A mes camarades ségolénistes.
Mes camarades ségolénistes se réunissent à Paris ce samedi, au sein de leur courant "L'Espoir à Gauche". Ségolène publie la semaine prochaine son dernier ouvrage, "Femme debout", où elle dit franchement ce qu'elle pense des socialistes et de Sarkozy, traité de "petit garçon" qui joue au cow-boy. Ses amis sont plutôt critiques envers le "plan de relance" proposé par le PS. Malek Boutih parle de "régression", le juge "coûteux" et craint qu'il n' "hypothèque nos chances pour les échéances à venir". C'est sévère. Julien Dray, autre ségoléniste, n'est pas plus tendre: il fustige "une conception misérabiliste", une "gauche de compassion et d'aigreur", des "mesures-rustines".
Que faut-il penser de ces réactions? D'abord, je comprends mes camarades ségolénistes, leur amertume, peut-être même leur rage: quand on a failli gagner mais qu'on a perdu, c'est rageant, je sais, je connais. Mais j'ai toujours pensé qu'entre socialistes, il ne devait y avoir ni gagnant, ni perdant, ou plutôt que nous devrions tous, dans une configuration idéale, nous sentir gagnant. Comment vaincre la droite si certains d'entre nous se sentent exclus?
La situation n'est pas simple, quand deux forces d'à peu près même importance coexistent, et doivent par conséquent cohabiter. Le schéma satisfaisant dans toute structure démocratique, c'est majorité-minorité, et pas deux blocs à égalité. Mais nous en sommes là, il faut faire avec, et le mieux possible. Il faut donc "s'arranger". J'aime bien ce mot, si difficile à mettre en oeuvre: s'arranger!
Ségolène a son style, qui n'est pas le mien, mais que je respecte. J'admets qu'on puisse se laisser aller, même contre ses camarades. Nul n'est complètement maître de soi, moi le premier. Mais l'écrire dans un livre d'entretien, qu'on relit, qu'on médite, qu'on corrige, dont on connaît la portée politique, pourquoi? S'il n'y avait que Ségolène, ça ne me dérangerait pas. J'aime la liberté, et la polémique fait partie de la vie.
Mais ce qui m'inquiète, c'est le mauvais exemple donné aux militants, qui à leur tour se croiront autorisés à tout critiquer. Ségolène n'est bien sûr pas la seule, ni la première à tomber dans ce travers. Tout a commencé en 2005, où pour la première fois dans son histoire, le PS a permis, à mon avis à tort, à des camarades de militer contre la décision prise par sa majorité de voter oui au référendum européen.
Le plan de relance, j'admets qu'il n'est pas très original mais banalement keynésien. Ceci dit, il a le mérite d'exister, et la situation exigeait l'efficacité, pas l'originalité. Et que n'aurait-on pas reproché à Martine Aubry si elle n'avait pas pris cette initiative collectivement élaborée? Ce plan de relance est une réponse immédiate à la crise financière, une riposte urgente et nécessaire à la politique de droite. Il le fallait, c'est fait. Ce n'est pas parfait? S'il fallait attendre la perfection en politique, on ne proposerait jamais rien.
Et puis, le projet plus original que réclament Julien Dray et Malek Boutih, il viendra en son temps, et ça ne peut pas être maintenant. Nous devons en discuter tous ensemble, organiser des conventions thématiques dans cet objectif. Cela se fera, Martine l'a promis. Ce projet devrait être pertinent, mobilisateur, attractif, ce sera le socialisme des prochaines années, le socialisme pour ce début de siècle, un projet dans lequel chacun se reconnaîtra parce que chacun aura apporté sa pierre à l'édifice. Je ne connais que cette méthode-là pour rassembler et pour gagner.
A tous les niveaux, national, fédéral, local, cette unité est nécessaire. Elle ne doit pas être un mot pour faire beau, mais une pratique, l'ouverture des responsabilités à tous. On ne fera rien sans les ségolénistes, eux ne feront rien sans nous. Tournez la question dans tous les sens, vous tomberez sur la même réponse, celle que je viens de donner.
Bon après-midi,
et bonne réunion de courant
à mes camarades ségolénistes.
Que faut-il penser de ces réactions? D'abord, je comprends mes camarades ségolénistes, leur amertume, peut-être même leur rage: quand on a failli gagner mais qu'on a perdu, c'est rageant, je sais, je connais. Mais j'ai toujours pensé qu'entre socialistes, il ne devait y avoir ni gagnant, ni perdant, ou plutôt que nous devrions tous, dans une configuration idéale, nous sentir gagnant. Comment vaincre la droite si certains d'entre nous se sentent exclus?
La situation n'est pas simple, quand deux forces d'à peu près même importance coexistent, et doivent par conséquent cohabiter. Le schéma satisfaisant dans toute structure démocratique, c'est majorité-minorité, et pas deux blocs à égalité. Mais nous en sommes là, il faut faire avec, et le mieux possible. Il faut donc "s'arranger". J'aime bien ce mot, si difficile à mettre en oeuvre: s'arranger!
Ségolène a son style, qui n'est pas le mien, mais que je respecte. J'admets qu'on puisse se laisser aller, même contre ses camarades. Nul n'est complètement maître de soi, moi le premier. Mais l'écrire dans un livre d'entretien, qu'on relit, qu'on médite, qu'on corrige, dont on connaît la portée politique, pourquoi? S'il n'y avait que Ségolène, ça ne me dérangerait pas. J'aime la liberté, et la polémique fait partie de la vie.
