L'Aisne avec DSK

18 mars 2007

L'école de l'humilité.

Bonsoir à toutes et à tous.

Je reviens sur notre réunion d'hier soir à Paris, où j'ai particulièrement apprécié l'intervention d'une camarade évoquant "le cas Besson". Celui-ci s'apprête à publier, mardi prochain, un livre au vitriol contre Ségolène Royal. Le cours de la campagne n'en sera certes pas foncièrement modifiée mais il faut redire que ces choses-là ne se font pas. Bien sûr, Eric Besson n'est plus membre du parti ... depuis quelques semaines. Ce n'est pas une raison. Si la gauche est toujours son camp, son engagement, son espoir, il doit lui conserver sa loyauté, à défaut de son amitié, en soutenant, du moins en s'abstenant d'attaquer sa principale candidate.

J'entends ses explications, je comprends son humiliation, mais pourquoi n'avoir pas parlé avant, à l'intérieur du parti? Après que la démocratie se soit exprimée et en dehors du parti, ce n'est pas acceptable, quelle que soit la validité des motifs.

Eric Besson nous décrit la psychologie de la candidate (selon les extraits publiés dans la presse). Si Rocard avec Mitterrand en était resté à une approche psychologique, il ne l'aurait sans doute jamais soutenu. Les "grands hommes" ont rarement un caractère facile.

Surtout, je pense que la politique, c'est l'école de l'humilité, où les considérations personnelles n'ont pas leur place. Je prends un exemple personnel: en 2001, secrétaire de section à Saint-Quentin, je ne figure pas sur la liste municipale, alors que j'ai le sentiment de faire du bon boulot. Le dépit, l'amertume, la lassitude, qui sont des sentiments qu'on éprouve à ces moments-là, auraient légitimement pu me conduire à quitter la section et à critiquer publiquement les choix effectués. Je m'en suis abstenu, j'ai défendu en interne mes convictions, avec cette foi inébranlable en moi que la vérité finit toujours pas l'emporter. Et si elle ne l'emporte pas, c'est que nous avons tort, ce qui est une hypothèse qu'il ne faut jamais complètement exclure!

Cette école de l'humilité qu'est la politique, qui me semble moralement très noble, ne doit cependant pas se transformer en une école de l'humiliation, ce qu'elle est parfois plus qu'il ne faudrait, quand l'intelligence n'est pas au rendez vous, quand la facilité l'emporte sur l'exigence, quand l'exclusion est préférée au rassemblement.

Bonne soirée.

4 Comments:

  • Les grands hommes ne sont grands qu'une fois morts, pour une femme, on manque d'expérience. Mais je vous approuve complètement sur l'obstination à proposer ses solutions, si elles sont pertinentes elle finiront comme la vague à briser la falaise. La vérité me semble un concept plus difficile à manier, car elle sous-entend le mensonge. Quand à l'humiliation que l'on ferait subir à autrui, elle est éthiquement condamnable et ne fait pas partie de la boite à outil d'un social-démocrate sincère. Nous prônons le dialogue et le respect de l'autre. C'est bien plus efficace que d'en faire un ennemi.

    By Anonymous Anonyme, at 4:27 PM  

  • Personne n'a applaudit la dîte camarade...

    By Anonymous Anonyme, at 8:48 PM  

  • Un citoyen dispose de la liberté d'expression et de la liberté de conscience même s'il est militant actif dans un parti ou militant démissionnaire. Ces chose là sont donc inconsistantes...

    By Anonymous Anonyme, at 8:51 PM  

  • Il ne faut pas confondre le football avec la politique. Nous n'avons pas de camp. Nous avons des idées partagées, et faisons tout pour les mettre en oeuvre. Les personnes adhérant à un parti ont leur qualités comme leur défauts. C'est le réel, inutile de le masquer ou de le nier. La démocratie à l'intérieur d'un parti ne peut s'appliquer qu'avec ses membres. Et le vote démocratique a simplement décidé que Ségolène Royale et personne d'autre serait la candiate du PS. Rien de plus, rien de moins.

    By Anonymous Anonyme, at 8:57 PM  

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