L'Aisne avec DSK

13 mars 2007

Pas de 3ème force.

Je lis ici et là que Marie-Georges Buffet s'en prend dans ses derniers meetings à DSK accusé de vouloir "gouverner avec la droite", après ses propos sur Bayrou d'il y a quelques jours. C'est un air connu mais Marie-Georges chante faux!

DSK n'a jamais prôné d'alliance avec la droite. D'abord, ne pas stigmatiser stupidement et inutilement Bayrou, ce n'est pas s'allier avec lui! Ensuite et surtout, DSK pousse le candidat de l'UDF à aller jusqu'au bout de sa démarche et donc de rejoindre clairement l'opposition à Sarkozy. Qui ne s'en réjouirait pas, surtout s'il est de gauche?

Elargissons la réflexion, sortons de la polémique: en France, la gauche ne peut l'emporter au second tour d'une présidentielle que si elle dépasse les 50%, c'est à dire si elle parvient à rassembler au-delà de son propre camp. Personne ne fera croire qu'il y a dans notre pays 50% de socialistes ou de citoyens de gauche. Au mieux de sa forme électorale, la gauche peut réunir au premier tour 40 à 45% des suffrages. Notons que pour le moment c'est loin d'être le cas.

Au second tour, il faut donc s'ouvrir et rassembler. Mitterrand ne disait pas autre chose. Au second tour, la candidate de gauche devra pouvoir constituer une majorité qui s'adresse à tous les adversaires de Sarkozy, y compris les électeurs de centre-droit. DSK , dont je ne suis certes pas le porte parole mais qui inspire les réflexions de ce blog, n'a pas dit autre chose.

D'ailleurs, la question de savoir avec qui on gouverne et quelles alliances ont conclu n'est pas l'objet de la présidentielle mais des législatives.

Il n'y a donc pas chez DSK la nostalgie de la "troisième force" telle qu'elle a pu être pratiquée entre socialistes et MRP dans les années 50. Le contexte politique était totalement différent. Le scrutin favorisait alors ce type de combinaison pratiquée par Mendes-France. De plus, le paysage politique était divisé en deux puissants partis, le RPF très à droite et le PCF très stalinien, qui conduisait les socialistes réformistes à envisager une troisième voie. Ce n'est plus le cas aujourd'hui.

Bonne soirée.

2 Comments:

  • La responsabilité des militants politiques doit répondre à la question de la dette, est-elle financée en partie par des fonds de placement étrangers et comment fait-on pour la rembourser ?

    Il faut bien rembourser ses dettes, mais si l'argent quitte le pays, on s'appauvrit. Il faut être plus précis sur ce point.

    Dans les propositions indispensables, malheureusement non reprises de la candidate Ségolène Eoyal, la création d'un fond de capital risque alimenté par tous les pays européens, France compris, destiné à booster de nouvelles star-up pour lutter face à l'Amérique et se dégager de la Chine dans le cadre de la mondialisation, avec une nouvelle capitale européenne destinée aux affaires, lieu de rencontre des Européens: Schuman-Kanfen.

    Ces deux propositions supplémentaires sont la clef de voûte d'une politique réelle qui permettront de faire re-décoller l'Europe en relançant la croissance et l'emploi, donc en produisant la richesse indispensable pour la redistribution. Retours au point de départ alors, on a de quoi payer la dette.
    Elles sont compatibles avec n'importe quel candidat, mais sont d'essence Sociale Démocrate, car liant la production à la redistribution tel que l'a très bien défini DSK.

    Pourriez vous insister sur ces deux points dans la campagne avant qu'il ne soit trop tard ?

    By Anonymous Anonyme, at 9:06 AM  

  • Je partage ta vision, Emmanuel. Mais que le PC se trompe de stratégie n'est pas une nouveauté...surtout sur cette élection.
    Sylvain

    By Anonymous Anonyme, at 10:42 AM  

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