Diablerie.
Bonsoir à toutes et à tous.
Dans L'Aisne Nouvelle, deux rubriques sont particulièrement appréciées des lecteurs: le Petit Carillonneur (le mardi) et Noir sur blanc (chaque édition). C'est court, vif, plein d'humour, ça plaît, pour ma part j'aime beaucoup. Ce jeudi, la dernière rubrique est mystérieusement intitulée "Suppôts de Satan?" Je m'attendais à un coup de plume sur les éventuels gothiques errant dans le cimetière municipal. Non, pas du tout: il s'agit en fait des propos tenus par des membres de l'opposition à l'égard des journalistes de L'Aisne Nouvelle, à propos de la couverture de l'affaire Ribeiro.
Pas contents, les gaillards de la liste gauche-extrême gauche. Mais à qui la faute? Ribeiro se barre, qu'ils assument maintenant leur connerie. Ribeiro, ils l'ont voulu, non? J'avais prévenu: prenez les plus compétents. Ils ne m'ont entendu que d'une oreille, ils ont retenu la première syllabe du mot. De ce point de vue, je salue leur performance. Mais en quoi devraient-ils passer leurs nerfs sur les journalistes?
La presse aurait-elle dû se taire sur cette défection dans le camp de l'opposition? Certains à gauche ont gardé une conception très soviétique de l'information: écrivez tout ce qui me fait plaisir, censurez tout ce qui me gêne. Belle mentalité! L'Aisne Nouveau répond clairement: "notre devoir est d'informer les Saint-Quentinois sur les événements majeurs de la vie locale. Or, un conseiller de l'opposition qui retourne sa veste, c'est une info majeure".
Autre grief que portent certains de mes camarades, desquels je me désolidarise entièrement: "vous êtes inféodés à la mairie!" Ceux qui m'ont lu cet été ont compris, au moins à deux reprises, combien L'Aisne Nouvelle n'était pas soumise à la droite: les funérailles du pompier mort tragiquement à Soissons (l'absence de Xavier Bertrand a donné lieu à un commentaire très critique), le salaire des animateurs de la plage de Saint-Quentin (pas franchement favorable à la municipalité). Que l'on cesse donc ce petit jeu des vanités: un journal n'est pas un miroir dans lequel on se regarde pour se contempler, c'est une équipe de professionnels, de femmes et d'hommes libres qui font leur boulot.
La critique des médias est consubstantielle à cette gauche radicale qui forme l'ossature de l'actuelle opposition: les journalistes y sont considérés comme les suppôts du grand capital, c'est ainsi qu'il faut comprendre l'invective "suppôts de Satan". Au fond, c'est une gauche bien peu démocratique, oubliant que la presse indépendante et l'investigation journalistique sont aussi des piliers de la République. Une partie de cette gauche-là a trempé avec le totalitarisme, elle en garde quelques souvenirs tenaces.
Et puis, il y a une explication sociologique: cette gauche est constituée (relisez la liste municipale et les professions) d'une petite bourgeoisie radicalisée, essentiellement des enseignants, qui passent leur temps à parler de la classe ouvrière sans jamais rencontrer un ouvrier, qui donnent d'insupportables leçons aux socialistes réformistes et... aux journalistes. Car ils méprisent autant les uns que les autres. Pour eux, qui se prennent pour des intellectuels alors qu'ils ne sont que des idéologues, le journaliste est l'ennemi à abattre, celui qui ravit leur magistère dans la société, celui qui remplace aujourd'hui l'enseignant d'autrefois. Cette haine du "journaleux", comme ils l'appellent, vient de là, de cette lutte de pouvoir, j'ai presque envie de dire de cette lutte des classes entre journalistes et enseignants.
Je n'entre pas là-dedans, je suis un enseignant fier de son métier qui respecte et apprécie les journalistes et leur travail. Ils le savent, ils le sentent, c'est pourquoi, à Saint-Quentin, ils m'ont toujours respecté et je n'ai jamais eu aucun problème avec la presse. Mais j'ai pitié de voir cette opposition qui communique si mal, qui informe très peu et qui, très bêtement, s'en prend à ceux dont elle a pourtant besoin si elle veut donner d'elle même la meilleure image. Mais s'en soucie-t-elle?
Ce comportement m'est d'autant plus insupportable qu'il est largement hypocrite. Comme le souligne L'Aisne Nouvelle à la fin de sa rubrique: "nos détracteurs d'aujourd'hui font partie, le cas échéant, de nos sources d'information, quand ça les arrange, bien sûr..." Décidément, puisque nous parlons de presse, il est temps de tourner la page.
Bonne soirée.
