L'Aisne avec DSK

12 mars 2010

Pas de "pause".

La droite n'en manque pas une. C'est sûrement le vent mauvais de la défaite qui ne l'inspire pas. Chirac affirmait élégamment : "Les merdes volent toujours en escadrille". De ce point de vue, l'UMP est servie. Et quand c'est le chef d'escadrille qui s'y met, on se dit que tout est fichu. Sa remarque au Figaro ce matin est pourtant anodine : il y aura une "pause" dans les réformes en 2 011. Erreur politique majeure ! Le mot de "pause" est politiquement maudit.

Il renvoie à un état de fatigue, d'essoufflement de pas très bon aloi. Quand tout va bien, pas besoin de pause. Surtout, le terme est historiquement connoté : il est utilisé pour la première fois en 1937 par Léon Blum, quand le Front Populaire est confronté à des difficultés budgétaires qui vont entraîner sa chute.

L'expression refait surface en 1982-1983, quand la gauche change de cap politique, met fin à sa stratégie de rupture économique pour adopter une ligne de "rigueur". Jospin parlera même de "parenthèse". La gauche y est encore, elle porte un nom qu'elle n'avoue pas : la social-démocratie, même si elle est encore imparfaite, et surtout non assumée.

Échec en 1936 ou revirement en 1983, la "pause" est une décision dont on se passerait bien. Pendant la mandature 1997-2002, aucune "pause" n'a été décrétée, le rythme des réformes s'est maintenu jusqu'à la fin. Et c'est bien. La sanction qui a suivi ? Elle aurait eu lieu de toute façon, avec ou sans pause, ses causes étant ailleurs. Il est bon qu'une ligne politique soit continue, sans interruption.

En annonçant une "pause", Sarkozy reconnaît malgré lui que quelque chose ne va pas dans sa politique, qu'il est allé trop vite, trop loin, trop mal. Mais la vie, elle, ne connaît pas de pause. C'est pourquoi il est maladroit et symptomatique de parler de pause, surtout à quelques heures d'un scrutin. Le chef de l'Etat croit-il ainsi rassurer ou apaiser les mécontentements ? Sans doute. Mais quand il y a le feu au lac, il n'y a jamais assez d'eau pour l'éteindre. La gauche a connu ça en son temps.


Bon après-midi.

11 Comments:

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    sacré EM toi qui est depuis toujours en pause !!!

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    une grave erreur politique

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    By Anonymous Anonyme, at 2:53 PM  

  • J'espère que pour Sarko, c'est la ménopause, ça dure plus longtemps.

    By Anonymous Anonyme, at 4:44 PM  

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    Le Camping-Caravaneige

    "La Pause",

    situé à 1260 m d'altitude, dans la vallée du Champsaur, vous accueillera dans un climat familial à la station de St Léger les Mélèzes, où la convivialité est de rigueur. Il bénéficie d'une station privilégiée qui en fait une exclusivité : accès direct au téléski pour rejoindre le domaine skiable et le centre de la station où vous trouverez tous les commerces, ESF, halte garderie, boulangerie, boucherie, bars, épicerie, restaurants.

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    By Anonymous Anonyme, at 5:42 PM  

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    L'espresso de la semaine


    «Aller à la messe quand on est dépressif, c’est comme aller voter quand on est communiste, ça ne sert à rien.»

    Christophe Alévêque


    Le Cappuccino du moment


    Tous les arts ont produit des merveilles : l'art de gouverner n'a produit que des monstres.

    Louis Antoine de Saint-Just extrait d'un discours sur "quelle constitution donner à la France ?"

    By Anonymous Anonyme, at 5:47 PM  

  • M'est avis que Sarkozy se contente dans ces propos de suivre les recettes de Frêche pour assurer sa réélection (pas des électeurs, dit-il, qui sont en "grande majorité des cons") : "les deux premières années de ton mandat tu fais passer les projets auxquels tu tiens, la troisième année tu commences à mettre la pédale douce, et les deux dernières années tu te contentes d'inaugurer les chrysanthèmes, banco assuré !". On ne sait pas vraiment si ça peut marcher au niveau national. La seule fois où ça a été vraiment tenté à très grande échelle (règne de Napoléon le petiit), ça s'est terminé par la défaite de 1870 et la Commune de Paris !
    Espérons que Frêche, au moment de sa retraite, ne va pas être bombardé à la tête de l'ENA et de Sciences-Po !

