L'Aisne avec DSK

14 mars 2007

Gros mot.

Bonjour à toutes et à tous.

Nicolas Sarkozy revient sur son projet d'un nouveau ministère et martèle que "l'identité nationale" n'est pas un "gros mot", qu'il convient donc d'en parler. En matière de gros mots, après le "karcher" et la "racaille", le candidat de l'UMP semble un spécialiste.

Mais redevenons sérieux. Bien sûr, l'identité nationale n'est pas un "gros mot", c'est une réalité qu'on peut évoquer sans problème, comme le font les historiens ou les sociologues. Il se trouve que ce mot est aussi une idée, un thème majeur de l'extrême droite, et cela, Nicolas Sarkozy ne peut pas l'ignorer. C'est d'ailleurs sciemment qu'il utilise la formule, sachant que l'électorat extrémiste saura la décrypter.

D'autre part, s'il n'y a aucun mal à parler d'identité nationale, il est très contestable d'en faire un ministère. Car pour quoi faire? L'identité nationale est une réalité ancienne, un héritage vivant, un ensemble multiple qui échappent à toute forme d'institutionnalisation. Vouloir l'ériger en ministère est inquiétant, un peu comme si on créait un ministère de la morale!

Enfin, il est insupportable de lier identité nationale et immigration, comme si les immigrés étaient des citoyens à problème en matière d'identité nationale. C'est là où l'extrême droite montre le bout du nez, c'est cette voie dangereuse que la droite républicaine ne devrait pas emprunter.

Bonne fin d'après-midi.