L'Aisne avec DSK

12 mars 2010

L'abstention et les blancs.

Bonjour à toutes et à tous.


Les dernières heures de la campagne des régionales sont préoccupées par le taux d'abstention qui s'annonce record. C'est en effet embêtant en République quand les citoyens ne vont pas voter. Mais ça ne m'angoisse pas plus que ça. Pour plusieurs raisons :

D'abord parce que si le vote est un droit et un devoir, c'est aussi une liberté. En démocratie, personne ne doit être forcé à quoi que ce soit, même à aller voter. Je suis, de ce point de vue-là, quelque peu libertaire : chacun fait ce qu'il veut pourvu qu'il respecte les lois dans sa vie publique et qu'il n'emmerde pas trop autrui dans sa vie privée. Ne pas participer au suffrage universel est une faute et une erreur, mais ce n'est ni un délit, ni un crime. C'est pourquoi je suis fondamentalement hostile à toute mesure qui instaurerait l'obligation de vote, par exemple la sanction financière. Étymologiquement, le citoyen c'est l'homme libre. On n'a pas à lui forcer la main pour aller voter.

D'autre part, l'abstention n'est pas nécessairement synonyme d'indifférence. Elle peut avoir un sens politique. Il est flagrant que l'électorat de droite ne se mobilise pas, parce qu'il éprouve quelques mécontentements à l'égard du gouvernement et veut le faire savoir à son propre camp, sans risque d'ailleurs puisque le pouvoir central ne changera ni de mains ni de politique. L'électorat de gauche, en revanche, sait que les régions sont le dernier contre-pouvoir à Sarkozy et ne va pas se priver de le rappeler.

Bien sûr, les citoyens paresseux, je m'en-foutiste, existent, et ils sont certainement plus nombreux qu'on ne le croit. Mais qu'y pouvons-nous ? Aucune leçon de morale, aucune campagne civique, aucun raisonnement politique, aucune référence historique ne pourront rien contre celui ou celle qui s'en fout. Je pense même que ces tentatives louables sont finalement contre-productives. Laissons donc tomber et ne nous lamentons pas sur les citoyens qui n'ont pas le courage d'être des citoyens.

Enfin, il y a les hypocrites, ceux que je n'aime pas du tout et qui donnent quelquefois de la voix : les partisans du vote blanc, ceux qui voudraient qu'on comptabilise la lâcheté dans les résultats électoraux. L'essence du politique, c'est de choisir. Celui qui en est incapable ne mérite aucune considération. C'est un Ponce-Pilate, il ne prend pas de responsabilité, évite de s'engager et voudrait par dessus le marché qu'on le remercie en tenant compte de son vote pâle ! Et puis quoi encore ? Des candidats, des options politiques, il y en a un sacré paquet, l'enveloppe électorale que vous avez reçue il y a quelques jours à domicile. Si vous n'arrive pas dans le lot à établir une préférence, allez vous faire voir !


Restez libres,
allez voter,
bonne journée.

19 Comments:

  • Je n'ai jamais voté blanc de ma vie mais ton analyse du vote blanc me paraît bien caricaturale. Le vote blanc à mes yeux est plus respectable que l'abstention et son message est légitime puisque c'est dire "je ne me reconnais dans aucun des choix qui me sont proposés". D'autant plus respectable que ceux qui votent blanc font l'effort de se déplacer et de voter. Les agréger au vote nul ou pire à l'abstention c'est une réelle iniquité en terme démocratique.

    By Anonymous Thyl, at 10:53 AM  

  • *
    EM FRIMTOUILLE chti qui FRIME chti qui TOUILLE

    depuis que son inspirateur BIGARD - PICARD l'a pris en main EM donne dans le people et la bréve de comptoir ... sans aucune retenue ni sens politique , c' est pas en vociférant des histoire de nains que la région va progresser !!


    votez VERTS

    *

    By Anonymous Anonyme, at 11:12 AM  

  • *

    si il ne dit pas lâche au moins dix fois par semaine , il ne se sent pas homme , mais un clown est il un homme ou un mytho ???