    By Anonymous Thyl, at 5:55 PM  

  • Est-ce vraiment le moment, une veille d'élection, de discuter des mérites comparés de l'abstention et du vote blanc ? Allez voter ! Allez voter rose si vous souhaitez qu'un parti de notables se transforme durablement, grâce au raz-de-marée qui s'annonce, en parti de super-notables triomphants (débat interne phagocité en querelles de personnes, opacité de la cooptation) et si vous souhaitez que la culture de l'hégémonie perdure à gauche (ça rend rarement intelligent et pertinent mais c'est reposant).
    Allez voter gauche-gauche plus à gauche que moi tu meurs si vous vous souhaitez remettre un peu de rouge dans un rose qui vous semble bien pâle.
    Et puis pensez peut-être Europe Ecologie si vous espérez qu'un partenaire respecté, à la mesure des défis de l'époque, est bien nécessaire pour remettre un peu de printemps dans notre actualité politique.
    Les feuilles des rosiers, l'avez vous remarqué ?, sont vertes et pas de roses sur un rosier sans feuilles.

    By Anonymous Dany Levert, at 7:02 PM  

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    et les roses de VENDEUIL qui s 'en occupe , ben voyons Corinne LEPAGE

    mais aussi REBOUTEUX qui oublie lui aussi sa PICARDIE polluée

    « Notre expertise environnementale coïncide avec l'expertise économique du Modem », relève, de son côté, Marcel REBOUTEUX président local de GE, qui dément « faire de la politique politicienne et se positionner contre quelqu'un. »
    Cela ne l'empêche pas d'égratigner le bilan des Verts, alliés des socialistes à Amiens, attendant notamment
    « toujours leur Agenda 21. »

    Son objectif est de figurer au second tour. Malgré le départ récent d'Antoine Waechter, maître à penser du MEI, chez les Verts en Alsace, Marcel REBOUTEUX ne croit pas en l'affaiblissement de l'AEI et continue à considérer le MEI comme « un partenaire fiable en Picardie ».

    Vendredi 12 mars 2010

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    ELECTIONS REGIONALES 2010
    Publié le 12/03/2010 à 15:12 Le Point.fr
    INTERVIEW - RÉGIONALES
    Jean-Marie Vanlerenberghe : "L'attitude de Corinne Lepage est déloyale"
    Propos recueillis par Jamila Aridj

    François Bayrou et le sénateur-maire d'Arras Jean-Marie Vanlerenberghe © MAXPPP.
    À quelques jours du premier tour des élections régionales, lepoint.fr interroge les leaders des principaux partis politiques. Aujourd'hui, le sénateur-maire d'Arras Jean-Marie Vanlerenberghe, vice-président du MoDem en charge des élections, répond aux questions du point.fr

    lepoint.fr : Que pensez-vous du climat de cette campagne ?
    Jean-Marie Vanlerenberghe : Mon sentiment, c'est qu'elle n'a pas été fidèlement répercutée dans les médias. Les préoccupations des Français sur le plan régional, c'est l'emploi, le logement et la santé, mais ce qu'on retiendra, ce sont les critiques, les polémiques et les petites phrases. Dans chaque région, le MoDem a défendu un programme avec des propositions précises, comme notre "contrat emploi sans hésitation" qui garantit le remboursement des charges pour les PME qui embauchent.

    Quel est l'objectif du MoDem pour ces élections ?
    Avoir des élus ! Nous n'avons pas fixé de score, même si nous souhaiterions atteindre celui des élections européennes.

