L'Aisne avec DSK

27 septembre 2010

La fin d'une époque.

Bonsoir à toutes et à tous.


Pour le conseil municipal de rentrée, j'avais décidé de ne pas rester devant mon ordinateur, d'aller sur place. Si j'avais su ce qui m'attendait ... Pourtant, au départ, rien que de très normal, la salle qui se remplit peu à peu. Avec tout de même une grosse surprise : la présence de Pierre André, après plusieurs séances présidées par Monique Ryo. Le voyant s'installer dans son fauteuil, bonne mine, souriant, je me suis dit que c'était son grand retour, que sa santé allait lui permettre de continuer. D'autant que depuis la rentrée, le sénateur-maire a participé à plusieurs manifestations publiques en prenant la parole.

Bien sûr il y a eu ce tout début de conseil où l'appel n'a pas été effectué par le premier magistrat de la commune mais par son directeur général des services. Mais je n'ai rien vu encore venir. Bien sûr la voix de Pierre André était faible mais tout de même audible lorsqu'à son tour il s'est exprimé pour lire une déclaration posée devant lui. C'est là que j'ai compris, que beaucoup comme moi j'en suis sûr ont été surpris, personne ne s'attendant à ce que la décision soit annoncée à ce moment-là : Pierre André s'en va.

C'était évident, prévisible, mais avec la santé d'un homme, on ne sait jamais très bien, il peut y avoir des rémissions inattendues. Et puis, il y a eu cet article de L'Aisne Nouvelle et ce titre : "Pierre André reste", à la suite d'un entretien avec Xavier Bertrand, que j'avais repris dans un billet du 18 septembre en l'assortissant prudemment d'un point d'interrogation. Ce soir, nous savons.

Le sénateur-maire a commencé son discours en justifiant son départ par cette phrase qui dit l'essentiel : "les Saint-Quentinois ont besoin d'un maire en pleine forme". Puis il s'est livré à un rapide bilan de ses trois mandats successifs, d'où il a tiré une "fierté", la maîtrise fiscale avec un taux d'investissement jamais égalé dans l'histoire de la ville, et tout de même un "regret", sur le niveau du chômage.

Ensuite, Pierre André a salué et remercié son équipe municipale, "unie, loyale et compétente", ses directrices de cabinet et son administration, l'opposition et la presse, l'ensemble des forces vives de Saint-Quentin. Sur sa succession, il a précisé que tous les élus étaient dignes de reprendre sa charge, qu'il ne concevait pas d' "héritier" ou de "dauphin", mais qu' "un homme de stature nationale" était souhaitable pour le poste. Chacun avait compris avant qu'il prononce son nom : Xavier Bertrand. L'élection du nouveau maire pourrait avoir lieu lundi prochain.

La salle debout a applaudi la déclaration et Pierre André a laissé la place à Monique Ryo, sa première adjointe. L'instant a bien sûr été émouvant, et l'effet de surprise a joué à plein. J'ai ressenti de la tristesse à voir cet homme devoir abréger un mandat que le peuple lui a confié. Mais j'étais ce soir moins triste qu'à la cérémonie des voeux de janvier, où la révélation officielle de sa maladie avait quelque chose de glaçant. Et puis, Pierre André est en meilleure forme qu'alors.

Surtout, à partir d'aujourd'hui, il est entré dans la légende de la ville : à tout jamais, c'est l'homme qui aura battu trois fois de suite la gauche et transformé durablement la ville. Je ne crois pas que sa vie politique soit terminée. Le sénateur-maire l'a redit à la suite de Xavier Bertrand : ce n'est pas l'heure pour lui de la retraite puisqu'il demeurera conseiller municipal. Son influence restera considérable et le respect qu'il inspire fort grand. Xavier Bertrand lui doit ce qu'il est ; il n'est pas ingrat et dispose de suffisamment d'intelligence politique pour savoir qu'on n'abat pas les statues de son propre camp.

En tant que responsable associatif et simple citoyen, j'ai toujours eu de bons rapports avec Pierre André, un homme ouvert et attentif. Quant il m'a fait des propositions politiques, je les ai déclinées, parce que je resterais jusqu'à la fin de ma vie un homme de gauche, un socialiste. Mais quand il s'agit de travailler pour la ville et ses habitants, en dehors de toutes considérations partisanes, je dis toujours oui (et je me suis mis depuis quelques mois à une tâche qu'il m'a suggérée et qui j'espère portera ses fruits).

Et l'avenir ? Xavier Bertrand n'a pas la même personnalité que Pierre André ni les mêmes objectifs. C'est à mes yeux un homme très engagé à droite, avec lequel j'ai des relations personnelles difficiles. Mais il ne faut pas se laisser aller à ses sentiments : je souhaite avoir avec le prochain maire d'aussi bons rapports qu'avec l'actuel, dans le seul souci des intérêts de la ville et de ses habitants. Mais je ne renoncerai jamais à ce que je suis : un homme de gauche qui continuera à militer pour qu'un jour la gauche accède aux responsabilités à Saint-Quentin.


Bonne soirée.

2 Comments:

  • Pierre André reste aussi sénateur et président de la com d'agglomération, ne l'oublions pas.

    By Blogger Arthur Nouaillat, at 9:48 PM  

  • MERCI ... les hommes sont à l'honneur mais aussi plus souvent que l'ON NE LE CROIT à la peine et dans des phases interrogations parfois bien difficile !!!

    By Anonymous Anonyme, at 9:55 PM  

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