Hirson, notre destin?
Très peu d'observateurs ont remarqué que la crise de l'opposition saint-quentinoise est la réplique de l'hirsonnaise, sauf que la première est de gauche et la seconde de droite. Les deux villes sont tenues par des maires très populaires, Pierre André et Jean-Jacques Thomas, réélus à 60%, l'un et l'autre très politiques, un sénateur UMP et un premier secrétaire fédéral PS. Pas facile alors, dans de telles conditions, à leur opposition d'exister. Le plus surprenant, c'est que celle-ci explose en vol sans que les deux magistrats y soient pour quelque chose. L'Union du 10 septembre a cependant établi le parallèle:
"Le maire PS d'Hirson et son homologue UMP de Saint-Quentin goûtent, depuis les élections de mars, au même plaisir subtil: leur opposition anémique se délite à mesure que se succèdent les conseils municipaux."
C'est sans doute moins flagrant à Saint-Quentin, mais les déchirements, quand ils arrivent (le ralliement de Ribeiro à la droite), sont spectaculaires. Je me demande si l'opposition saint-quentinoise ne va pas connaître une dérive à la hirsonnaise. Les causes sont certes complètement différentes, mais les effets sont étonnement similaires. Jugez-en plutôt, à partir de ce qui se passe à Hirson:
1- Un conseiller municipal d'opposition, Damien Bonnechère, a rallié en juin la majorité de gauche. C'est leur Ribeiro!
2- L'opposition est scindée en trois groupes. A Saint-Quentin, nous n'en sommes pas loin: un groupe socialiste, un groupe trotskiste et un groupe de non-aligné, Vert et communiste (mais pour combien de temps?).
3- Une crise de leadership: Marc-Antoine Heuel, tête de liste, a été détrôné par Jean-Jacques Hopin, un colistier. A Saint-Quentin, il n'est pas exclu, comme je le pressens depuis le début, que Michel Aurigny finisse par supplanter Jean-Pierre Lançon, le lambertiste ayant pour lui le nombre: les trois élus d'extrême gauche, l'élu communiste (qui est plus LCR que PCF) et peut-être, qui sait, sur certains sujets au moins, l'élue écologiste.
Qu'est-ce qui a provoqué, à Hirson, cet éclatement de l'opposition? Il semblerait que ce soit l'absence de certains élus de l'opposition sur le terrain, alors contestés par d'autres. A Saint-Quentin, les différends seront idéologiques, mais la question de la présence peut aussi poser problème. La gauche ne pourra en effet progresser, être reconnue et retrouver l'estime des Saint-Quentinois que si elle est représentée lors des manifestations locales.
Chez les socialistes, parti de gouvernement et de gestion des collectivités locales, cette exigence, pas toujours évidente à satisfaire, est cependant bien connue et pratiquée. Mais qu'en est-il chez des militants d'extrême gauche? On peut supposer que c'est le cadet de leurs soucis. Bref, je crains que cette nouvelle opposition soit peu présente sur le terrain (du moins selon l'idée que je me fais du "terrain"). Mais que nous soyons très mal partis, c'est un secret pour personne. Hirson, notre triste destin?
Bon après-midi.
"Le maire PS d'Hirson et son homologue UMP de Saint-Quentin goûtent, depuis les élections de mars, au même plaisir subtil: leur opposition anémique se délite à mesure que se succèdent les conseils municipaux."
C'est sans doute moins flagrant à Saint-Quentin, mais les déchirements, quand ils arrivent (le ralliement de Ribeiro à la droite), sont spectaculaires. Je me demande si l'opposition saint-quentinoise ne va pas connaître une dérive à la hirsonnaise. Les causes sont certes complètement différentes, mais les effets sont étonnement similaires. Jugez-en plutôt, à partir de ce qui se passe à Hirson:
1- Un conseiller municipal d'opposition, Damien Bonnechère, a rallié en juin la majorité de gauche. C'est leur Ribeiro!
2- L'opposition est scindée en trois groupes. A Saint-Quentin, nous n'en sommes pas loin: un groupe socialiste, un groupe trotskiste et un groupe de non-aligné, Vert et communiste (mais pour combien de temps?).
3- Une crise de leadership: Marc-Antoine Heuel, tête de liste, a été détrôné par Jean-Jacques Hopin, un colistier. A Saint-Quentin, il n'est pas exclu, comme je le pressens depuis le début, que Michel Aurigny finisse par supplanter Jean-Pierre Lançon, le lambertiste ayant pour lui le nombre: les trois élus d'extrême gauche, l'élu communiste (qui est plus LCR que PCF) et peut-être, qui sait, sur certains sujets au moins, l'élue écologiste.
