Le Rastignac de St Quentin.
Je découvre dans Le Point daté du 20 décembre dernier une enquête sur Xavier Bertrand qui n'a pas beaucoup fait parler d'elle dans Saint-Quentin. Dommage, c'est instructif, surtout venant d'un journal plutôt classé à droite. Je vous cite quelques passages et vous conseille bien sûr l'intégralité du dossier, car ce n'est pas triste du tout:
"L'homme qui aime tant la lumière qu'il n'en laisse pas même un rayon à sa secrétaire d'Etat", "celui dont les yeux toujours aux aguets, bougent plus que son visage, volontairement impassible". Selon un ministre: "Il est quand même celui qui arrive à ne rien réformer et à s'en sortir entre les gouttes. C'est un magicien!"
"Sa rondeur est la clé de son succés". "Il fait montre d'une onctuosité proprement ecclésiastique". "On se demande jusqu'où il croit à son personnage, qu'il joue formidablement bien". Selon un de ses amis: "Lui si rigide, si intraitable, s'affiche comme un homme politique enveloppant, obsédé par la recherche du consensus". C'est un "animal à sang froid".
"Invité à l'un des derniers petits déjeuners de la majorité qui s'est tenu à l'Elysée, il mit un tel zèle à paraître humble que nombre des participants en conclurent qu'il avait de lui-même une opinion de plus en plus haute. On se méfie toujours d'un homme qui ne se dévoile pas". Selon un dirigeant de la CGT: "On peut discuter avec lui mais malheureusement pas le faire changer d'avis".
"Chacun sait qu'il dort peu, il l'a assez dit. Son réveil sonne à 6h01" [sic]. "Bertrand sait être brutal". "Les ministres, sinon jaloux, du moins suspicieux, ne l'aiment guère". Selon Hortefeux, en septembre 2006: "Il a plus d'ambition que Villepin, Borloo et Sarkozy réunis".
Xavier Bertrand, qui prétend incarner "la droite sociale" (ah bon, ça existe?) est désormais "entré dans le club des premier-ministrables, avec le rang de numéro un". Ce "Rastignac de Saint-Quentin" est jugé sévèrement par ses prédécesseurs de gauche:
"Xavier Bertrand est un vendeur zélé et habile de la régression sociale (...) A la fin du parcours, on se rendra compte qu'il a été le porte-parole du patronat". Jean Auroux.
"Ces qualités ne l'ont pas empêché d'échouer totalement lorsqu'il était membre du gouvernement Villepin: il avait promis le retour à l'équilibre des comptes de la Sécurité sociale, qui sont toujours dans le rouge!" Jean-Louis Bianco.
"C'est aussi un bonimenteur, un prestidigitateur capable de tous les tours de passe-passe. Attention à ne pas se laisser embarquer par son bagou intarissable!" Elisabeth Guigou.
L'impression qui se dégage de cet article: Bertrand est un serviteur zélé de Sarkozy, dispose de beaucoup de savoir faire et d'une immense ambition qu'il dissimule tant bien que mal, mais dont les idées, le projet sont d'une grande pauvreté. Je crois qu'il comprend et applique l'un des ressorts de la politique: se soumettre aujourd'hui pour soumettre demain. Bertrand est avec Sarkozy comme il a été et est encore à l'égard de Pierre André: soumis, en attendre de soumettre.
A plus tard.
"L'homme qui aime tant la lumière qu'il n'en laisse pas même un rayon à sa secrétaire d'Etat", "celui dont les yeux toujours aux aguets, bougent plus que son visage, volontairement impassible". Selon un ministre: "Il est quand même celui qui arrive à ne rien réformer et à s'en sortir entre les gouttes. C'est un magicien!"
"Sa rondeur est la clé de son succés". "Il fait montre d'une onctuosité proprement ecclésiastique". "On se demande jusqu'où il croit à son personnage, qu'il joue formidablement bien". Selon un de ses amis: "Lui si rigide, si intraitable, s'affiche comme un homme politique enveloppant, obsédé par la recherche du consensus". C'est un "animal à sang froid".
"Invité à l'un des derniers petits déjeuners de la majorité qui s'est tenu à l'Elysée, il mit un tel zèle à paraître humble que nombre des participants en conclurent qu'il avait de lui-même une opinion de plus en plus haute. On se méfie toujours d'un homme qui ne se dévoile pas". Selon un dirigeant de la CGT: "On peut discuter avec lui mais malheureusement pas le faire changer d'avis".
"Chacun sait qu'il dort peu, il l'a assez dit. Son réveil sonne à 6h01" [sic]. "Bertrand sait être brutal". "Les ministres, sinon jaloux, du moins suspicieux, ne l'aiment guère". Selon Hortefeux, en septembre 2006: "Il a plus d'ambition que Villepin, Borloo et Sarkozy réunis".
Xavier Bertrand, qui prétend incarner "la droite sociale" (ah bon, ça existe?) est désormais "entré dans le club des premier-ministrables, avec le rang de numéro un". Ce "Rastignac de Saint-Quentin" est jugé sévèrement par ses prédécesseurs de gauche:
"Xavier Bertrand est un vendeur zélé et habile de la régression sociale (...) A la fin du parcours, on se rendra compte qu'il a été le porte-parole du patronat". Jean Auroux.
"Ces qualités ne l'ont pas empêché d'échouer totalement lorsqu'il était membre du gouvernement Villepin: il avait promis le retour à l'équilibre des comptes de la Sécurité sociale, qui sont toujours dans le rouge!" Jean-Louis Bianco.
"C'est aussi un bonimenteur, un prestidigitateur capable de tous les tours de passe-passe. Attention à ne pas se laisser embarquer par son bagou intarissable!" Elisabeth Guigou.
L'impression qui se dégage de cet article: Bertrand est un serviteur zélé de Sarkozy, dispose de beaucoup de savoir faire et d'une immense ambition qu'il dissimule tant bien que mal, mais dont les idées, le projet sont d'une grande pauvreté. Je crois qu'il comprend et applique l'un des ressorts de la politique: se soumettre aujourd'hui pour soumettre demain. Bertrand est avec Sarkozy comme il a été et est encore à l'égard de Pierre André: soumis, en attendre de soumettre.
A plus tard.
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