Le géant de la discorde.
Bonjour à toutes et à tous.
Ne m'étais-je pas installé depuis vingt minutes ce matin à mon bureau de vote en tant qu'assesseur qu'un électeur, après avoir fait son devoir, est venu gentiment m'interpeller : "Vous vous êtes mis à dos 130 bénévoles en refusant le géant Maurice". Dans les premières secondes, je n'ai pas bien compris, d'autant que j'avais les procédures de vote à surveiller. Et puis j'ai saisi : c'est quelqu'un qui a consulté mon blog et qui est tombé sur le compte-rendu du dernier conseil municipal, où l'opposition a critiqué l'achat d'un troisième géant à l'effigie de Quentin de La Tour.
C'est un peu fort de café : je ne suis pas conseiller municipal et c'est moi qui me fait engueuler ! Bon, la remarque m'a été faite très courtoisement, et je comprends que les membres et responsables des Fêtes du Bouffon soient un peu furax. Il est vrai aussi que dans mon billet j'ai dit que, s'il y avait des choix à faire, le troisième géant n'était pas un achat indispensable car il ne compromettait pas le bon déroulement des festivités. Qu'est-ce que j'aurais décidé si j'étais aux responsabilités ? Qu'est-ce que j'aurais voté dans l'opposition ? Honnêtement je n'en sais rien. Ce sont des choix qui se font sérieusement, sur dossier.
Je ne veux pas que mon interlocuteur de ce matin, charmant au demeurant, croit que je me dédis. Faire de la politique, c'est faire des choix. On ne peut pas dire oui à tout le monde, à toutes les associations. Mon billet était général, et mon amical contradicteur a admis ne pas avoir lu sa totalité. C'est bien dommage car ma position ne se comprend que dans son ensemble : entre la gratuité de l'école de dessin, le renouvellement du contrat de Patrick Dupont et l'achat du géant, s'il fallait renoncer à quelque chose, ce serait à ce dernier. Ma réflexion était théorique, elle n'induisait aucune conséquence pratique, n'ayant pas les moyens de me prononcer pertinemment, mais ayant le droit d'émettre un avis.
Notre petit échange a eu au moins le mérite de poser une question très politique, qui me taraude depuis deux ans : comment s'opposer ? La réponse ne va pas de soi, sauf si l'on adopte une ligne de critique radicale, de contestation systématique. Alors la question ne se pose même plus. Pour moi, qui refuse cette ligne-là, la question demeure. Je perçois les limites de toute opposition : dire non à ce que propose l'équipe municipale, c'est faire nécessairement des mécontents (comme dans le cas du géant). Mais s'opposer, c'est inévitablement dire non, sinon ce n'est plus une opposition !
Ma réponse, c'est que toute opposition doit être assortie de propositions, pour ne pas donner la fâcheuse impression d'être dans le refus sec et constant. Ne pas acheter un troisième géant peut se comprendre et éventuellement être accepté si on explique que l'argent ira ailleurs, servira à autre chose, parce que les financements de projets ne sont pas extensibles à l'infini. Seul ce type de justification peut conduire ces 130 bénévoles à reconsidérer ma position, à ne pas la considérer comme un rejet brutal, à la voir autrement, peut-être à l'approuver.
Mais encore une fois, je n'ai donné qu'un avis personnel, soumis au débat, que je ne m'interdis pas de corriger dans une réflexion ultérieure, plus complète, plus approfondie. C'est mon droit de citoyen. Mais qu'on ne me fasse pas porter le chapeau pour un choix qui ne m'appartient pas, sur lequel mon avis n'a pas été sollicité (et pour cause, je ne fais pas partie de l'équipe d'opposition !).
Le temps m'a manqué ce matin pour m'entretenir plus longuement avec mon sympathique questionneur, le contexte ne s'y prêtait pas. Puisqu'il semble lire ce blog, ma présente réponse lui permettra de mieux comprendre mes intentions, d'y réfléchir et de ne pas les mal juger. Quant à les approuver ou non, c'est une décision dont je laisse à chacun la liberté.
Bon après-midi,
n'oubliez pas d'aller voter.
Ne m'étais-je pas installé depuis vingt minutes ce matin à mon bureau de vote en tant qu'assesseur qu'un électeur, après avoir fait son devoir, est venu gentiment m'interpeller : "Vous vous êtes mis à dos 130 bénévoles en refusant le géant Maurice". Dans les premières secondes, je n'ai pas bien compris, d'autant que j'avais les procédures de vote à surveiller. Et puis j'ai saisi : c'est quelqu'un qui a consulté mon blog et qui est tombé sur le compte-rendu du dernier conseil municipal, où l'opposition a critiqué l'achat d'un troisième géant à l'effigie de Quentin de La Tour.
C'est un peu fort de café : je ne suis pas conseiller municipal et c'est moi qui me fait engueuler ! Bon, la remarque m'a été faite très courtoisement, et je comprends que les membres et responsables des Fêtes du Bouffon soient un peu furax. Il est vrai aussi que dans mon billet j'ai dit que, s'il y avait des choix à faire, le troisième géant n'était pas un achat indispensable car il ne compromettait pas le bon déroulement des festivités. Qu'est-ce que j'aurais décidé si j'étais aux responsabilités ? Qu'est-ce que j'aurais voté dans l'opposition ? Honnêtement je n'en sais rien. Ce sont des choix qui se font sérieusement, sur dossier.
