L'Aisne avec DSK

24 octobre 2010

Georges Frêche est mort.

Georges Frêche, bien qu'exclus récemment du Parti socialiste, était un camarade. Je veux rendre ici hommage à sa mémoire. Non par pure convenance, puisque cet homme avait horreur des convenances, pour le meilleur et pour le pire, mais parce qu'un socialiste qui conquiert une grande métropole et une région mérite qu'on le salue. Je connais un peu Montpellier, j'y ai séjourné plusieurs fois : Frêche a transformé cette ville et y était extrêmement populaire. Ça invite tout de même au respect.

Mais il y a tout le reste, que je ne veux pas éluder au soir de sa disparition. La grandeur d'un homme est faite aussi d'ombre. Frêche passait pour autoritaire, brutal, cynique. Franchement, y a-t-il un seul politique d'un certain niveau qui soit doux, gentil et modeste ? Je n'en vois pas, sauf chez les candidats qui perdent les élections ou ne conservent pas très longtemps le pouvoir. C'est sans doute regrettable, on pourrait rêver à mieux, mais c'est ainsi, et qu'on ne se plaigne pas : c'était pire sous Jules César, la démocratie moderne a quand même domestiqué les moeurs politiques. Alors, laissons tomber ce genre de griefs : gauche ou droite, nos élus sont tous les mêmes sous ce rapport.

En revanche, les libres propos de Georges Frêche ont créés en plusieurs occasions la polémique et entraîné son exclusion du PS, avec raison. Mais Frêche n'était pas de notre époque, cette société devenue puritaine où le moindre mot vexe, choque, fait réagir. J'en sais quelque chose en rédigeant ce blog ! Je ne justifie évidemment pas ni n'excuse ses formules à l'emporte-pièce, blessantes et contre-exemplaires. Frêche était un provocateur dans un monde qui rejette la provocation et n'accepte que la dérision. Son passé maoïste explique beaucoup de choses.

Ce qui m'épate en lui comme en tous ceux de cette sorte, c'est qu'ils n'hésitent pas à dire ce qu'ils pensent, sans diplomatie ni hypocrisie, sans égard pour la susceptibilité des uns et des autres. Ça c'est bien. En même temps, il ne faut pas pousser le bouchon trop loin, à quoi s'est pourtant risqué le camarade Georges. Il est mort un peu jeune mais aura eu une belle vie. Je crois que c'était un brave homme qui s'est laissé aller à des paroles inacceptables. Je retiendrais ce soir le brave homme, je mettrais de côté les paroles inacceptables. Salut Georges, adieu camarade !


Bonne nuit.

2 Comments:

  • Un hommage parmi d'autres des politiques locaux ou nationaux !

    Jean-Pierre Grand, député-maire de Castelnau-le-Lez (UMP).

    «Cela faisait 27 ans que je travaillais pour l'agglomération avec Georges Frêche en parfaite intelligence et avec une vision commune de la politique. L'homme était hors-du-commun, sous une certaine brutalité, il y avait de l'humanité.

    L'homme de culture et le politique ne faisait qu'un et c'est pour ça qu'il était souvent mal compris.»

    By Anonymous Anonyme, at 10:29 PM  

  • C'était un romain, c'est sûr, et on est presque soulagé qu'il n'ait pas tenté une alliance avec la Ligue du Nord italienne pour reconstituer une sort de grande pannonie impériale. Comme historien de l'époque romaine il lui a peut-être manqué de s'immerger aussi dans la culture héllénique, ce qui lui aurait peut-être évité cette admiration pour tous les tyrans et ploutocrates de son temps (et de l'ancien temps)

    By Blogger Ane-Vert, at 10:52 PM  

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