Disparition apparition.
Bonsoir à toutes et à tous.
A trois semaines de notre université d'été de La Rochelle, les journalistes et intellectuels se penchent sur le sort du PS. Bernard-Henri Lévy avait ouvert le feu (c'est le cas de le dire) en début d'été, demandant la dissolution de notre Parti (j'y avais consacré un billet). Jean-François Kahn, dans Marianne, a suivi il y a peu, réitérant dans ce sens. Peut-être aurait-il dû plutôt s'interroger sur la dissolution du MoDem, dont il a porté les couleurs et l'échec aux européennes ...
Jean Daniel, conscient que le débat ne pouvait pas échapper au Nouvel Obs, a cette semaine redonné la parole à BHL et à mon camarade Henri Weber, après avoir exposé la semaine dernière son point de vue. Son analyse : le problème du PS, c'est qu'une partie de ses idées ont été prises par les autres, notamment la droite. C'est plutôt bien vu. Il en conclut que la dissolution serait un non sens. Il a raison.
Weber plaide bien sûr pour le maintien de notre Parti, avec un argument puissant : rien en l'état des choses ne pourrait remplacer le PS. Or la nature (politique) a horreur du vide. En démocratie, la majorité appelle une opposition, la droite une gauche, l'UMP un PS. J'approuve. Le risque, non d'une disparition mais d'un effacement, existe cependant. C'est ce qu'ont subi les travaillistes britanniques : 19 ans dans l'opposition !
Alain Minc, qui se veut d'une façon très baroque le "dernier marxiste français", y va de sa réflexion dans Le Point, et là encore je suis assez d'accord. Il trouve que les socialistes ont délaissé la défense des pauvres et des classes populaires, se dévouant exclusivement aux classes moyennes. C'est vrai. Nous avons besoin d'un recentrage sociologique sur ce qui fait depuis toujours le coeur de notre électorat.
Je suis au final satisfait : tant qu'on parlera de nous, c'est que nous serons bien vivants. Notre disparition ? Je vous rappellerai ce mot d'un personnage dans Les Enfants du Paradis de Marcel Carné : apparition, disparition ! C'est la loi du théâtre, c'est aussi celle de la politique, que j'inverserai cependant : disparition, apparition, voilà depuis longtemps le destin du PS (et celui de tout homme politique).
Bonne soirée.
A trois semaines de notre université d'été de La Rochelle, les journalistes et intellectuels se penchent sur le sort du PS. Bernard-Henri Lévy avait ouvert le feu (c'est le cas de le dire) en début d'été, demandant la dissolution de notre Parti (j'y avais consacré un billet). Jean-François Kahn, dans Marianne, a suivi il y a peu, réitérant dans ce sens. Peut-être aurait-il dû plutôt s'interroger sur la dissolution du MoDem, dont il a porté les couleurs et l'échec aux européennes ...
Jean Daniel, conscient que le débat ne pouvait pas échapper au Nouvel Obs, a cette semaine redonné la parole à BHL et à mon camarade Henri Weber, après avoir exposé la semaine dernière son point de vue. Son analyse : le problème du PS, c'est qu'une partie de ses idées ont été prises par les autres, notamment la droite. C'est plutôt bien vu. Il en conclut que la dissolution serait un non sens. Il a raison.
Weber plaide bien sûr pour le maintien de notre Parti, avec un argument puissant : rien en l'état des choses ne pourrait remplacer le PS. Or la nature (politique) a horreur du vide. En démocratie, la majorité appelle une opposition, la droite une gauche, l'UMP un PS. J'approuve. Le risque, non d'une disparition mais d'un effacement, existe cependant. C'est ce qu'ont subi les travaillistes britanniques : 19 ans dans l'opposition !
Alain Minc, qui se veut d'une façon très baroque le "dernier marxiste français", y va de sa réflexion dans Le Point, et là encore je suis assez d'accord. Il trouve que les socialistes ont délaissé la défense des pauvres et des classes populaires, se dévouant exclusivement aux classes moyennes. C'est vrai. Nous avons besoin d'un recentrage sociologique sur ce qui fait depuis toujours le coeur de notre électorat.
Je suis au final satisfait : tant qu'on parlera de nous, c'est que nous serons bien vivants. Notre disparition ? Je vous rappellerai ce mot d'un personnage dans Les Enfants du Paradis de Marcel Carné : apparition, disparition ! C'est la loi du théâtre, c'est aussi celle de la politique, que j'inverserai cependant : disparition, apparition, voilà depuis longtemps le destin du PS (et celui de tout homme politique).
Bonne soirée.
16 Comments:
Et ton adage est juste valable pour les socialistes
ou il fonctionne aussi pour les dinosaures, les pharaons, l'atlantide, les petits hommes verts ?
Vu qu'eux aussi,
on en parle tout le temps,
ils doivent être bien vivant.
By Anonyme, at 12:11 AM
Ah! Bipartisme, quand tu nous tient!!
Et les gens qui pensent qu'il y a du bon dans les deux camps, y font quoi?
n'y aurait il pas en France de place pour une offre politique nouvelle?
By Lightbulb, at 9:06 AM
Un patient en état de mort cérébral est vivant,
aux soins intensifs,
c'est l'appareil qui les maintient en vie.