Dans L'Aisne Nouvelle, deux rubriques sont particulièrement appréciées des lecteurs: le Petit Carillonneur (le mardi) et Noir sur blanc (chaque édition). C'est court, vif, plein d'humour, ça plaît, pour ma part j'aime beaucoup. Ce jeudi, la dernière rubrique est mystérieusement intitulée "Suppôts de Satan?" Je m'attendais à un coup de plume sur les éventuels gothiques errant dans le cimetière municipal. Non, pas du tout: il s'agit en fait des propos tenus par des membres de l'opposition à l'égard des journalistes de L'Aisne Nouvelle, à propos de la couverture de l'affaire Ribeiro.
Pas contents, les gaillards de la liste gauche-extrême gauche. Mais à qui la faute? Ribeiro se barre, qu'ils assument maintenant leur connerie. Ribeiro, ils l'ont voulu, non? J'avais prévenu: prenez les plus compétents. Ils ne m'ont entendu que d'une oreille, ils ont retenu la première syllabe du mot. De ce point de vue, je salue leur performance. Mais en quoi devraient-ils passer leurs nerfs sur les journalistes?
La presse aurait-elle dû se taire sur cette défection dans le camp de l'opposition? Certains à gauche ont gardé une conception très soviétique de l'information: écrivez tout ce qui me fait plaisir, censurez tout ce qui me gêne. Belle mentalité! L'Aisne Nouveau répond clairement: "notre devoir est d'informer les Saint-Quentinois sur les événements majeurs de la vie locale. Or, un conseiller de l'opposition qui retourne sa veste, c'est une info majeure".
Autre grief que portent certains de mes camarades, desquels je me désolidarise entièrement: "vous êtes inféodés à la mairie!" Ceux qui m'ont lu cet été ont compris, au moins à deux reprises, combien L'Aisne Nouvelle n'était pas soumise à la droite: les funérailles du pompier mort tragiquement à Soissons (l'absence de Xavier Bertrand a donné lieu à un commentaire très critique), le salaire des animateurs de la plage de Saint-Quentin (pas franchement favorable à la municipalité). Que l'on cesse donc ce petit jeu des vanités: un journal n'est pas un miroir dans lequel on se regarde pour se contempler, c'est une équipe de professionnels, de femmes et d'hommes libres qui font leur boulot.
La critique des médias est consubstantielle à cette gauche radicale qui forme l'ossature de l'actuelle opposition: les journalistes y sont considérés comme les suppôts du grand capital, c'est ainsi qu'il faut comprendre l'invective "suppôts de Satan". Au fond, c'est une gauche bien peu démocratique, oubliant que la presse indépendante et l'investigation journalistique sont aussi des piliers de la République. Une partie de cette gauche-là a trempé avec le totalitarisme, elle en garde quelques souvenirs tenaces.
Et puis, il y a une explication sociologique: cette gauche est constituée (relisez la liste municipale et les professions) d'une petite bourgeoisie radicalisée, essentiellement des enseignants, qui passent leur temps à parler de la classe ouvrière sans jamais rencontrer un ouvrier, qui donnent d'insupportables leçons aux socialistes réformistes et... aux journalistes. Car ils méprisent autant les uns que les autres. Pour eux, qui se prennent pour des intellectuels alors qu'ils ne sont que des idéologues, le journaliste est l'ennemi à abattre, celui qui ravit leur magistère dans la société, celui qui remplace aujourd'hui l'enseignant d'autrefois. Cette haine du "journaleux", comme ils l'appellent, vient de là, de cette lutte de pouvoir, j'ai presque envie de dire de cette lutte des classes entre journalistes et enseignants.
Je n'entre pas là-dedans, je suis un enseignant fier de son métier qui respecte et apprécie les journalistes et leur travail. Ils le savent, ils le sentent, c'est pourquoi, à Saint-Quentin, ils m'ont toujours respecté et je n'ai jamais eu aucun problème avec la presse. Mais j'ai pitié de voir cette opposition qui communique si mal, qui informe très peu et qui, très bêtement, s'en prend à ceux dont elle a pourtant besoin si elle veut donner d'elle même la meilleure image. Mais s'en soucie-t-elle?
Ce comportement m'est d'autant plus insupportable qu'il est largement hypocrite. Comme le souligne L'Aisne Nouvelle à la fin de sa rubrique: "nos détracteurs d'aujourd'hui font partie, le cas échéant, de nos sources d'information, quand ça les arrange, bien sûr..." Décidément, puisque nous parlons de presse, il est temps de tourner la page.
Bonne soirée.
9 Comments:
tu as l'art de manipuler pour te refaire une santé auprès des médias locaux, c'est humain, et puis il te reste quoi d'autre?