Qu'est-ce qui a provoqué, à Hirson, cet éclatement de l'opposition? Il semblerait que ce soit l'absence de certains élus de l'opposition sur le terrain, alors contestés par d'autres. A Saint-Quentin, les différends seront idéologiques, mais la question de la présence peut aussi poser problème. La gauche ne pourra en effet progresser, être reconnue et retrouver l'estime des Saint-Quentinois que si elle est représentée lors des manifestations locales.
Chez les socialistes, parti de gouvernement et de gestion des collectivités locales, cette exigence, pas toujours évidente à satisfaire, est cependant bien connue et pratiquée. Mais qu'en est-il chez des militants d'extrême gauche? On peut supposer que c'est le cadet de leurs soucis. Bref, je crains que cette nouvelle opposition soit peu présente sur le terrain (du moins selon l'idée que je me fais du "terrain"). Mais que nous soyons très mal partis, c'est un secret pour personne. Hirson, notre triste destin?
Bon après-midi.
10 Comments:
"l'élu communiste (qui est plus LCR que PCF) "
tu peux nous en dire plus Emmanuel...
les sources stp merci
By Anonyme, at 9:43 AM
Votre commentaire me permet de corriger un lapsus (qui j'espère n'est pas révélateur!) pour lequel je vous prie de m'excuser. Un élu communiste "plus LCR que PCF", ça n'a pas de sens par rapport à mon texte. Ce que j'ai voulu dire, c'est "plus LCR que PS".
Mes sources? Ce que je sais de l'état d'esprit de la section communiste de St Quentin, beaucoup plus sur une ligne révolutionnaire que social-démocrate. Si je me trompe et si vous en savez plus que moi, dites le.
Bref, Olivier Tournay, puisque c'est de lui dont il s'agit (que j'apprécie beaucoup par ailleurs), me semble plus proche de Besancenot que de Royal. Là encore, ai-je tort?
Mais je ne veux pas dialoguer dans le dos de nos camarades communistes. Je sais qu'ils sont ce dimanche à la fête de l'Huma...
By Emmanuel Mousset, at 10:32 AM
et visiblement ils le font sans vous,
meme à la fete de l'huma vous etes tricard
By grandourscharmant, at 10:56 AM
Vous devenez de plus en plus idiot: je ne suis pas interdit de fête de l'Huma, je choisis de ne pas y aller cette année.
By Emmanuel Mousset, at 11:45 AM
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
By grandourscharmant, at 3:31 PM
Quel dommage!
By Emmanuel Mousset, at 3:39 PM
Emmanuel,
Il y à une grande différence entre Hirson et Saint Quentin.
Comme tu le sais, je suis Thiérchien et donc, la situation locale, je la connais.
Le problème avec la droite hirsonnaise, c'est qu'elle est incapable de trouver quelqu'un de charismatique ou tout simplement de connu ou de reconnu.
A Saint Quentin, ce n'est pas le même problème puisqu'il s'agit, à mon avis, d'un souci de concordance des courants qui composent la section locale. Cependant je n'irai pas plus loin, n'ayant aucun droit d'émettre un jugement en tant que Chevènementiste.
De plus, JJ THOMAS dispose d'une réelle reconnaissance localement et même plus. Ne pas oublier que c'est notre trés regrétté Maurice BRUGNON qui l'a formé avec des gens comme JP BALLIGAND ou T VERDAVAINE. Donc des pointures quand même.
Enfin, le taux d'abstention hirsonnais et saint-quentinois n'est nullement comparable.
C'est pour ça que je dis qu'il reste un espoir pour que la ville bascule. Mais il faut se mettre trés rapidement en ordre de marche.
Voilà pour ma petite analyse. Elle vaut ce qu'elle vaut.
L.E.
By Anonyme, at 12:23 PM
Laurent,
Je suis d'accord avec ta conclusion. D'accord aussi que la guerre des courants nous prive de toute perspective d'avenir.
Mais qu'est-ce qui alimente cette guerre? Le fait que nous non plus, à St Quentin, nous n'ayons pas de leader charismatique, connu et reconnu.
By Emmanuel Mousset, at 2:00 PM
L'opposition n'a pas examinée ses ouailles ! Il faut présenter des gens propres quand on veut être crédible !
By choupette, at 2:19 PM
L'opposition n'a pas examinée ses ouailles. Il faut sélectionner des gens propres lorsque l'on veut être crédible !
By choupette, at 2:22 PM
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