Ceux qui ont pu le connaitre en parle,
espere un miracle,
font comme s'il allait se réveiller
et refuse de le débrancher.
Si le corps fonctionne encore,
l'esprit est mort.
Le deuil n'est pas quelque chose de facile à faire,
mais il est indispensable pour éviter l'acharnement thérapeutique.
C'est dans ces moments là,
qu'on voit la réalité des individus,
les membres du ps sont pour l'euthanasie, en général,
mais refuse de laisser leur parti finir dans la dignité quand il faut passer à l'acte.
By Anonyme, at 11:24 AM
"Il trouve que les socialistes ont délaissé la défense des pauvres et des classes populaires, se dévouant exclusivement aux classes moyennes."
Il serait temps que le PS se désintéresse des bobos et des nantis.
Il serait temps que le PS se rende compte qu'il y a toujours en France des pauvres et des classes populaires.
Jospin en avait même banni de son vocabulaire le mot "ouvrier".
C'est eux (les ouvriers, les salariés, les précaires) qui portent tout le poids de la crise (licenciements en masse, paupérisation).
C'est sur eux, telle une proie, que tombe la pieuvre Sarkozy et ses amis les extrêmistes libéraux et les intégristes du profit-maximum-qu'elles-qu'en-soient-les-conséquences.
Il serait temps que le PS constitue une vraie opposition à tout ce petit monde.
On peut toujours rêver!
By Anonyme, at 11:35 AM
Le PS n'est pas une oeuvre de charité ne s'occupant que des déshérités. Il prend en charge l'ensemble de la société.
By jpbb, at 11:50 AM
On peut toujours rêver oui,
le MPF et CPNT s'apprête à rallier l'UMP,
quand les alliés historiques du PS
s'en défient de plus en plus et veulent s'autonomiser.
Il va peut-être à un moment donné falloir en finir avec le prêt à penser.
Les slogans ne font pas une politique.
Et ce n'est pas en répétant encore et toujours,
Sarkozy, c'est pas bien qu'on vient en aide aux gens.
La majorité des gens a décidé que personne ne proposait plus et mieux que lui.
Où est le projet alternatif réaliste et réalisable ?
By Anonyme, at 11:57 AM
Le ps ne prend surtout pas en charge les déshérités,
ils n'ont pas d'argent
C'est de la faute du gouvernement et de la droite,
s'ils sont pauvres.
Le ps n'en est pas responsable.
By Anonyme, at 12:00 PM
Les idées appartiennent à ceux qui s'en emparent.
J'espère également que l'on va venir me dépouiller des miennes, afin que comme toi Emmanuel, je puisse batifoler à plumes, dans la garrigue... ;-))
Alain Minc, dernier marxiste givré ? Le pauvre...
By jpbb, at 12:53 PM
A l'anonyme de 11.35 :
Rectificatif : Jospin n'a jamais hésité à parler des ouvriers, contrairement à ce qu'affirme la légende anti-socialiste.
By Emmanuel Mousset, at 6:01 PM
Rien qu'à Vilvoorde,
il leur a clairement dit qu'il ne pouvait rien faire pour eux.
By Anonyme, at 8:43 AM
C'est donc bien la preuve que Jospin parlait des ouvriers et aux ouvriers. Quant aux responsabilités des patrons, il ne faut pas les mettre sur le dos de l'Etat. Jospin a eu raison de dire la vérité. C'est ce qui le distingue de Sarkozy, qui laisse croire que l'Etat peut tout, ce qui du coup dédouane les chefs d'entreprise de toute responsabilité.
Mais peut-être êtes-vous un admirateur de Sarkozy ?
By Emmanuel Mousset, at 11:57 AM
Même quand l'état est actionnaire majoritaire,
il ne peut rien !!!
Autant supprimer le secteur public alors,
mais c'est ce que veulent tous les sociaux-libéraux comme toi.
C'est toi qui admire Sarkozy,
sinon tu n'en parlerais pas autant,
tu le trouves fascinant.
By Anonyme, at 2:45 AM
Je parle de Sarkozy parce que je le combats. Expliquez-moi comment on peut combattre un adversaire sans en parler. Moi je ne vois pas.
Je ne suis fasciné ni par Sarkozy ni par personne, pas même par moi.
By Emmanuel Mousset, at 12:49 PM
Ce n'est pas sa politique qui te pose problème mais sa personne.
Puisque c'est lui que tu combats pas ses idées.
Si on lui applique tes critères d'évaluations,
c'est la jalousie qui te pousse à le combattre.
Comme tu reproches à ceux qui te combattent d'etre jaloux de toi.
By Anonyme, at 9:15 PM
Non, Bertrand est un gars plutôt sympa et très pro. Je n'ai rien contre sa personne. C'est sa politique qui me dérange. Mais pour combattre ses idées, je suis bien obligé d'attaquer sa personne (puisque des idées sont toujours portées par une personne, elles ne volent pas abstraitement dans les airs). Ou alors, gros malin, dites-moi comment je fais.
By Emmanuel Mousset, at 10:45 PM
On pourra dire ce qu'on veut,
mais le serrage de louche en politique,
c'est quand même quelque chose.
Il aura suffit que XB lui serre la main pour devenir un gars plutot sympa et très pro.
By grandourscharmant, at 6:39 PM
Enregistrer un commentaire
<< Home