L'Aisne avec DSK

04 mars 2007

Contestation et conformisme.

Bonjour à toutes et à tous.

Un ami rencontré hier, lecteur assidu de ce blog, me reproche une contradiction: d'un côté je fais l'éloge de Polnareff et des années 60, de l'autre je défends rigoureusement la loi et suis un social-démocrate bien peu en rapport avec la "contestation du système".

Je reconnais être moins "contestataire" qu'il y a 30 ans, mais pas pour les raisons qu'évoque mon ami. Je n'ai pas "vieilli", je ne suis pas devenu conformiste avec le temps, je ne défends pas aujourd'hui une position sociale ou des intérêts matériels. Mais avec le temps, il y a eu un chassé-croisé dans notre société entre conformisme et contestation.

Qui sont dans la présidentielle les candidats anti-système? Beaucoup plus Le Pen et Bayrou que Laguiller et Bové. C'est du moins ainsi que l'opinion public perçoit les choses. L'extrême droite conteste l'esprit et les lois de la République. La droite libérale prône la "rupture" avec un certain nombre d'acquis sociaux. Ecoutez autour de vous, la contestation de la Justice, des services publics, de la classe politique, de l'Etat.

La remise en cause de l'autorité est devenue réactionnaire (c'est le fameux "tous pourris"), la contestation est passée à droite ou à son extrême. Face à cette déferlante, il faut soutenir les institutions républicaines, les valeurs politiques, l'héritage social qui forment en quelque sorte le socle du progrès.

Je reste "soixante huitard" dans l'âme et dans les actes mais je pense que toute forme de contestation n'est pas nécessairement progressiste et la conformité à certaines règles n'est pas automatiquement rétrograde.

Bon dimanche.