L'Aisne avec DSK

09 avril 2011

Que deviendront-ils ?

Bonjour à toutes et à tous,


Il m'arrive parfois d'avoir une curieuse occupation : je feuillette les professions de foi des élections locales passées, d'il y a cinq, dix ou quinze ans, je m'attarde sur les visages des candidats et je me fais toujours ce constat étonné : la plupart ont disparu, n'ont plus jamais fait parler d'eux, leurs noms mêmes ont été oubliés. Je pense à la comptine : "Ainsi font, font, font ... trois petits tours et puis s'en vont". Connaissez-vous ces insectes qu'on appelle "éphémères" ? Ils naissent au matin et meurent le soir. C'est souvent ainsi en politique, un tour de piste le temps d'une campagne électorale, et puis plus rien.

Celles et ceux qui se sont présentés à ces cantonales saint-quentinoises, subiront-ils le même impitoyable destin ? Avec lui, il est difficile de se prononcer tellement il est capricieux, notamment en politique. Michel Aurigny, du POI, restera, j'en suis certain : un lambertiste est un soldat, toujours là. Maria Le Meur sans doute aussi : elle a pour elle un nom qui ne se perdra pas dans notre ville. Olivier Tournay a un autre atout, formidable : la jeunesse, la durée ; il a le temps de voir venir, d'encaisser, d'espérer. L'écologiste Jean-Philippe Daumont a réalisé un joli petit score, mais saura-t-il et aura-t-il envie de le faire prospérer ?

Antonio Ribeiro, de la Gauche moderne, continuera-t-il à recevoir les dividendes de sa trahison ? Il faudra pour cela qu'il continue à prouver sa capacité de nuisance. Ce n'est pas en dehors de ses capacités. Daniel Wargnier, de Génération écologie, aura toujours les rieurs de son côté, ce qui lui assure une longue vie, depuis plus de dix ans qu'il amuse. Stéphane Monnoyer, du MoDem, devra s'interroger sur ses ambitions : sont-elles à la taille du costume qu'il portait sur ses affiches électorales ?

Les candidats du Front national, je souhaite vivement qu'ils retournent dans le néant d'où un mauvais génie les a hélas tirés. Les gagnants de droite, je n'en dis rien, ils resteront dans la lumière. A gauche, les candidats socialistes ont eu leur baptême du feu et s'y sont brûlés les ailes. Dans la même situation - être battu par l'extrême droite - Jospin avait quitté la vie politique. Mais Saint-Quentin n'est pas la France et nous ne sommes pas si nombreux. Et puis, on ne meurt pas en politique. La défaite, même cruelle, peut être l'occasion d'un rebond. L'essentiel est de durer, à défaut de gagner.

Le faux débat entre nouveauté et notoriété des candidats doit être dépassé, puisque les deux sont nécessaires et n'ont pas à être opposées. Sauf que la notoriété ne s'acquière pas le temps d'une campagne électorale (c'est trop tard) mais tout au long d'un engagement politique local, dans la vie publique, syndicale, associative ou autre. Une élection n'est pas un point de départ, c'est un aboutissement. Que tous les socialistes saint-quentinois, sans exception, se montrent, s'impliquent, se fassent connaître : la défaite est passée, la victoire commence maintenant, pourvu que nous en ayons la volonté.


Bonne journée.

16 Comments:

  • le représentant de la gauche moderne a un atout considérable que les autres candidats n ont pas ,EN EFFET CELUI CI PEUT S APPUYÉ SUR LA FORTE COLONIE PORTUGAISE RÉSIDANT A ST QUENTIN NOTAMMENT POUR LES MUNICIPALE

    By Anonymous josè ribeiro, at 1:57 PM  

  • Je reviens de l'enterrement près de Guise d'une très ancienne militante du PS axonais, une assidue aussi des cafés philo dans la région : Bernadette Ioos. Et, surprise, dans une assistance nombreuse je n'y ai rencontré que quelques militants ou anciens militants du PS local : pas un élu, y compris parmis ceux qui l'ont cotôyé dans la section de Guise, pas un responsable fédéral n'était présent, c'est très rare et mérite d'être souligné. Etait elle une dissidente ? Même pas, elle était souvent très légitimiste et je l'ai souvent entendue se plaindre des dissentions internes, des débats trop vifs. Alors qu'est-ce qui dérangeait chez elle nos notables? Son parcours, peut-être, plutôt atypique dans le socialisme axonais. Très tôt investie dans la JAC où elle rencontra Henri dans sa jeunesse, elle fut aussi très tôt militante des syndicats agricoles de gauche (une rareté dans l'Aisne où nos édiles aiment souvent brocarder les "culs terreux" durant les campagnes électorales et s'acoquiner avec la grande culture et l'agro business dès qu'ils sont élus) et dans la vie associative locale.
    Repose en paix, Bernadette, les sans grade t'aimaient et sont venus le dire à tes proches.

    By Anonymous Claude, at 2:23 PM  

  • José,

    Seriez-vous communautariste ? Moi pas.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 2:46 PM  

  • Claude,

    Ce n'est pas la première fois qu'une disparition te donne l'occasion de faire des reproches que je trouve, en de pareilles circonstances, malvenus. Tu n'as pas à interpréter ou à mésinterpréter des absences ou des présences dont tu ignores les raisons.