    Les sondages vous situent aujourd'hui à 5 %. Où sont passés les 7 millions d'électeurs (18, 57 %) qui avaient voté pour François Bayrou au 1er tour de l'élection présidentielle en 2007 ?
    Il faut comparer ce qui est comparable. 7 millions d'électeurs sur 85 % de votants à l'élection présidentielle, aujourd'hui avec deux fois moins d'électeurs potentiels, on retrouve le véritable socle des électeurs centristes. François Bayrou avait réussi une percée dans l'opinion, mais le positionnement et le départ d'un certain nombre d'élus qui se sentaient plus proches de la politique du gouvernement ont évidemment changé notre base électorale.


    à suivre

    By Anonymous Anonyme, at 7:21 PM  

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    suite

    Les défections d'élus MoDem - 24 au total - l'éloignement de Corinne Lepage... Le MoDem est-il en crise ?
    Dans toutes les formations politiques au moment des élections - en particulier pour le scrutin des régionales, parce que ce sont des élections à la proportionnelle -, il y a des départs parce qu'il y a toujours des déçus qui ne figurent pas en position éligible sur la liste. Voyez à l'UMP avec les suspensions de Christian Jeanjean en Languedoc-Roussillon et Thierry Lazaro dans le Nord-Pas-de-Calais. Nous avons aussi au MoDem notre quota d'élus mécontents. Quant à Corinne Lepage, épargnez-moi de devoir en parler, son attitude est tout à fait incorrecte et déloyale. Quand elle prétend ne pas pouvoir rencontrer François Bayrou, c'est parce qu'elle n'a pas assisté depuis le mois de septembre à un seul bureau politique dont elle est membre et vice-présidente.

    Doit-elle quitter le MoDem ?
    C'est une décision qui ne m'appartient pas. Elle nous appartient collectivement. Son cas sera examiné par notre parti après les élections régionales.

    Le MoDem souffre-t-il d'un déficit de notoriété ?
    Incontestablement. On le mesure à travers les sondages, le MoDem n'est pas encore identifié. Pour être connu, il faut du temps, il faut compter en dizaine d'années, là où certains pensent que cela se fait plus rapidement.

    Certains dans vos rangs jugent le positionnement de votre parti "trop à gauche". Le MoDem se place-t-il toujours au centre de l'échiquier politique ?
    Absolument. Nous sommes un parti centriste autonome et défendons une position originale. Le système institutionnel nous oblige à faire des alliances, c'est comme cela. Aucun parti politique ne peut d'ailleurs gagner seul une élection.

    François Bayrou exclut toute alliance avec l'UMP, mais envisage un rapprochement avec les listes socialistes ; Benoît Hamon assure que son parti donnera la priorité au rassemblement... Vous ne courez pas - en vain - derrière les socialistes ?
    On jugera du jeu des alliances après les élections, notamment quand il faudra désigner les présidents de région.

    Allez-vous revoir la ligne du MoDem après ce scrutin ?
    Le MoDem existe, il est organisé, il y aura forcément des ajustements qui devront être réalisés, mais notre stratégie est claire, nous avons un candidat pour l'élection présidentielle et nous allons mettre tout le monde en ordre de marche.

    François Bayrou devra-t-il considérer un échec à ces régionales comme un obstacle sur son destin présidentiel ?
    Ce sera un facteur défavorable qu'il faudra considérer, mais certainement pas un obstacle. La popularité de François Bayrou dépasse celle du parti. Et la présidentielle reste "une rencontre entre un homme et le peuple", ce n'est pas moi qui le dis, c'était le général de Gaulle et c'est toujours vrai aujourd'hui.

    *

    By Anonymous Anonyme, at 7:22 PM  

  • Je voulais écrire un truc, mais Thyl l'a écrit avant moi...

    J'ajouterais que la défaite de Jospin pourrait s'expliquer (aussi) de cette manière : pour être élu en 2002, Jospin aurait dû faire une "pause" à ârtir de 2001 (ça aurait d'ailleurs évité des "erreurs" de dernière minute...).

    By Blogger Thierry D., at 9:40 PM  

  • A 4.44 :

    Je crois qu'on dit andropause pour les hommes. Mais je ne suis pas grand connaisseur.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 10:02 AM  

  • Dany,

    Les Verts sont des aspirants aux super notables. Sous toutes les couleurs, le pouvoir a le même goût.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 10:17 AM  

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