L'univers et la vie.
Bonsoir à toutes et à tous.
Je vais vous parler ce soir d'un sujet qui vous semblera à des années-lumière de la politique (et l'expression tombe bien, vous allez voir!). Quel est à votre avis l'évènement le plus important de 2007 (eh oui, je suis encore dans l'année précédente)? Il s'est produit le 24 avril 2007. Vous ne voyez pas? C'est la découverte de Gliese 581 C. Vous ne connaissez pas? C'est la planète hors de notre système solaire qui ressemble le plus à la Terre. Savez-vous que depuis le 05 octobre 1995, la communauté scientifique a la preuve qu'existent des planètes dans tout l'univers, qu'il y en a statistiquement des milliards (ressemblant à la nôtre), que 230 ont été depuis localisées et 3 photographiées? Les technologies qui permettent ces découvertes, ce sont des yeux de plus en plus puissants, les télescopes. L'avenir est de ce côté-là, pas dans les voyages interstellaires, qui relèvent uniquement de la science-fiction. Il y a aussi des oreilles hyperpuissantes, la radioastronomie, principalement le programme SETI, qui essaie de capter des ondes, à travers l'univers, manifestant la présence d'une intelligence.
Car c'est la grande aventure des prochains siècles, la recherche de la vie dans l'univers. La vie, elle est déjà sur la Lune, sur Mars et partout où l'homme a envoyé des engins. Et notre ambassadeur sur les autres planètes s'appelle bacillus subtilis, une bactérie qui survit dans l'espace et que l'homme exporte involontairement là où il envoie des sondes spatiales! Chimiquement parlant, la vie est possible ailleurs que sur Terre, du moins dans ses formules les plus simples. Après, une vie animale, une intelligence, ça, c'est une autre histoire! Mais la vie, oui. D'ailleurs, la vie sur notre planète existe dans les endroits les plus invraisemblables et les moins "terrestres" qui soient: le fond sans lumière des océans, le froid extrême des glaces, les déserts absolument "lunaires" ou "martiens".
Maintenant, une vie complexe, à l'image de la nôtre, sévit-elle sur d'autres planètes? Chez nous, il a fallu attendre 3,5 milliards d'années pour que la vie se développe, dans des circonstances exceptionnelles. Les retrouvera-t-on un jour ailleurs? Pas sûr. Mais qui ne dit pas qu'ailleurs, la vie va prendre d'autres chemins, d'autres formes, différentes et inconnues de la vie terrestre? Comment le savoir? Pour l'astronome Jean Schneider, c'est le développement des télescopes qui augmentera nos chances de détecter de la vie organisée dans l'univers, quand nous capterons dans l'atmosphère des planètes la présence de pollution ou de lumière artificielle. Evidemment, nous entrons là dans une perspective à la fois scientifique et philosophique, l'hypothèse d'autres mondes, d'autres vies, d'autres intelligences, d'autres civilisations.
Une fois écartés le folklore des soucoupes volantes ou la pathologie des petits hommes verts, nous pouvons entrer sérieusement dans ce que j'appelais au début "la grande aventure des prochains siècles", comme nos ancêtres sont partis à la conquête du monde terrestre. Il faudra des moyens financiers gigantesques, des prouesses technologiques (les radiotélescopes), des formations intellectuelles et scientifiques, une volonté et des choix politiques. Certains parmi vous diront: et pourquoi ne pas consacrer tout cet argent, tous ces moyens, tous ces efforts à éradiquer la faim dans le monde? Je répondrai que l'un et l'autre ne sont pas incompatibles, et que si l'humanité avait eu cette réserve dès le début, il n'y aurait jamais eu aucun progrès scientifique et technique. Il faut donc que nos sociétés investissent dans la recherche spatiale, comme l'Europe de jadis a soutenu financièrement Magellan et Christophe Colomb.
Mais il faudra, je le répète, faire des choix, et de bons choix, car science et politique sont liées. La NASA s'apprête à relancer la reconquête de la Lune, en attendant d'aller sur Mars. Cette opération est purement politique, comme l'étaient les missions Apollo. L'Agence spatiale européenne (équivalent sur notre continent de la NASA) devra faire des choix politiques et des investissements financiers plus avisés, se concentrer sur la construction de grands télescopes et l'objectif de détecter de la vie dans l'univers, non de coloniser pour l'esbroufe les planètes ou satellites de notre système solaire.
Bonne nuit dans les étoiles.
PS: lisez Science et Vie, hors série, n°239, juin 2007, d'où j'ai tiré l'essentiel de ce billet. C'est passionnant!
