il y a des moments où la gauche, me semble-t-il, l'oublie.
Jean Ferrat nous rappelle aussi, et notre société du spectacle a tendance à l'oublier, que les grands sont ceux qui savent se faire petits. Il avait quitté depuis longtemps la scène, se faisait discret, modeste, il avait été jusqu'à refuser qu'une école porte son nom ! En connaissez-vous beaucoup aujourd'hui qui réagissent ainsi ? Le narcissisme est de mise un peu partout, la soif de reconnaissance fait courir à peu près tout le monde, l'appétit des petits pouvoirs est généralisé. Vanité, suffisance, bouffonnerie s'étalent au grand jour. Ferrat, dans son Ardèche, n'était déjà plus de ce monde. Il rejoindra aujourd'hui, définitivement, l'éternité.
Salut.
Je ne sais pas si toute la gauche se sent aujourd'hui en deuil. Moi oui. Et toute la gauche le devrait. Ce sont les obsèques de Jean Ferrat. Je ne l'ai pas oublié du week-end, je n'ai pas cessé de penser à lui, malgré l'actualité politique. A cause de l'actualité politique ? D'abord une précision : Ferrat était communiste, certes critique mais communiste tout de même. Je ne vais pas, moi le réformiste, me l'approprier. Mais je redis ce que j'ai ici à plusieurs reprises confessé : si je suis politiquement socialiste, je me sens humainement plus proche des communistes. Ce n'est pas une contradiction, c'est une précision.
Ferrat apportait ce qui nous manque aujourd'hui : du souffle, du lyrisme, de l'enthousiasme, de la profondeur. Il n'était ni intellectuel, ni vraiment politique, il était mieux que cela : un poète et un chanteur populaires, une source d'inspiration et de vie pour nous tous. Ce ne sont pas toujours les politiques qui nous font le mieux aimer la politique (certains nous en rebutent même carrément !). A l'heure où des hommes se retrouvent dans des salles pour des réunions interminables où l'on se répartit des places, il faut se rappeler que cette tâche nécessaire et ingrate n'a de sens que si elle se ressource aux idéaux que le chanteur a su si bien mettre en paroles et en musiques. Il y a des moments où la gauche, me semble-t-il, l'oublie.
Jean Ferrat nous rappelle aussi, et notre société du spectacle a tendance à l'oublier, que les grands sont ceux qui savent se faire petits. Il avait quitté depuis longtemps la scène, se faisait discret, modeste, il avait été jusqu'à refuser qu'une école porte son nom ! En connaissez-vous beaucoup aujourd'hui qui réagissent ainsi ? Le narcissisme est de mise un peu partout, la soif de reconnaissance fait courir à peu près tout le monde, l'appétit des petits pouvoirs est généralisé. Vanité, suffisance, bouffonnerie s'étalent au grand jour. Ferrat, dans son Ardèche, n'était déjà plus de ce monde. Il rejoindra aujourd'hui, définitivement, l'éternité.
Salut.
12 Comments:
Pas que la gauche,
tout ceux qui même s'ils ne partageaient pas ses idées appréciaient son talent.
By grandourscharmant, at 12:25 PM
La vanité,
c'est d'imposer aux autres qu'une école ne porte pas son nom
car si on le fait c'est pour être content de soi-même.
Alors qu'il n'y a pas lui de l'être.
L'absence de vanité,
c'est de laisser faire et de s'en foutre.
Mais qui aujourd'hui en est capable...
By grandourscharmant, at 12:33 PM
Moi.
By Emmanuel Mousset, at 4:26 PM
La gauche " officielle " (la tienne )
ne mérite pas un tel géant .
By Anonyme, at 5:50 PM
QUI EST CAPABLE D' UNE TELLE ABSENCE DE VANITE ? LUI !
 PROPOSER AU MUR DU çon DU CANARD...
By Anonyme, at 5:54 PM
L'éternité n'existe pas pour les communistes, il n'y a que le néant qui puisse les séduire, et la nostalgie pour ceux qui n'y sont pas encore.
By jpbb, at 6:02 PM
Les communistes passent du vivant au néant, sans passer par la case espoir, c'est le prix à payer d'avoir une idéologie athée. Entre temps les staliniens auront eu le temps de faire un bain de sang, et de tenter de transformer la terre en enfer ou en goulag.
Finalement, Jean Ferrat aura chanté le désespoir.
By jpbb, at 6:08 PM
A 5.50 :
La gauche "officielle", je ne sais pas ce que c'est. Il y a une gauche officieuse ?
By Emmanuel Mousset, at 7:00 PM
A 5.54 :
Le sage ne s'étonne de rien.
By Emmanuel Mousset, at 7:01 PM
Jpbb,
Ferrat est éternel dans nos coeurs.
By Emmanuel Mousset, at 7:02 PM
une gauche officielle, c'est vrai que c'était assez curieux ! la Gauche unie semble bel et bien morte, il y a des gauches, mais la gauche officielle, ça fait penser au régime dictatoriaux ... non ? assez étrange comme expression !
By Anonyme, at 8:20 PM
D'accord avec vous, il y a DES gauches, certaines complémentaires, d'autres contradictoires. Mais pas d' "officielle".
By Emmanuel Mousset, at 8:30 PM
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