    *

    By Anonymous Anonyme, at 11:14 AM  

  • Le vote blanc est essentiellement hypocrite; je me souviens en 2002 de gens qui se sont vantés ( mais comment vérifier dans l'isoloir ?) de voter blanc au 2° tour, pour donner à penser aux uns qu'ils votaient Chirac et aux autre Le Pen. A l'époque, l'abstention était infiniment plus honnête.
    Mais aujourd'hui, ceux qui alors ont voté blanc, recommandent encore de voter blanc. Ils en usent comme d'une lessive, mais pour moi, voter plus blanc que blanc, c'est sale.
    Quant à moi, je préfère m'abstenir pour cette fois; participer à ce rite "démocratique" serait approuver le niveau lamentable de divers candidats en position éligible. Par exemple, M. Jourdain écarté de la liste PS? se met en bonne position sur la liste EE, pour revenir au 2° tour sur une liste commune avec le PS, avec la certitude d'être élu avec ceux qui l'ont d'abord écarté.
    J'aurais l'impression qu'il vole mon bulletin ! Tant pis pour ceux qui sur ce blog, approuvent et applaudissent cette manoeuvre de faux-cul.

    =====

    By Anonymous Anonyme, at 11:21 AM  

  • S'il est une chose qui me hérisse c'est le comportement de ceux qui ne veulent pas de la parole quand elle est donnée et qui ensuite s'insurgent contre les événements quand ils ne tournent pas à leur avantage!!
    Il conviendrait que l'Etat et/ou les collectivités/service public s'abstiennent de toute participation pour celui qui n'a pas voté!
    MD

    By Blogger md, at 11:31 AM  

  • que faire si aucun des candidats ne correspond à vos idées sinon de voter blanc? ou alors on en vient à être obligé de choisir le moindre mal: en fait de décision réfléchie il y a certainement mieux..mais au bout du compte,que faire de ces votes blancs sauf à les considérer comme des suffrages de citoyens insatifaits ( d'accord avec Thyl, ils sont citoyens) mais ça ne va pas plus loin.
    Comment résoudre cette contradiction?

    By Anonymous Anonyme, at 11:38 AM  

  • (suite) cette contradiction étant: je fais mon devoir de citoyen mais ça ne sert à rien institutionnellement

    By Anonymous Anonyme, at 11:41 AM  

  • Thyl,

    "Gouverner c'est choisir", disait Mendès-France. Voter aussi. Quand on a le choix et qu'on ne choisit pas, c'est pire que tout. L'abstentionniste est plus franc dans sa démarche, le "blanc" est un hypocrite.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 12:33 PM  

  • A 11.21 :

    Ne préjugez pas de ce qui se passera pour le second tour. Sortir par la porte pour rentrer par la fenêtre, ça me choquerait. Mais rien n'est fait, et ce n'est pas sur des supputations que vous devez fonder votre vote ou votre abstention. Mon propos n'enlève rien par ailleurs à mon amitié et mon estime pour Dominique. Mais ce n'est pas une raison pour être toujours d'accord avec lui.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 12:37 PM  

  • *

    le mariage sans contrat du 2° tour est aussi hypocrite quand il est uniquement guidé par l' obtention d' une place et on voit ou ça méne en PICARDIE avec les fréres GEGE et pas de BUDGET !!!!!!

    *

    By Anonymous Anonyme, at 12:39 PM  

  • Michel,

    Je partage ton irritation ... mais pas sa conclusion, qui me semble politiquement impossible à mettre en oeuvre.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 12:39 PM  

  • A 11.38 :

    La politique est toujours pour moi le choix du moindre mal. C'est peut-être aussi une grande leçon de vie. Je me méfie de ceux qui brandissent l'étendard du bien et de la vérité. Le moindre mal, ça me convient parfaitement.

    La contradiction est insoluble : le vote doit servir à quelque chose. Si vous votez blanc, c'est comme tirer à blanc, c'est une posture, une singerie de citoyenneté, pas la citoyenneté effective et responsable. Se déplacer pour voter, c'est se déplacer pour choisir. Sinon on reste chez soi et on ne fait pas semblant. Le vote blanc est un artifice, une comédie, qui mérite d'être considéré pour ce qu'il est : un vote nul, à tous les sens du terme.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 12:44 PM  

  • Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit, je n'appelle pas à voter blanc dans ce scrutin (et je ne l'ai jamais fait dans aucun autre), et je sais bien que le plus souvent, les citoyens n'ont d'autre choix que d'éviter le pire, ce qui n'est pas rien. Je m'insurge contre une hiérarchie où l'abstention serait de meilleur aloi que vote blanc en démocratie. Pour moi quelqu'un qui vote blanc est respectable, même si ça n'est pas mon opinion, il se déplace dans les urnes pour dire qu'il n'est pas satisfait par les programmes ou les personnes qui lui sont proposés. L'absentionniste, lui, sauf les cas de force majeure, se retranche purement et simplement de la vie publique et à mes yeux il n'a plus rien à en exiger et est peu fondé à se plaindre à postériori.
    Ceci dit qu'il soit bien clair qu'en 2002, au deuxième tour de la présidentielle, j'ai combattu ceux qui prônaient le vote blanc ou l'abstention...mais pas en les traitant de parias de la démocratie.

    By Anonymous Thyl, at 5:30 PM  

  • mais enfin je ne vais quand même pas apporter mon suffrage à un can didat qui veut mettre en oeuvre une politique à l'opposé de ce que je crois:
    cas d'étude
    je suis de gauche,dans une élection législative ne restent en lice au 2e tour que 2 candidats de droite- pas des extrémistes- cà c'est déjà vu ; pourquoi veux-tu que je vote pour l'un ou l'autre? à quoi cela servirait-il sinon à rendre plus importante la victoire de l'élu tout content de ce renfort en voix inattendu;
    agir ainsi serait se cocufier de bon coeur; "faut pas pousser.."

    By Anonymous MF, at 5:33 PM  

  • *


    et les roses de VENDEUIL qui s 'en occupe , ben voyons Corinne LEPAGE

    mais aussi REBOUTEUX qui oublie lui aussi sa PICARDIE polluée

    « Notre expertise environnementale coïncide avec l'expertise économique du Modem », relève, de son côté, Marcel REBOUTEUX président local de GE, qui dément « faire de la politique politicienne et se positionner contre quelqu'un. »
    Cela ne l'empêche pas d'égratigner le bilan des Verts, alliés des socialistes à Amiens, attendant notamment
    « toujours leur Agenda 21. »

    Son objectif est de figurer au second tour. Malgré le départ récent d'Antoine Waechter, maître à penser du MEI, chez les Verts en Alsace, Marcel REBOUTEUX ne croit pas en l'affaiblissement de l'AEI et continue à considérer le MEI comme « un partenaire fiable en Picardie ».

    Vendredi 12 mars 2010

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    ELECTIONS REGIONALES 2010
    Publié le 12/03/2010 à 15:12

    Le Point.fr


    INTERVIEW - RÉGIONALES


    Jean-Marie Vanlerenberghe :

    "L'attitude de Corinne Lepage est déloyale"
    Propos recueillis par Jamila Aridj

    François Bayrou et le sénateur-maire d'Arras Jean-Marie Vanlerenberghe © MAXPPP.
    À quelques jours du premier tour des élections régionales, lepoint.fr interroge les leaders des principaux partis politiques. Aujourd'hui, le sénateur-maire d'Arras Jean-Marie Vanlerenberghe, vice-président du MoDem en charge des élections, répond aux questions du point.fr

    lepoint.fr : Que pensez-vous du climat de cette campagne ?
    Jean-Marie Vanlerenberghe : Mon sentiment, c'est qu'elle n'a pas été fidèlement répercutée dans les médias. Les préoccupations des Français sur le plan régional, c'est l'emploi, le logement et la santé, mais ce qu'on retiendra, ce sont les critiques, les polémiques et les petites phrases. Dans chaque région, le MoDem a défendu un programme avec des propositions précises, comme notre "contrat emploi sans hésitation" qui garantit le remboursement des charges pour les PME qui embauchent.

    Quel est l'objectif du MoDem pour ces élections ?
    Avoir des élus ! Nous n'avons pas fixé de score, même si nous souhaiterions atteindre celui des élections européennes.

