T'as du feu?
On ne parle que de ça, et on a un peu tort. Je préfèrerai qu'on critique, par exemple, les franchises médicales. Donc, je vais à mon tour en parler, ou plutôt en reparler: de la loi qui va interdire à minuit le tabac dans les cafés, restaurants, discothèques et casinos. Je l'ai dit, celle loi, je l'approuve, mais l'application, je la discute. Quelques remarques à ce propos:
1- L'interdiction en 2007 dans les lieux de travail ou de transport a été acceptée assez facilement parce qu'on ne choisit pas son travail ou son transport, qu'on ne peut pas faire autrement, qu'il faut donc que chacun y soit respecté, et ne pas enfumer le collègue de travail ou le compagnon de transport. En revanche, les lieux de loisirs, c'est autre chose, personne n'est obligé d'y aller, on peut choisir, et ce sont des lieux consacrés au plaisir, dont fumer fait partie.
2- Ce n'est pas fondamentalement une loi sanitaire (lutter contre les méfaits du tabac) mais une loi morale (le respect de la liberté du non fumeur), et à ce titre, je m'en réjouis. Si c'était une loi sanitaire, si le tabac "tuait", il faudrait immédiatement l'interdire, démanteler son commerce, ce que personne ne songe à faire. C'est l'abus qui est néfaste (tout comme l'alcool), pas le tabac en lui-même. Notre société, libérale à tout point de vue, ne supporterait guère un interdit s'il ne renforçait pas une liberté.
3- Si cette loi est faite pour la liberté, celle du non fumeur, elle devrait aussi, en vertu de ce principe de liberté , garantir celle du fumeur. C'est là où ça coince un peu: le fumeur, qui fait l'effort, la loi aidant, de respecter le non fumeur, aimerait qu'on le respecte aussi. Respect, respect, maître mot de la morale contemporaine! Le fumeur a le sentiment de devenir maudit ...
4- Une dérive n'est pas impossible, celle de la privatisation de la convivialité, la réduction de l'espace social que représentait le bistrot, la multiplication des clubs privés, des cercles fermés, des salons sélects, où cigares et cigarettes ne seront pas interdits.
5- Autre possibilité: que la loi se révèle inapplicable dans les milliers de débits de boissons qui font le charme de la France, une belle loi qui aura servi à presque rien, un peu comme le décret du 4 décembre 1793 (si vous ne savez pas de quoi il s'agit, reportez-vous à un billet précédent!).
6- Une autre solution que la présente loi était-elle envisageable? Je ne sais pas trop, mais notre société de liberté aurait pu trouver une mesure plus libérale, créer un label "établissement non fumeur", encourager son acquisition par des incitations fiscales, et laisser chaque citoyen décider dans quel endroit il souhaitait prendre un verre, avec ou sans fumée.
Bon après-midi.
1- L'interdiction en 2007 dans les lieux de travail ou de transport a été acceptée assez facilement parce qu'on ne choisit pas son travail ou son transport, qu'on ne peut pas faire autrement, qu'il faut donc que chacun y soit respecté, et ne pas enfumer le collègue de travail ou le compagnon de transport. En revanche, les lieux de loisirs, c'est autre chose, personne n'est obligé d'y aller, on peut choisir, et ce sont des lieux consacrés au plaisir, dont fumer fait partie.
2- Ce n'est pas fondamentalement une loi sanitaire (lutter contre les méfaits du tabac) mais une loi morale (le respect de la liberté du non fumeur), et à ce titre, je m'en réjouis. Si c'était une loi sanitaire, si le tabac "tuait", il faudrait immédiatement l'interdire, démanteler son commerce, ce que personne ne songe à faire. C'est l'abus qui est néfaste (tout comme l'alcool), pas le tabac en lui-même. Notre société, libérale à tout point de vue, ne supporterait guère un interdit s'il ne renforçait pas une liberté.
3- Si cette loi est faite pour la liberté, celle du non fumeur, elle devrait aussi, en vertu de ce principe de liberté , garantir celle du fumeur. C'est là où ça coince un peu: le fumeur, qui fait l'effort, la loi aidant, de respecter le non fumeur, aimerait qu'on le respecte aussi. Respect, respect, maître mot de la morale contemporaine! Le fumeur a le sentiment de devenir maudit ...
4- Une dérive n'est pas impossible, celle de la privatisation de la convivialité, la réduction de l'espace social que représentait le bistrot, la multiplication des clubs privés, des cercles fermés, des salons sélects, où cigares et cigarettes ne seront pas interdits.
5- Autre possibilité: que la loi se révèle inapplicable dans les milliers de débits de boissons qui font le charme de la France, une belle loi qui aura servi à presque rien, un peu comme le décret du 4 décembre 1793 (si vous ne savez pas de quoi il s'agit, reportez-vous à un billet précédent!).
6- Une autre solution que la présente loi était-elle envisageable? Je ne sais pas trop, mais notre société de liberté aurait pu trouver une mesure plus libérale, créer un label "établissement non fumeur", encourager son acquisition par des incitations fiscales, et laisser chaque citoyen décider dans quel endroit il souhaitait prendre un verre, avec ou sans fumée.
Bon après-midi.
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