L'Aisne avec DSK

19 novembre 2006

L'air du temps.

Les commentateurs s'accordent à reconnaitre que Ségolène Royal a gagné parce qu'elle est dans "l'air du temps". Je suis moi aussi d'accord, mais faut-il en politique être nécessairement dans l'air du temps? Ecoutez oui, mais suivre? Et quoi de plus changeant que l'air du temps? Attention aux déconvenues aussi rapidement apparues que les enthousiasmes.

L'air du temps, chez Ségolène Royal, ce sont trois mesures qui ont fait beaucoup parler et auquelles elle doit une large part de sa popularité:

1- l'encadrement militaire des jeunes délinquants qui répond à la demande d'autorité.
2- les jurys citoyens qui répondent au soupçon envers la classe politique.
3- l'assouplissement de la carte scolaire qui répond à la demande d'une plus grande liberté de choix.

Demande d'autorité, défiance envers le politique, liberté de choix, voilà l'air du temps à quoi Ségolène Royal a répondu. DSK s'est placé sur un tout autre terrain, non pas répondre à l'opinion mais lui faire des propositions après avoir mesuré ses difficultés. J'en retiendrai trois, les plus novatrices:

1- l'attribution d'un patrimoine de départ pour les jeunes afin de financer un projet.
2- les nationalisations temporaires afin de remédier aux délocalisations.
3- le pacte de l'Elysée réunissant les partenaires sociaux afin de négocier de nouvelles avancées en matière de retraites, rémunérations, carrières et santé.

Ces propositions originales n'ont guère fait parler d'elles. Elles ne sont pas dans l'air du temps. Sont-elles pour autant inutiles? Un socialiste devra toujours se battre sur les questions économiques et sociales, sur la réduction des inégalités, sur le renforcement des solidarités. Et tant pis si ce n'est pas dans l'air du temps!

Bon après-midi.

2 Comments:

  • On peut surfer sur la vague et on peut glisser sur l’écume.

    DSk a travaillé sur le fond, et Ségolène a gagné sur la forme.

    Sur le long terme quelle est la meilleure stratégie ?

    By Anonymous Anonyme, at 3:02 PM  

  • Le vote est dernière nous et désormais nous avons une candidate.

    Nous devons effectivement, au délà de nos sensiblités et de nos votes, serraient les rangs autour de Melle Royal.

    Cependant, il faudra faire attention à 3 choses si nous voullons aller à la victoire car 60% de sympathie laissent toute de même 40% d'éventuel rejet. Ségolène ne laisse pas indifférente et pour certaines personnes, il sera dur de voter pour elle, je m'explique.

    La première sera de faire attention à notre aile droite. j'entends beaucoup de mes amis, d'habitude socialiste, être décus par sa désignation. Quoi qu'on en dise, elle trouble, elle fait peur dans ses prises de position. Certains m'ont déjà annoncé regarder de près du coté de Bayrou, assez proche sur le plan économique parfois, plus libre sur le plan médiatique et dont le statut de "rebelle" construit en 5 ans comence à séduire. Bref notre électorat modéré et effrayé par ségolène pourrait franchir le rubicon.

    La deuxième sera de faire attention à notre aile gauche. C'est je pense notre principal danger. La désignation de Melle royal laisse un boulevard à gauche sauf si le discours ou notre projet évolue en incorportant qq mesures emblématiques (de gauche...).
    Cette menace existerait en cas de candidature unique. Une partie de notre électorat pourrait être entrainé dans une dynamique. De plus, objectivement, il manque un parti à la gauche du PS mais pas trosko-communiste en France. Une candidature unique pourrait créer l'illusion de ce parti à la manière d'un oskar Lafontaine en Allemagne. Je crois deviner que Mélanchon est tenté par ce parcours.
    Méfions nous, il ne représente pas gd chose pour l'instant mais c'est un débateur et un tribun bien meilleur que Ségolène, y a pas photo sur ce point. S'il arrive à enclancher une dynamique autour de lui, à mettre la gauche sympathisante du parti, le PC et les altermondialistes en mouvement unitaire, cela peut faire du mal en entrainant avec lui ces électeurs qui veullent plus de gauche que ce que l'on fait d'habitude tout en n'osant jamais voter communiste ou troskiste. Et ils sont nombreux...C'est ceux qui n'ont pas voter Jospin la dernière fois par abstention ou par vote chevénement ou LCR. Car vous ne me ferez pas croire qu'il y a 10% de troskistes en France !!!
    Pour ces électeurs, c'est la tentation de se dire que de toutes façons, in fine, ce courant composera avec le PS canal historique une fois aux afffaires, alors autant faire pression en votant un peu plus à gauche...Ce raisonnement se tient pour beaucoup, surtout avec une personnalité aussi contrastée que celle de ségolène. Mettons nous à la place d'un sympathisant socialiste qui rejette certaines propositions de ségolène (carte scolaire, sécurité, jury populaire, icone des médias...). cette personne ne votera pas à droite, ne votera pas/plus LCR par vote utile. Et bien, elle pourrait être tenté par un vote entre les 2...une gauche socialiste...

    La troisième sera le vote enseignant. 800 000 électeurs sont profs en France...N'oublions pas que Jospin a perdu de 200 000 voix. Et c'est le moins que l'on puisse dire que ce n'était pas la fête vendredi matin dans les salles des profs...carte scolaire plus les 35h au collège ne font pas vraiment d'elle une star chez les profs.. Beaucoup de mes collègues, pourtant modéré, de gauche surement, mais ne parlant jamais politique ont parlé de ça vendredi matin...et pas en bien...

    En fait notre chance est résumé dans ce que m'a dit une de mes collègues : "Le pire est que quand tu vois ce qu'il y a en face, t'as pas vraiment d'autres choix que de voter pour elle..." D'où mon inquétude si une personne émergeait à notre gauche sans être radicale....

    Voilà, ce sont mes impressions, un peu longues certes, mais cela me semble important.

    Bonne fin de week end


    sylvain

    By Anonymous Anonyme, at 6:53 PM  

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