    Les sondages vous situent aujourd'hui à 5 %. Où sont passés les 7 millions d'électeurs (18, 57 %) qui avaient voté pour François Bayrou au 1er tour de l'élection présidentielle en 2007 ?
    Il faut comparer ce qui est comparable. 7 millions d'électeurs sur 85 % de votants à l'élection présidentielle, aujourd'hui avec deux fois moins d'électeurs potentiels, on retrouve le véritable socle des électeurs centristes. François Bayrou avait réussi une percée dans l'opinion, mais le positionnement et le départ d'un certain nombre d'élus qui se sentaient plus proches de la politique du gouvernement ont évidemment changé notre base électorale.

    suite

    By Anonymous Anonyme, at 7:19 PM  

  • *

    suite

    Les défections d'élus MoDem - 24 au total - l'éloignement de Corinne Lepage... Le MoDem est-il en crise ?
    Dans toutes les formations politiques au moment des élections - en particulier pour le scrutin des régionales, parce que ce sont des élections à la proportionnelle -, il y a des départs parce qu'il y a toujours des déçus qui ne figurent pas en position éligible sur la liste. Voyez à l'UMP avec les suspensions de Christian Jeanjean en Languedoc-Roussillon et Thierry Lazaro dans le Nord-Pas-de-Calais. Nous avons aussi au MoDem notre quota d'élus mécontents. Quant à Corinne Lepage, épargnez-moi de devoir en parler, son attitude est tout à fait incorrecte et déloyale. Quand elle prétend ne pas pouvoir rencontrer François Bayrou, c'est parce qu'elle n'a pas assisté depuis le mois de septembre à un seul bureau politique dont elle est membre et vice-présidente.

    Doit-elle quitter le MoDem ?
    C'est une décision qui ne m'appartient pas. Elle nous appartient collectivement. Son cas sera examiné par notre parti après les élections régionales.

    Le MoDem souffre-t-il d'un déficit de notoriété ?
    Incontestablement. On le mesure à travers les sondages, le MoDem n'est pas encore identifié. Pour être connu, il faut du temps, il faut compter en dizaine d'années, là où certains pensent que cela se fait plus rapidement.

    Certains dans vos rangs jugent le positionnement de votre parti "trop à gauche". Le MoDem se place-t-il toujours au centre de l'échiquier politique ?
    Absolument. Nous sommes un parti centriste autonome et défendons une position originale. Le système institutionnel nous oblige à faire des alliances, c'est comme cela. Aucun parti politique ne peut d'ailleurs gagner seul une élection.

    François Bayrou exclut toute alliance avec l'UMP, mais envisage un rapprochement avec les listes socialistes ; Benoît Hamon assure que son parti donnera la priorité au rassemblement... Vous ne courez pas - en vain - derrière les socialistes ?
    On jugera du jeu des alliances après les élections, notamment quand il faudra désigner les présidents de région.

    Allez-vous revoir la ligne du MoDem après ce scrutin ?
    Le MoDem existe, il est organisé, il y aura forcément des ajustements qui devront être réalisés, mais notre stratégie est claire, nous avons un candidat pour l'élection présidentielle et nous allons mettre tout le monde en ordre de marche.

    François Bayrou devra-t-il considérer un échec à ces régionales comme un obstacle sur son destin présidentiel ?
    Ce sera un facteur défavorable qu'il faudra considérer, mais certainement pas un obstacle. La popularité de François Bayrou dépasse celle du parti. Et la présidentielle reste "une rencontre entre un homme et le peuple", ce n'est pas moi qui le dis, c'était le général de Gaulle et c'est toujours vrai aujourd'hui.

    *

    By Anonymous Anonyme, at 7:20 PM  

  • MF,

    Tu vas chercher un cas très particulier et même assez rare. Je ne sais pas ce que je ferais dans ce cas-là. Mais à cas très particulier, réaction très particulière : je choisirais à droite le moindre mal.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 10:21 AM  

  • rare mais possible ;tu votes vraiment pour l'un ou l'autre? quand tu écris: on doit choisir, le fait de NE PAS choisir c'est aussi un choix non? tu sembles t'être emballé un peu vite sur cette question ; à vouloir absolument avoir un avis tranché sur tout- et c'est bien (trop) souvent ton cas- la faute de carre guette à chaque virage; remarque amicale..que bien entendu tu vas t'empresser de mettre sous le coude

    By Anonymous MF, at 9:09 PM  

  • Je n'ai pas un avis tranché sur tout. Dans le cas présent, je raisonne sur des situations générales, fréquentes, pas sur des exemples particuliers. Sinon on ne s'en sort pas.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 12:55 PM  

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