L'Aisne avec DSK

02 février 2009

L'Europe c'est parti.

Bonsoir à toutes et à tous.

Martine Aubry a lancé hier, au rassemblement national des secrétaires de section, notre campagne pour les élections européennes. On les oublie un peu trop, celles-là. A tort. La droite nous rappelle leur existence, en annonçant régulièrement qu'un tel, une telle vont mener la liste de telle région. Pas très passionnant. Il ne faudrait pas que le PS tombe dans ce travers, que l'organisation des listes dévore notre temps. Quatre mois, c'est court.

Vincent Peillon a expliqué que cette échéance pouvait être le point de rassemblement des socialistes. C'est bien, parce que ça patine un peu de ce côté-là. Je ne jette la pierre à personne, même si j'ai ma petite idée, que je garde pour moi. Toujours est-il qu'il est vraiment temps de se rassembler, que Martine Aubry a commencé ce travail qu'il faut porter encore plus loin. Retrouver toutes les sensibilités sur une même liste, voilà l'unité en politique. Le reste, ce sont de jolis mais vains mots. Les ségolénistes demandent un tiers des places. On verra. Mais je le répète: ne réduisons pas les européennes à ça.

A quoi alors? D'abord, revalorisons le mandat de député européen, n'en faisons plus une punition, un pis aller pour certains (je pense à Rachida Dati). Politiquement, un député européen devrait recevoir autant de considération qu'un député français. C'est loin actuellement d'être le cas. Martine Aubry a insisté sur deux orientations qui devraient redorer le blason des parlementaires de Strasbourg: le non cumul de leur mandat, leur engagement de ne pas postuler à une élection législative (un mandat ne doit pas être interrompu au profit d'un autre). Je ne sais pas si Martine sera suivie sur ces deux points, tellement ils recouvrent des enjeux de courants et de personnes, mais je la soutiens entièrement là-dessus, ces propositions me semblant très saines.

Et puis, il y a l'Europe que nous voulons. La motion D, qui a obtenu la majorité, avec le soutien de la motion A et C, a défendu le dépassement des inconciliables, ouiistes et nonistes, comme on les appelle. L'affaire de la Constitution européenne ne doit plus être une cause de déchirement entre nous. Il faut tourner la page. Je crois que c'est fait. Les nonistes intégraux ont quitté le Parti avec Mélenchon. Il nous faut maintenant construire ensemble autre chose. Nous le devons, car le socialisme français a toujours été un socialisme européen.

Nous le devons encore plus avec la crise financière mondiale, qui justifie fortement la construction européenne. L'euro notamment, comme le rappelait hier Jospin au Grand-Jury RTL-Le Monde, a protégé les monnaies nationales des secousses du système financier. Kessler, que je citais ce dimanche, expliquait lui aussi, idéologue patronal, la nécessité d'une régulation mondiale, à l'image de ce qui se met en place en Europe. Et ce n'est pas parce que c'est un ancien haut responsable du Medef qui le dit qu'il a tort! L'Europe comme réponse à la crise, ce pourrait être un beau thème de campagne. Allons-y, ne tardons pas trop. Car Cohn-Bendit et ses écolos, Besancenot et le probable "front de gauche" nous attendent au coin du bois électoral. Et ça pourrait faire mal, parce que les uns et les autres ont du savoir faire...


Bonne nuit.