L'Aisne avec DSK

07 avril 2011

Le syndical et le politique.






Bonsoir à toutes et à tous,


Il y avait environ 60-70 manifestants sur la place de l'Hôtel de Ville, à Saint-Quentin, en fin d'après-midi, pour s'opposer aux fermetures de classes dans le Saint-Quentinois. Des banderoles signalaient la présence d'enseignants et de parents de Grugies, Lesdins, Vendeuil, Gauchy. Cette dernière ville était bien représentée par ses élus, repérables à leurs écharpes tricolores, son maire en tête (vignette 1 et 2). Les représentants des syndicats se sont exprimés : Guillaume Hily (FSU), Pozzo di Borgo (FNEC-FP-FO) et Corinne Vibes (SE-UNSA), (vignette 3).

Un parti politique distribuait des tracts, le comité de Saint-Quentin du POI (Parti ouvrier indépendant), qui dit "Non à toute fermeture de classe, non à toute fermeture d'école" [c'est moi qui souligne], slogan dont je n'approuve pas la radicalité. La logique comptable du gouvernement doit être dénoncée avec vigueur, c'est pourquoi la manifestation d'aujourd'hui était la bienvenue et aurait même mérité, dans le bassin saint-quentinois, d'être beaucoup plus puissante, à l'image de ce qui se passe ailleurs dans l'Aisne. Mais opposer à la logique comptable la logique radicale, non car c'est substituer un dogme (la réduction des effectifs de la Fonction publique quoi qu'il en coûte) à un autre dogme (le maintien de ce qui existe quoi qu'il arrive).

Il y a des regroupements scolaires légitimes, qui conduisent à des fermetures qui sont acceptées quand elles sont justifiées, expliquées et comprises. J'ajouterais : concertées. Personne ne me fera croire que rien ne doit bouger. Mais il y a des suppressions qui sont douloureuses, violentes, inexplicables, presque irrationnelles, à moins qu'elles ne soient trop rationnelles, très idéologiques : la casse de l'Education nationale au nom du néo libéralisme. C'est cela qu'on ne peut pas accepter, contre quoi il faut lutter. Mais sûrement pas en s'alignant sur les mots d'ordre excessifs du POI.

Et quand je lis, en bas du tract (vignette 4, surligné par mes soins), que l'Union européenne et l'intervention en Libye sont mises en parallèle avec les coupes sombres dans l'Education nationale, je me reconnais d'autant moins dans cette démarche politique. Et je suis inquiet quand le POI "propose aux autres partis d'opposition municipale de mener une campagne politique [c'est moi qui souligne] contre ces suppressions". J'espère que le Parti socialiste va répondre non à cette invitation. Notre ligne politique, du moins nationale, n'est pas celle du POI. Avec l'extrême gauche, contentons-nous de convergences syndicales, ce qui n'est déjà pas si mal. Mais politiques, jamais !


Bonne soirée.


PS : merci à Fatima pour les photos, les documents et le compte-rendu de cette manifestation à laquelle je n'ai pas pu participer.