Mais ce qui m'inquiète, c'est le mauvais exemple donné aux militants, qui à leur tour se croiront autorisés à tout critiquer. Ségolène n'est bien sûr pas la seule, ni la première à tomber dans ce travers. Tout a commencé en 2005, où pour la première fois dans son histoire, le PS a permis, à mon avis à tort, à des camarades de militer contre la décision prise par sa majorité de voter oui au référendum européen.
Le plan de relance, j'admets qu'il n'est pas très original mais banalement keynésien. Ceci dit, il a le mérite d'exister, et la situation exigeait l'efficacité, pas l'originalité. Et que n'aurait-on pas reproché à Martine Aubry si elle n'avait pas pris cette initiative collectivement élaborée? Ce plan de relance est une réponse immédiate à la crise financière, une riposte urgente et nécessaire à la politique de droite. Il le fallait, c'est fait. Ce n'est pas parfait? S'il fallait attendre la perfection en politique, on ne proposerait jamais rien.
Et puis, le projet plus original que réclament Julien Dray et Malek Boutih, il viendra en son temps, et ça ne peut pas être maintenant. Nous devons en discuter tous ensemble, organiser des conventions thématiques dans cet objectif. Cela se fera, Martine l'a promis. Ce projet devrait être pertinent, mobilisateur, attractif, ce sera le socialisme des prochaines années, le socialisme pour ce début de siècle, un projet dans lequel chacun se reconnaîtra parce que chacun aura apporté sa pierre à l'édifice. Je ne connais que cette méthode-là pour rassembler et pour gagner.
A tous les niveaux, national, fédéral, local, cette unité est nécessaire. Elle ne doit pas être un mot pour faire beau, mais une pratique, l'ouverture des responsabilités à tous. On ne fera rien sans les ségolénistes, eux ne feront rien sans nous. Tournez la question dans tous les sens, vous tomberez sur la même réponse, celle que je viens de donner.
Bon après-midi,
et bonne réunion de courant
à mes camarades ségolénistes.
9 Comments:
ce "mauvais exemple" donné a dray et boutih ne vaut pas les attaques (scandaleuses) de personnes pratiqués par messieurs bartolone et cambadélis.
Question de point de vue...
By Anonyme, at 4:48 PM
Toutes les attaques contre les personnes sont condamnables. Si attaques il y a.
By Emmanuel Mousset, at 10:55 PM
Il est bien sur évident
que ce que vous appelez attaques ne peut pas etre la vérité.
Il ne peut pas etre possible que JD et MB aient juste été honnêtes et sincères.
Et bien évidement si je partage leur point de vue,
c'est évidement pour des raisons politiciennes,
pas du tout,
parce qu'évidement il s'agit de la vérité.
Tout cela ne peut pas etre possible car sinon vous manqueriez à votre devoir de sincérité.
By grandourscharmant, at 11:12 PM
Mes camarades sont honnêtes et sincères. Vous, en revanche, vous êtes un malotru qui cherche à tout embrouiller.
By Emmanuel Mousset, at 11:49 PM
organiser des conférences thématiques ?
comme le fait l'ump depuis des années,
c'est bien que vous vous y mettiez.
JPL et AF aussi sont honnetes et sinceres.
Vos positions évoluent tellement d'un mois sur l'autre,
d'un trimestre sur l'autre.
Une mise à jour est certainement indispensable.
By grandourscharmant, at 12:18 AM
A part vous, tout le monde est honnête et sincère, j'en conviens.
Quant aux conférences thématiques de l'UMP, c'est de l'amuse-gogo, pour des personnes dans votre genre. Bertrand va vous en donner, ne vous inquiétez pas. C'est un spécialiste en la matière.
Tout ça n'a rien à voir avec les conventions du PS, qui sont finalisées par des votes et qui contribuent à l'élaboration d'un projet politique.
By Emmanuel Mousset, at 10:48 AM
Un amuse gogo qui a élaboré le projet présidentiel qui a conduit à la victoire de notre candidat au présidentiel.
Est ce parce que ces réunions sont ouvertes à tous y compris aux élus de gauche que vous etes aussi aigri et aussi amer.
Vous vous défiez de moi,
vous avez bien raison.
C'est que je vous fais peur
et vous faites bien.
By grandourscharmant, at 10:50 PM
Je laisse de côté l'aigreur, l'amertume et la peur. Si ça vous amuse de le penser, si ça vous rassure, je vous le laisse volontiers.
Sinon, l'UMP est un parti hyper-centralisé, présidentiel, électoraliste, sans débats comparables à ceux du PS.
By Emmanuel Mousset, at 1:43 PM
Bon article. Faire preuve de sagesse est une performance a salué aujourd'hui au ps. Pour ma part étant "Ségolèniste "comme on dit mais esprit libre tout de même, Je pense que les déclarations de Ségolène dans son livre ne sont que le résultat d'années de guerres internes dans un premier temps puis de ségophobie, et même de haine dans un deuxième temps (à partir de 2006). Si le ps est dans cet état aujourd'hui c'est grâce à 10 ans de mauvaise gestion et de conservatisme institutionnel.Nous ne pouvons plus revenir en arrière malheursement...
By Anonyme, at 2:24 PM
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