Je ne veux pas que mon interlocuteur de ce matin, charmant au demeurant, croit que je me dédis. Faire de la politique, c'est faire des choix. On ne peut pas dire oui à tout le monde, à toutes les associations. Mon billet était général, et mon amical contradicteur a admis ne pas avoir lu sa totalité. C'est bien dommage car ma position ne se comprend que dans son ensemble : entre la gratuité de l'école de dessin, le renouvellement du contrat de Patrick Dupont et l'achat du géant, s'il fallait renoncer à quelque chose, ce serait à ce dernier. Ma réflexion était théorique, elle n'induisait aucune conséquence pratique, n'ayant pas les moyens de me prononcer pertinemment, mais ayant le droit d'émettre un avis.
Notre petit échange a eu au moins le mérite de poser une question très politique, qui me taraude depuis deux ans : comment s'opposer ? La réponse ne va pas de soi, sauf si l'on adopte une ligne de critique radicale, de contestation systématique. Alors la question ne se pose même plus. Pour moi, qui refuse cette ligne-là, la question demeure. Je perçois les limites de toute opposition : dire non à ce que propose l'équipe municipale, c'est faire nécessairement des mécontents (comme dans le cas du géant). Mais s'opposer, c'est inévitablement dire non, sinon ce n'est plus une opposition !
Ma réponse, c'est que toute opposition doit être assortie de propositions, pour ne pas donner la fâcheuse impression d'être dans le refus sec et constant. Ne pas acheter un troisième géant peut se comprendre et éventuellement être accepté si on explique que l'argent ira ailleurs, servira à autre chose, parce que les financements de projets ne sont pas extensibles à l'infini. Seul ce type de justification peut conduire ces 130 bénévoles à reconsidérer ma position, à ne pas la considérer comme un rejet brutal, à la voir autrement, peut-être à l'approuver.
Mais encore une fois, je n'ai donné qu'un avis personnel, soumis au débat, que je ne m'interdis pas de corriger dans une réflexion ultérieure, plus complète, plus approfondie. C'est mon droit de citoyen. Mais qu'on ne me fasse pas porter le chapeau pour un choix qui ne m'appartient pas, sur lequel mon avis n'a pas été sollicité (et pour cause, je ne fais pas partie de l'équipe d'opposition !).
Le temps m'a manqué ce matin pour m'entretenir plus longuement avec mon sympathique questionneur, le contexte ne s'y prêtait pas. Puisqu'il semble lire ce blog, ma présente réponse lui permettra de mieux comprendre mes intentions, d'y réfléchir et de ne pas les mal juger. Quant à les approuver ou non, c'est une décision dont je laisse à chacun la liberté.
Bon après-midi,
n'oubliez pas d'aller voter.
10 Comments:
allez vous aux résultats de Saint quentin ce soir ? et savez vous à quelle heure cela a lieu ?
By Anonyme, at 2:07 PM
Comme à chaque scrutin, il est de tradition d'aller à la proclamation des résultats, au Palais de Fervaques. Les pourcentages sont affichés au fur et à mesure des arrivées des résultats de chaque bureau de vote. Je pense que nous aurons la totalité aux alentours de 20h00. J'afficherai les résultats sur le blog. Et bien sûr mes premiers commentaires.
By Emmanuel Mousset, at 2:48 PM
vous y allez ? en général il y a du monde ?
By Anonyme, at 2:56 PM
Se tracasser pour 130 bénévoles mécontents du sort du 3° géant, c'est petit tout petit rikiki
By Anonyme, at 3:06 PM
Puissiez vous comprendre un jour que choisir,
c'est forcément faire des mécontents,
ne pas faire le géant c'est mécontenter 130 personnes,
le faire,
c'est vous mécontenter ainsi que quelques membres de l'opposition.
By grandourscharmant, at 3:10 PM
A 2.56 :
Bien sûr que j'y vais. Oui il y a du monde (mais tout est relatif en ce bas monde).
By Emmanuel Mousset, at 3:50 PM
A 3.06 :
Les petits ruisseaux électoraux font les grandes rivières politiques (c'est joli, vous ne trouvez pas ?)
By Emmanuel Mousset, at 3:51 PM
A l'ours UMP :
C'est bien, vous avez tout compris, vous reprenez ce qui est dans mon billet. A ceci près que choisir, c'est aussi faire des contents. Ca vous ne le précisez pas. Mais vous ne pouvez pas tout comprendre d'un seul coup.
By Emmanuel Mousset, at 3:53 PM
Je ne pensais pas qu'il y avait besoin que je le précise pour que vous le compreniez.
J'oublie souvent qu'il faut toujours tout préciser avec vous.
Ce qui permet d'être sur que si vous n'avez pas compris ce n'est pas par manque de précisions.
By grandourscharmant, at 6:17 PM
Apres il est aussi possible de prétendre qu'on est mécontent alors qu'on a eu ce qu'on voulait dans le but d'obtenir plus la fois suivante,
mais je sens d'instinct,
qu'encore une fois j'aurais du vous perdre en route.
By grandourscharmant, at 6:19 PM
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