Débat à l'ancienne.

Bonsoir à toutes et à tous.

Je suis allé hier soir à une réunion publique anti-socialiste. Bizarre ? Pas du tout ! Il faut connaître les critiques de l'adversaire pour riposter et le battre. Et puis, cette initiative était surréaliste, puisque co-organisée par l'UMP et des dissidents communistes. Les uns et les autres se sont retrouvés à la fin autour d'un verre (de l'amitié ?). Reconnaissez que ce genre d'événement, assez rare, méritait d'être observé.

Le spectacle, c'était le débat Gremetz-Cayeux, qui partagent dans cette affaire des intérêts communs. Pour la droite, faire de Gremetz son seul adversaire à gauche, afin de faire oublier son véritable et redoutable adversaire, Gewerc. Pour les communistes dissidents, apparaître comme le leadership en se faisant en quelque sorte adouber par Cayeux. L'adversaire commun, ce sont les socialistes. Et ça crée des liens.

Le fond du débat était simple : il n'y avait pas de fond ! Gremetz reproche à Gewerc de financer les multinationales, Cayeux de ne rien faire du tout. Le communiste dissident faire rire la salle, y compris la droite locale (Ryo, Maître, Huel) quand il propose d'instaurer la gratuité dans les trains régionaux. Plus on est de fous, plus on rit.

Bref, le grand défouloir anti-socialiste, un Gremetz assez indulgent pour Cayeux, une Cayeux plutôt gentille pour Gremetz. On sent bien que tout ça est fait pour épater la galerie. Pourtant, au bout de deux heures de débat, mon opinion s'est affiné et un peu transformé. Ce débat à l'ancienne, d'un niveau souvent déplorable, a au moins le mérite d'exister, de permettre l'expression politique. La démocratie est rarement faite de conversations de haute volée où règne la courtoisie. A Saint-Quentin, Cayeux et Gremetz, avec leur style qui n'est pas le mien, ont montré l'importance de la confrontation publique.

Et puis, le Carré Saint-Jean, lieu de la réunion, était plein, au moins 200 personnes. Je préfère, à tout prendre, ce dynamisme réel, même grossier, à l'atonie et à l'inertie d'une certaine gauche bureaucratisée. Gremetz a des allures de fou, mais c'est aussi parce qu'il est un vrai passionné, qui donne à la politique de l'élan, de l'ardeur. Cayeux ressemble à une grande bourgeoise au brushing parfait, mais c'est aussi une candidate qui va au charbon et ne craint pas de se frotter à l'enfant terrible du communisme français.

C'est pourquoi, en sortant de la salle, j'étais dans un état d'esprit plus positif qu'en entrant. Le pire en politique, c'est la mort. Il faut de la vie. Hier soir à Matisse, la vie était là, même si le contenu ne me plaisait pas. Gremetz et Cayeux ont fait la fête à Gewerc ! Mais c'est à nous, socialistes, de répondre, de riposter, de relever le défi. Nous en avons les moyens. Il suffit de les mettre en oeuvre.


Bonne soirée.