L'Aisne avec DSK

23 mai 2010

Un proverbe chinois.

Bonjour à toutes et à tous.


Trois jours après la "rumeur" d'un départ de Xavier Bertrand de Saint-Quentin pour poursuivre son avenir politique à Paris, où en sommes-nous ? L'intéressé a fortement démenti, précisant tout de même qu'on le demandait ici ou là, à Lille et à Reims, demain à l'Elysée pourquoi pas. C'est une coquetterie politique bien connue : on est candidat à rien mais tellement bon qu'on vous supplie quand même de l'être. Les hommes politiques aiment à montrer qu'ils sont désirés mais maîtres d'eux-mêmes, désintéressés, et ne succombant pas. C'est amusant : il y a dans cette fausse dérobade et cette vraie envie d'être l'élu des coeurs quelque chose de féminin chez des individus au profil pourtant viril.

Dans le microcosme politico-journalistique, l'avis très majoritaire est que Bertrand restera : quand on tient Saint-Quentin dans sa main, on la garde ! Il y a bien sûr le contre-exemple de Philippe Séguin quittant Epinal pour tenter sa chance dans la capitale, ou Renaud Dutreil laissant le sud de l'Aisne pour le département voisin : mais on a vu aussi leur échec. Quelques-uns pensent que le mauvais coup pourrait venir de la bande à Copé, qui laisserait ainsi entendre que Bertrand est un papillon prêt à se déposer sur n'importe quel fleur.

Ne nous cassons pas trop la tête à vouloir chercher la vérité là où il n'y en a sans doute pas. Certains échos viennent de nulle part et se diffusent un peu partout. La seule explication, c'est que ceux qui ne savent pas, et ils sont nombreux en politique, ont besoin de parler, de dire quelque chose et donc d'inventer n'importe quoi. Si je me reporte dix ans en arrière, qu'entendait-on à Saint-Quentin ? Que Pierre André était sérieusement menacé par Odette Grzegrzulka (le Figaro annonçait dans une estimation la victoire de la gauche aux municipales), que Xavier Bertrand avait pour seule ambition de devenir président du Conseil Général de l'Aisne, que le futur député serait Bernard Testu, un énarque forcément brillant et conseiller général (qui se souvient encore de son nom aujourd'hui ?).

Ainsi va la politique, au gré des rumeurs qui rarement se confirment. Je crois qu'un proverbe chinois dit à peu près ceci : "Celui qui parle ne sait pas, celui qui ne parle pas sait".


Bon dimanche sans rumeurs.

8 Comments:

  • Emmanuel, tu surestimes le pouvoir d'attraction de Saint-Quentin.
    C'est peut-être la plus grande ville de l'Aisne, mais ce n'est ni Marseille, ni Strasbourg,... ni Paris !
    XB a une envergure nationale. Je ne l'imagine pas se contenter de la gestion d'une ville de moyenne importance.

    By Blogger Thierry D., at 10:35 AM  

  • La question reste ouverte. La vraie question en politique est la suivante : que veut-on ? A quelle place aspire-t-on ? Certains sont prêts à prendre n'importe laquelle, pourvu que ce soit une place, même la plus insignifiante (tout ça étant par ailleurs parfaitement légitime, on ne fait pas de la politique pour écosser des petits pois).

    Que veut Bertrand ? Si c'est la place suprême, présidentielle, il restera à St Quentin. Parmi tous les chefs d'Etat, il n'y a que Chirac qui ait choisi de passer par la conquête d'une grande ville pour atteindre le sommet.

    Pour comprendre Bertrand, il ne faut retenir de lui qu'une seule chose : il a laissé un ministère, c'est-à-dire les honneurs, pour endosser la tâche ingrate, peu valorisante, de chef de parti. Ce qui l'intéresse, ce n'est pas la reconnaissance, l'éclat mais le pouvoir. C'est ce qui fait de lui un homme redoutable.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 12:30 PM  

  • Dans le même genre il y a aussi un proverbe chinois qui dit à peu près ceci:" Ecris seulement si tes écrits sont plus forts que le silence".

    By Anonymous Proverbe chinois, at 1:02 PM  

  • Dans mon Berry, il y a un proverbe de la même veine, quoique moins raffiné : "Ferme ta gueule si t'as rien à dire".

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 1:52 PM  

  • Effectivement c'est du lourd dans le Berry, mais le raffinement des chinois est indépassable.

    By Anonymous Proverbe chinois, at 3:21 PM  

  • Le Berry a connu son époque de grande civilisation, quand Bourges - Avaricum - était la capitale de la Gaule. Pendant tout le Moyen Age, cette province était brillante. Alors la Chine ...

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 5:46 PM  

  • Bon, nous sommes tous ( moi compris )
    là, à parler pour ne rien dire; on ne va pas chinoiser pour ça.

    By Anonymous Anonyme, at 6:09 PM  

  • C'est dimanche, il fait beau sur toute la France et Saint-Quentin fait la fête : nous avons le droit de parler pour ne rien dire sérieusement.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 8:10 PM  

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