    Pour ma part, j'ai rendu hommage à Bernadette sur mon blog professionnel, mais c'est Lise qui m'a fait connaître son engagement politique. Je ne suis sûrement pas le seul à l'avoir ignoré. Evoquer une gêne des "notables" n'a absolument aucun sens. C'est de la polémique gratuite.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 2:56 PM  

  • L'amalgame que tu fais avec une situation antérieure, contextuellement bien différente, montre que ce n'est pas tellement la question du sens qui t'agite.
    Ce que j'ai écrit à la mort de Daniel Dormion était une réponse à des déclarations à la presse locale. Reste l'argument d'autorité. Tu aimes souvent les postures de garde-champêtre des conformismes ambiants. Grand bien te fasse.
    D'ailleurs je ne pensais pas à toi car j'avais lu ton billet.
    Les membres socialistes du conseil municipal de Guise, les conseillers généraux et régionaux du coin ne pouvaient pas ignorer son engagement. Chacun sait bien que les absences individuelles dans de telles circonstances relèvent de causalités multiples et respectables. Je ne suis pas juge du secret des cœurs. Mais quand elles sont massives cela ne manque pas d'interpeler le sociologue que je suis. Et que cela soit malvenu à tes yeux, au fond, m'indiffère.

    By Anonymous Claude, at 4:31 PM  

  • si vous n etiez pas communautariste vous seriez engagé dans un autre syndicat, il n y a pas beaucoup d ouvriers dans le votre.

    By Anonymous Anonyme, at 5:45 PM  

  • je comprend que mon analyse politique vous mette dans l embarras!

    By Anonymous josè ribeiro, at 5:46 PM  

  • Il y aurait une bonne question à poser à "la gauche moderne" : comment elle se reclasse après l'entrée en scène, pour les présidentielles, de JL Borloo ?

    By Anonymous Claude, at 7:37 PM  

  • Josè,

    Parler d' "analyse politique" me semble exagéré. Quant à l'embarras, je ne suis pas quelqu'un qui s'embarrasse facilement.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 8:15 PM  

  • Claude,

    Je m'incline devant le sociologue mais je polémique avec le militant.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 8:16 PM  

  • A 5:45 :

    J'appartiens à une union interprofessionnelle, l'UNSA, dans laquelle il y a des ouvriers. J'ai toujours refusé d'appartenir à une organisation exclusivement enseignante.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 8:19 PM  

  • Je n'aime plus tellement le mot "militant" qui sent trop souvent le renfermé, les disciplines sans réflexions, l'univers des "groupies". Je comprends bien qu'il y a des périodes, quand les enjeux collectifs et quotidiens sont de vie ou de mort, où il y a besoin de fortes disciplines. Dans le temps que nous vivons nous avons plutôt besoin d'engagements de grand air, d'ouvrir nos esprits à la complexité du monde et de ne pas abdiquer la liberté de dire et de penser quand tout pousse à nous en distraire.

    By Anonymous Claude, at 8:37 PM  

  • Militant, j'aime bien. Mais qu'importe les mots ...

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 10:29 PM  

  • Je ne me fâcherai avec personne sur ces querelles sémantiques, c'est un mot respectable. Le plus affreux dans ce registre c'est "adhérant" qui me fait penser au papier tue mouche. Un mot qui résoudrait ces dilemnes c'est "coopérateur", il réémerge sur la Coopol et à EELV, il est la résurgence du meilleur de la pensée utopiste du XIXème : "Producteurs sauvons nous nous mêmes". Les pouvoirs installés dans nos partis n'aiment guère cette résurgence et s'efforcent de cantonner son exercice dans le registre "cause toujours" mais on peut espérer que les digues finiront par céder. Le courage des peuples arabes ces temps derniers devrait nous inspirer un peu de courage. Qui sait ?

    By Anonymous Claude, at 12:38 PM  

  • Je préfére et de loin équipier .....

    Le vocabulaire du sport collectif ...

    C'est par exemple le propre de l'aviron ... où tous rament dans le même sens ...

    Un beau symbole n' est il pas vrai ???

    By Anonymous Anonyme, at 3:05 PM  

  • L'esprit d'équipe (à droite dans ce genre ils disent chasser en meute) c'est intéressant mais c'est surtout adapté à des problèmes simples : mettre le ballon dans la fenêtre, ramer de la façon la plus efficace possible, faire la guerre... En général dans ce registre il faut un capitaine, des talents individuels, le sens du collectif.
    Le problème c'est que ce n'est guère transposable à la vie politique où surabondent les vocations à la capitainerie et où les problèmes à traiter sont bien plus complexes et régis par les règles de la démocratie : liberté, égalité, fraternité. Pour construire l'intellectuel collectif dont nous avons tellement besoin, il ne suffit pas de tous ramer dans le même sens (c'est une injonction par exemple qui avait aussi cour sur les galères)...

    By Anonymous Claude, at 12:04 PM  

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