L'Aisne avec DSK

07 mars 2010

Mes années Gicquel.

Bonjour à toutes et à tous.


C'est en donnant à manger à mon chat, ce matin de bonne heure, que j'ai appris la mort de Roger Gicquel. Mon chat n'a pas été plus ému que ça. Moi si. Je ne sais pas si le nom de Gicquel vous parle. Moi oui. Je l'associe d'abord à mes années d'adolescence et d'internat, à une époque où il fallait se battre pour avoir le droit de regarder, dans les pensionnats des lycées, le journal de 20 heures, qu'on appelait "les informations", et pas encore le "JT", dénomination plus chic.

Ces années-là, la décennie 70, j'ai appris la politique en partie grâce à Roger Gicquel. On ne parlait pas encore d' "icône" de la télévision, mais c'en était une, qui ne ressemblait pourtant pas à une vedette : timide, réservé, ne livrant rien de sa vie privée, Gicquel s'effacera de nos existences une fois sa mission achevée, au début des années 80. Rien à voir avec les présentateurs d'aujourd'hui : Gicquel, c'était l'anti-Poivre d'Arvor, et c'est ce qui me plaît en lui et qui m'émeut au lendemain de sa disparition.

Gicquel, et c'est pourquoi je veux vous en parler ici, c'est la France politique des années 70, une époque où la télévision se répand dans les foyers et où ses actualités commencent à imprimer la vie politique. Il y avait d'abord le générique du journal de TF1, où officiait Roger Gicquel : très saccadé, un brin solennel, comme pour bien indiquer qu'on entrait dans quelque chose de grave, de sérieux (à rapprocher aussi, à la même époque, du générique grandiose des Dossiers de l'Ecran).

Alors la figure de Roger Gicquel apparaissait à l'écran, et l'on comprenait tout de suite qu'il n'était pas question de rigoler : regard triste, yeux cernés, traits figés et profonds, sourire pâle, voix aussi grave que le contenu de ses propos, Gicquel c'était d'abord une gueule, qui ne passerait plus du tout aujourd'hui, où il faut sourire de toutes ses dents, se montrer lisse, transparent, fluide, gentillet, à la mode Ferrari ou Pernaut. Gicquel, c'était du lourd, du rugueux, dans un style très personnel, une parole très écrite, assez littéraire qu'on ne retrouve plus. Il trébuchait parfois sur les mots, se reprenait, ses lapsus faisaient tout son charme et son humanité.

Quand le journal se terminait et que Gicquel nous quittait, son regard de chien battu et son pauvre sourire semblaient exprimer le regret de nous avoir entretenu d'un monde terrible dominé par le malheur. Cette ultime élégance du présentateur ne me désespérait pas, au contraire. Je la recevais comme un encouragement à transformer ce monde si terrible, si malheureux, si injuste. J'en suis encore là. Le scepticisme de Gicquel a pu être critiqué, Coluche en a même fait l'élément d'un sketch, mais il a contribué à ma conscience politique, beaucoup plus que ne le ferait l'optimisme niais, platiné et doucereux en vigueur aujourd'hui.

On a beaucoup critiqué aussi le fameux "La France a peur", à propos d'un fait divers, criminel, qui attestait à cette époque d'un même sentiment d'insécurité que de nos jours. Mais Gicquel n'a nullement voulu tenir un discours "sécuritaire", il s'en est même voulu qu'on ait pu interpréter ainsi sa formule, lui qui était hostile à la peine de mort et qui désignait alors le sentiment de peur non pour l'exacerber (voir mon billet d'hier sur le tract de l'UMP) mais pour le surmonter.

En ces années 70, je regardais également et appréciais tout autant, au journal de 13 heures, Yves Mourousi, dans un style opposé, décontracté, marrant, qui annonçait la décennie suivante, les années frime et fric, les années 80. Mais entre les deux, c'est à Gicquel que va mon coeur, c'est lui qui m'a fait comprendre que la politique était quelque chose de sérieux et que l'actualité ne pouvait pas être traitée comme un divertissement mais comme une réflexion. Nous en sommes très loin aujourd'hui.

Roger Gicquel est mort hier, mais il est encore présent, vivant, pour ainsi dire éternel, dans le coeur de beaucoup d'entre nous de cette génération. Parce que Gicquel, s'il n'y avait qu'un mot à retenir sur lui, c'était un homme de coeur.


Bon dimanche.

9 Comments:

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    trop d' informations tue l'information !
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    By Anonymous Anonyme, at 1:07 PM  

  • une autre époque et Gicquel n'était certainement pas le meilleur des présentateurs tant son air de martyre avait de quoi vous gacher toute la semaine si vous aviez le malheur de le regarder le dimanche soir;les années Pompidou qui, l'auvergnat ( tiens..un autre) n'avait pas hésité à déclarer " que la 1ere chaine ,c'était la voix de la France"..rien que cà eh oui;n'oublions pas non plus que nous étions dotés d'un ministère de la communication et les ondes et la TV étaient aux ordres

    By Anonymous MF, at 7:04 PM  

  • Avec Giscard, l'étau s'est quand même desserré. Ce n'était plus la vieille ORTF gaulliste.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 8:11 PM  

  • *
    le v'la GISCARDIEN des fois pourtant il y a 2 minutes il disait UDF RPR UMP c' est toudi du pareil au même , PAUV TI EM i perd toute sa boule !!
    *

    By Anonymous Anonyme, at 8:13 PM  

  • *
    *
    *
    MOUSSET ajoute à la liste de ses insultes ..

    RAPPEL :

    les autistes

    les IME

    les SYNDICALISTES

    ET maintenant les pompiers ...