Je vais vous parler ce soir d'un sujet qui vous semblera à des années-lumière de la politique (et l'expression tombe bien, vous allez voir!). Quel est à votre avis l'évènement le plus important de 2007 (eh oui, je suis encore dans l'année précédente)? Il s'est produit le 24 avril 2007. Vous ne voyez pas? C'est la découverte de Gliese 581 C. Vous ne connaissez pas? C'est la planète hors de notre système solaire qui ressemble le plus à la Terre. Savez-vous que depuis le 05 octobre 1995, la communauté scientifique a la preuve qu'existent des planètes dans tout l'univers, qu'il y en a statistiquement des milliards (ressemblant à la nôtre), que 230 ont été depuis localisées et 3 photographiées? Les technologies qui permettent ces découvertes, ce sont des yeux de plus en plus puissants, les télescopes. L'avenir est de ce côté-là, pas dans les voyages interstellaires, qui relèvent uniquement de la science-fiction. Il y a aussi des oreilles hyperpuissantes, la radioastronomie, principalement le programme SETI, qui essaie de capter des ondes, à travers l'univers, manifestant la présence d'une intelligence.
Car c'est la grande aventure des prochains siècles, la recherche de la vie dans l'univers. La vie, elle est déjà sur la Lune, sur Mars et partout où l'homme a envoyé des engins. Et notre ambassadeur sur les autres planètes s'appelle bacillus subtilis, une bactérie qui survit dans l'espace et que l'homme exporte involontairement là où il envoie des sondes spatiales! Chimiquement parlant, la vie est possible ailleurs que sur Terre, du moins dans ses formules les plus simples. Après, une vie animale, une intelligence, ça, c'est une autre histoire! Mais la vie, oui. D'ailleurs, la vie sur notre planète existe dans les endroits les plus invraisemblables et les moins "terrestres" qui soient: le fond sans lumière des océans, le froid extrême des glaces, les déserts absolument "lunaires" ou "martiens".
Maintenant, une vie complexe, à l'image de la nôtre, sévit-elle sur d'autres planètes? Chez nous, il a fallu attendre 3,5 milliards d'années pour que la vie se développe, dans des circonstances exceptionnelles. Les retrouvera-t-on un jour ailleurs? Pas sûr. Mais qui ne dit pas qu'ailleurs, la vie va prendre d'autres chemins, d'autres formes, différentes et inconnues de la vie terrestre? Comment le savoir? Pour l'astronome Jean Schneider, c'est le développement des télescopes qui augmentera nos chances de détecter de la vie organisée dans l'univers, quand nous capterons dans l'atmosphère des planètes la présence de pollution ou de lumière artificielle. Evidemment, nous entrons là dans une perspective à la fois scientifique et philosophique, l'hypothèse d'autres mondes, d'autres vies, d'autres intelligences, d'autres civilisations.
Une fois écartés le folklore des soucoupes volantes ou la pathologie des petits hommes verts, nous pouvons entrer sérieusement dans ce que j'appelais au début "la grande aventure des prochains siècles", comme nos ancêtres sont partis à la conquête du monde terrestre. Il faudra des moyens financiers gigantesques, des prouesses technologiques (les radiotélescopes), des formations intellectuelles et scientifiques, une volonté et des choix politiques. Certains parmi vous diront: et pourquoi ne pas consacrer tout cet argent, tous ces moyens, tous ces efforts à éradiquer la faim dans le monde? Je répondrai que l'un et l'autre ne sont pas incompatibles, et que si l'humanité avait eu cette réserve dès le début, il n'y aurait jamais eu aucun progrès scientifique et technique. Il faut donc que nos sociétés investissent dans la recherche spatiale, comme l'Europe de jadis a soutenu financièrement Magellan et Christophe Colomb.
Mais il faudra, je le répète, faire des choix, et de bons choix, car science et politique sont liées. La NASA s'apprête à relancer la reconquête de la Lune, en attendant d'aller sur Mars. Cette opération est purement politique, comme l'étaient les missions Apollo. L'Agence spatiale européenne (équivalent sur notre continent de la NASA) devra faire des choix politiques et des investissements financiers plus avisés, se concentrer sur la construction de grands télescopes et l'objectif de détecter de la vie dans l'univers, non de coloniser pour l'esbroufe les planètes ou satellites de notre système solaire.
Bonne nuit dans les étoiles.
PS: lisez Science et Vie, hors série, n°239, juin 2007, d'où j'ai tiré l'essentiel de ce billet. C'est passionnant!
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