Le système Pierre André.

Bonjour à toutes et à tous.


La démission du maire de Saint-Quentin a été l'occasion de beaucoup parler du système Pierre André, que seul René Dosière a qualifié ouvertement d' "autoritaire". Mais qu'en est-il exactement et comment fonctionne ce fameux système ? J'y discerne trois éléments :

1- La centralisation. La décision politique est entre les mains du premier magistrat de la ville. C'est lui qui tranche, les adjoints et élus suivent.

2- La professionnalisation. Le personnel du cabinet a un rôle prépondérant. Cette mise en avant d'administratifs donne à la gouvernance municipale un aspect très technique, qui désamorce les passions politiques, personnelles et partisanes.

3- La représentation. Les adjoints ont essentiellement une fonction de représentation du maire, qui les oblige à une présence sur le terrain rarement prise en défaut, j'en fais régulièrement le constat.

Que faut-il penser de ce système Pierre André ?

a- Il est moins original qu'on ne le croit. Beaucoup de maires, y compris de gauche, procède ainsi. Je l'ai remarqué quand il y a 25 ans je vivais à Angers. Le maire Jean Monnier, socialiste rocardien, agissait comme Pierre André. Il était surnommé "le roi Jean" et faisait d'aussi bons scores dans une ville de droite que Pierre André dans une ville de gauche comme Saint-Quentin.

b- Ce système est plus souple qu'on ne le croit. Les adjoints ont la liberté de s'exprimer dans les réunions hebdomadaires où sont arrêtés les grands choix, mais c'est leur parole publique qui ne doit pas diverger de celle du maire. Le cabinet est ouvert à toutes les bonnes idées, d'où qu'elles viennent, et je n'ai personnellement jamais eu à me plaindre d'une quelconque discrimination de par mes engagements politiques.

c- La vertu essentielle de ce système, c'est sa grande efficacité : loyauté des élus, cohérence de l'équipe municipale, respect des décisions prises. Une majorité dans laquelle chaque adjoint jouerait son registre personnel, chaque sensibilité politique interviendrait pour son propre compte, ce serait bafouer le choix des électeurs, introduire l'instabilité permanente et favoriser les copinages de toute sorte. Rousseau explique que la République c'est le triomphe de la volonté générale sur les intérêts particuliers. Je ne suis pas pour la gauche bordélique et clanique.

Les Saint-Quentinois se sont habitués à ce système Pierre André, les responsables de la société civile ne s'en plaignent pas. En 2 014, la gauche ne pourra l'emporter que si elle garantit aux électeurs la cohérence, l'efficacité et l'ouverture de sa gestion municipale, et pas l'esprit partisan, clanique et diviseur.


Bonne fin d'après-midi.