    Cela confirme son état d' irresponsabilité totale ... et quand il se compare à F G , c'est du virtuel !!!!!

    il y a longtemps qu 'il n'existe plus en politique et comme certain il est exclu par ses propos ..
    *

    Oubliez vite MOUSSET ...

    Ses propos incohérents

    Sa méchanceté de barbare inculte et vous allez revenir à la réalité loin des contes de DRACULA ..................
    *

    4:49 PM

    By Anonymous Anonyme, at 8:37 PM  

  • J'espère qu'un vampire va vous mordre jusqu'au sang.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 10:29 AM  

  • * un peu de culture dans ce monde et ce BLOG de OUF !!!!

    recette des Mannele ( petits bonhommes)

    traditionnellement, le repas du soir de la St Nicolas, chocolat chaud, du vrai,

    mandarines, papillotes et Mannele.

    500gr de farine

    15cl de lait

    2 oeufs

    1 sachet levure de boulanger

    150gr de beurre mou

    80gr de sucre

    1 sachet de sucre vanillé

    1 jaune d'oeuf pour badigeonner les Mannele

    Préparation:

    Dans un saladier, mélanger la farine, le sucre, le sucre vanillé, les oeufs, le beurre ,

    la levure et le lait tiédi.

    Pétrir jusqu'à obtention d'une pâte élastique.

    couvrir avec un torchon , laisser la pâte doubler de volume dans un endroit tiède.

    Prélever alors des boules de 50gr environ et former des boudins.

    Faites une entaille pour les jambes et 2 pour les bras.

    passer du jaune d'oeuf

    Laisser à nouveau doubler de volume.

    puis mettre au four 180° 20à 25 mn.

    Belle Saint Nicolas à tous

    que de souvenirs

    LES FALUCHARDS de la SAINT NIC !!!!
    *

    4:46 PM

    By Anonymous Anonyme, at 4:48 PM  

  • *
    Les 5 voitures les plus rapides
    du monde




    L'une accroche les 340 km/h. L'autre affiche 600 ch. Une troisième se négocie à près de 500 000 euros. Un rêve inaccessible ? De la collection ? Des passe-droits ? Justement pas. Voici les 5 voitures les plus rapides du monde qui sont réellement en vente en ce moment. Seule sésame : l'argent. C'est le moment de vous rappeler vos chiffres porte-bonheur pour la prochaine cagnotte du loto.



    Les 5 voitures les plus rapides du monde
    Pagani Zonda S 7.3 :
    340 km/h
    Mercedes SLR : 334 km/h
    Lamborghini Murcielago :
    334 km/h
    Porsche Carrera GT :
    330 km/h
    Saleen S7 : 330 km/h



    A l’heure où le gouvernement fait la chasse à tout ce qui roule et peut dépasser les sacro-saintes limitations de vitesses, voici un article qui va faire du bien à ceux dont le pied droit fourmille de démangeaisons.

    Aujourd’hui, la plupart des constructeurs ont compris qu’ils se doivent d’avoir dans leur catalogue une voiture extraordinaire pour prouver leur savoir-faire.

    Même si la production de ces modèles reste confidentielle en raison notamment des tarifs prohibitifs, elles continuent pourtant de fasciner tous les amateurs de belles mécaniques.

    Pour établir ce classement, nous avons pris en compte uniquement les modèles commercialisés à l’heure actuelle. Cela sous-entend que nous n’avons pas retenu la Bugatti Veyron (406 km/h) non vendue pour l’instant, l’Edonis (360 km/h) qui n’est plus fabriqué de nos jours, ni même la Ferrari Enzo (350 km/h) dont les 349 exemplaires sont déjà tous vendus.

    La rédaction de Caradisiac n’ayant pas eu la chance d’essayer tous ces modèles, nous avons été obligés de faire confiance aux chiffres fournis par les constructeurs, notamment en ce qui concerne les Vmax.

    Au final, la victoire revient donc à la Pagani Zonda avec 340 km/h, la Mercedes SLR ex æquo avec la Lamborghini Murcielago avec 334 km et ensuite les Porsche Carrera GT et Saleen S7 avec 330 km/h.

    Les autres voitures supérieures à 300 km/h

    Bentley Continental GT, Callaway C12, Chrysler Viper SRT-10, Ferrari 575 Maranello, Ferrari 456 GT, Lamborghini Gallardo, Porsche GT2, Spyker C8, Aston Martin Vanquish.

    Les Français à la traine

    Les constructeurs tricolores n’ont jamais été réputés pour leurs bolides. En voici une nouvelle preuve. La plus rapide des Françaises est la Clio V6 avec une vitesse de pointe de 245 km/ soit près de 100 km/h en dessous des meilleures sportives. Ensuite, on trouve, les Citroën C5, Peugeot 406 et 406 Coupé V6 avec 240 km/h.

    Pas mal, mais peut mieux faire.



    Olivier Pagès

    Forum : que pensez-vous de ces voitures? Venez donner votre avis sur notre forum.

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    Pagani Zonda S 7.3 : 340 km/h





    *

    By Anonymous Anonyme, at 6:22 PM  

  • *
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    Les partisans

    Par le froid et la famine
    Dans les villes et dans les champs
    A l’appel du grand Lénine (bis)
    Se levaient les partisans.

    Pour reprendre le rivage
    Le dernier rempart des blancs
    Par les monts et par les plaines
    S’avançaient les partisans. (bis)


    Notre paix, c’est leur conquête
    Car en mil neuf cent dix-sept
    Sous les neig’s et les tempêtes
    Ils sauvèrent les Soviets. (bis)


    Ecrasant les armées blanches
    Et chassant les atamans
    Ils finirent leur campagne
    Sur les bords de l’Océan. (bis)


    *

    9:22 PM

    9:24 PM

    9:25 PM

    9:26 PM

    By Anonymous Anonyme, at 9:28 PM  

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