By Anonyme, at 11:01 PM
Quand on se fait manipuler par Antonio Ribeiro : électeur UMP depuis toujours, qui a l'art de comparer Saint Quentin à Nice en terme de pouvoir d'achat en lui offrant une superbe place sur votre liste et à pierre andré un conseiller de plus on ferme sa gueule!!!
By Anonyme, at 11:40 PM
Au premier anonyme:
Il me reste la vérité. Et ce n'est pas parce que l'opposition est nulle en matière de communication que ça fait de moi un manipulateur. Il y a un vide, je l'occupe. C'est la loi des médias. C'est la preuve aussi que l'opinion est en attente d'une autre gauche, d'une nouvelle gauche, d'une vraie gauche, et pas d'une extrême gauche.
By Emmanuel Mousset, at 11:51 PM
T'as raison une vraie gauche, pas une gauche qui contribue à la confusion en disant qu'il faut s'allier avec le Modem!
By Anonyme, at 12:04 AM
En gros, vous etes en train d'expliquer que votre existence médiatique ne tient que parce que vos camarades opposants ne savent pas jouer avec les médias comme vous le faites.
la nature ayant horreur du vide vous le comblez.
Mais si demain, la place vacante que vous occupez l'est par un autre, vous n'existerez plus.
Je devrais peut etre me lancer dans la communication politique et proposer mes services rémunérés.
Cela me permettrait peut-etre de sortir de la pauvreté qui est la mienne.
By grandourscharmant, at 10:02 AM
Faire de la politique, c'est se trouver des alliés. On ne gagne pas tout seul, ou alors, expliquez-moi comme on fait. Sur ce blog, depuis 2006, je souligne tout ce qui me sépare de Bayrou (notamment son populisme new-look). Mais politiquement, je retiens de lui qu'il est férocement anti-Sarkozy, et ce n'est pas rien. Pour battre Sarkozy, il faudra rassembler tous ses opposants, dans la cohérence politique bien sûr. Gagner, c'est d'abord rassembler. Divisés, c'est fichu. Désolé d'avoir à rappeler ces banalités.
By Emmanuel Mousset, at 10:03 AM
A l'ours:
Je ne joue pas avec les médias, d'abord parce que je ne suis pas du tout joueur, ensuite parce que les journalistes ne sont pas des compagnons de jeu mais des professionnels qui exercent leur métier, combien de fois va-t-il falloir que je le dise.
Vous reconnaissez qu'il y a un "vide" à gauche, c'est déjà un progrès dans votre compréhension de la situation. Mais il faut que vous alliez plus loin dans la réflexion: comment se fait-il que j'occupe ce "vide" depuis tant d'années (car ça ne date pas d'aujourd'hui)? Autre question: pourquoi ce "vide" n'est-il pas occupé par d'autres que moi? Réfléchissez à ça ce week-end, et donnez-moi les réponses lundi, s'il vous plaît.
By Emmanuel Mousset, at 10:31 AM
Je ne donne plus rien, je vends maintenant.
Et je constate que le principal diviseur à gauche, c'est vous.
Il faut etre bien peu crédible pour aller ressortir les chiffres de 2006 quand il y a eu un vote, il y a peu qui a démonté ce qui n'allait pas dans la section locale.
Auriez vous oublié le vote de désignation de la tete de liste.
Tout ce qu'il a démontré, c'est que les socialistes locaux étaient incapables de travailler entre eux car chacun se cache derriere son courant au détriment de l'intéret local.
C'est pour cela qu'il n'y a eu qu'un seul candidat et aussi peu de votes exprimés,
maintenir l'ambiguité en vu du congres.
Alors apres, est ce si étonnant que JPL ait été chercher à l'extreme gauche des gens qui pensaient d'abord aux municipales,
certainement pas.
Le fait d'etre en désaccord sur le fond avec eux, n'empeche pas de reconnaitre la cohérence de la forme.
Facile apres de trouver un bouc-émissaire et d'expliquer moi, j'aurais fait mieux.
En omettant juste de préciser que personne ne vous a empeché de faire mieux et que si vous n'avez pas fait mieux, c'est parce que vous n'avez rien fait.
Ce qui fait toute la différence entre nous,
vous etes d'abord un militant et ensuite un citoyen.
Je suis d'abord un citoyen et ensuite un militant.
S'il y a un conflit d'intéret entre votre militantisme et votre citoyenneté vous choisirez le militantisme.
Et au-delà des partis, la vrai fracture politique, c'est certainement à ce niveau là qu'elle se situe aujourd'hui.
By grandourscharmant, at 11:57 AM
Ce n'est pas ours que vous êtes, mais autruche: les votes internes pour les municipales ont montré que ma ligne politique était ultra-majoritaire.
Mais je suis d'accord avec vous sur un point: la division des socialistes est due à la guerre des courants.
By Emmanuel Mousset, at 12:22 PM
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