L'Aisne avec DSK

22 mai 2007

La réalité de la droite.

Bonsoir à toutes et à tous.

François Fillon a tenu devant ses troupes un discours de chef de guerre: combat total contre la gauche. En politique, il ne faut pas s'endormir sur ses lauriers. Donc la droite cogne, à moins de trois semaines des législatives. A ceux qui croyaient naïvement que "l'ouverture" était synonyme d'ouverture d'esprit, les voilà détrompés.

Le Premier ministre dresse un état des lieux terrible pour la gauche. Elle a "perdu la bataille idéologique", "la bataille des valeurs", "son magistère intellectuel et moral". Voulez-vous que je vous dise le pire dans tout ça? C'est que Fillon a hélas raison. La défaite des présidentielles, face à une droite clairement à droite, est d'abord pour la gauche une défaite culturelle, c'est à dire profonde, et si nous ne réagissons pas très vite, une défaite durable. C'est pourquoi il faut plus qu'une rénovation de surface, il nous faut une refondation radicale.

Les chefs de guerre sont souvent suivis par leurs seconds couteaux. Dominique Bussereau, secrétaire d'Etat aux transports, a joué ce rôle en prononçant une phrase qui en dit long sur l'esprit de revanche de la droite: "Il faut se battre comme si nous étions dans la pire des situations, comme si Ségolène Royal avait été élue". Surprenant, non? Je me répète: il ne faut pas se laisser séduire par des discours officiels doucereux. La réalité de la droite est dans les propos qu'elle se tient à elle-même, comme ce discours de Fillon devant ses parlementaires. Entre soi, on ne triche pas, les masques tombent, les langues se délient, les intentions se révèlent.

Aux socialistes, je conseille de suivre, mais à rebours, la logique proclamée par Bussereau: se battre comme si nous allions gouverner, c'est à dire en faisant des propositions. Le repli en politique n'est jamais bon. Il anticipe la débâcle. La position défensive est la pire. Nous savons ce que le "tout sauf Sarkozy" de fin de campagne nous a coûté: se faire plaisir et perdre les élections en transformant le candidat de l'UMP en une victime et en laissant croire que la gauche n'avait rien à proposer en mettant en avant la dénonciation du danger Sarkozy.

Non, pour les législatives, soyons intelligemment offensifs, battons-nous avec confiance et enthousiasme, montrons, comme j'essaie de le faire dans ce blog, que les premières mesures gouvernementales sont néfastes et proposons autre chose. Toute critique doit être assortie immédiatement d'une contre proposition, voilà pour moi la méthode social-démocrate. Sarkozy dit suppression de la carte scolaire, nous devons proposer son redécoupage. Sarkozy veut défiscaliser le travail des étudiants, nous devons proposer la revalorisation des bourses. Et ainsi de suite.

Bonne soirée.

3 Comments:

  • Sarkozy veut enrichir les pauvres, réduisons les à la misère...

    J'ai comme l'impression que la méthode proposée ne marche pas à tous les coups, c'est bête, il va falloir trouver autre chose.

    By Anonymous Anonyme, at 10:44 PM  

  • bonjour
    voilà bien longtemps que je n'avais de tes nouvelles et je viens de découvrir ton blog
    sympa meme si je ne supporte pas comme toi DSK de loin sans faut. Cela sera donc l'occasion de débats c'est marrant.
    Michel (l'ex mari de Colette)

    By Anonymous Anonyme, at 7:15 AM  

  • Bienvenue Michel dans l'univers strauss-kahnien de l'Aisne, et à bientôt pour débattre.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 11:23 PM  

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