Le serpent de Copé.
Bonsoir à toutes et à tous.
Est-ce parce qu'il fait moins parler de lui ces derniers temps ? Est-ce pour plaire à certains enseignants ? Toujours est-il que Jean-François Copé a ressorti un vieux serpent de mer particulièrement miteux : l'examen de passage en sixième. Comme si la France n'avait pas autre chose en tête ! Comme si l'Education Nationale ne cherchait pas d'autres solutions à ses problèmes !
Cette proposition est au sens propre du terme réactionnaire, puisqu'elle nous ramène cinquante ans en arrière, avant que les lycées et collèges ne se démocratisent en s'ouvrant à une grande masse d'élèves. A l'époque, les enfants du peuple accédaient rarement à ce qu'on appelle aujourd'hui le "second degré", qui était réservé aux plus méritants et surtout aux fils et filles de la bourgeoisie. Voilà le rêve rétrograde de Copé.
Il y a bien sûr de la démagogie derrière tout ça. Copé sait parfaitement qu'on ne peut pas revenir sur la révolution démocratique de l'Ecole. Mais il veut séduire les enseignants, dont un certain nombre approuvent ce genre de mesure, qui sélectionne les élèves, ne retient que les meilleurs et protège ainsi le collège de l'arrivée massive des classes populaires et déshéritées. Quand on sait combien il est difficile d'enseigner à ce niveau, on comprend la tentation du tri. Mais il ne faut pas y céder. C'est une fausse solution et une vraie régression. Les remèdes sont ailleurs.
Bonne soirée.
Est-ce parce qu'il fait moins parler de lui ces derniers temps ? Est-ce pour plaire à certains enseignants ? Toujours est-il que Jean-François Copé a ressorti un vieux serpent de mer particulièrement miteux : l'examen de passage en sixième. Comme si la France n'avait pas autre chose en tête ! Comme si l'Education Nationale ne cherchait pas d'autres solutions à ses problèmes !
Cette proposition est au sens propre du terme réactionnaire, puisqu'elle nous ramène cinquante ans en arrière, avant que les lycées et collèges ne se démocratisent en s'ouvrant à une grande masse d'élèves. A l'époque, les enfants du peuple accédaient rarement à ce qu'on appelle aujourd'hui le "second degré", qui était réservé aux plus méritants et surtout aux fils et filles de la bourgeoisie. Voilà le rêve rétrograde de Copé.
Il y a bien sûr de la démagogie derrière tout ça. Copé sait parfaitement qu'on ne peut pas revenir sur la révolution démocratique de l'Ecole. Mais il veut séduire les enseignants, dont un certain nombre approuvent ce genre de mesure, qui sélectionne les élèves, ne retient que les meilleurs et protège ainsi le collège de l'arrivée massive des classes populaires et déshéritées. Quand on sait combien il est difficile d'enseigner à ce niveau, on comprend la tentation du tri. Mais il ne faut pas y céder. C'est une fausse solution et une vraie régression. Les remèdes sont ailleurs.
Bonne soirée.
16 Comments:
MAIS où sont les remédes ???
question : doit on savoir , lire , écrire et compter pour être en sixiéme ??
ça c 'est un serpent qui mord !
By Anonyme, at 11:17 PM
Sauf que là ça n'a rien à voir car cet examen ne délivrera pas un diplôme, il permettra juste de vérifier les connaissances de l'élève. Le but de cet examen sera qu'il y ait un taux de réussite à 100% contrairement à jadis où le but était d'éliminer le plus d'élèves possibles pour préserver une élite. Ce ne sera pas le cas avec cet examen qui a juste pour objectif celui de cerner les difficultés de l'élève pour mieux le prendre en charge par la suite.
By Arthur Nouaillat, at 11:24 PM
Mais alors d'après Copé ils vont où ceux qui échouent à l'examen ?
By Anonyme, at 11:31 PM
un peu d' historique et tu verras que la situation actuelle ,n'est plus tenable !!
By Anonyme, at 11:46 PM
A 11.17 :
Et l'école primaire, ça sert à quoi sinon à savoir lire, écrire et compter ?
By Emmanuel Mousset, at 12:31 AM
Arthur,
Un examen avec 100% de réussite, ce n'est pas un examen. Mais c'est quoi au juste ?
By Emmanuel Mousset, at 12:32 AM
A 11.46 :
Ce qui n'est plus tenable, ce sont les propositions démagogiques de la droite.
By Emmanuel Mousset, at 12:33 AM
ARTHUR en 1950 les instits ne présentaient à l' exam d'entrée en 6° que des élèves quasi certains de réussir ... il faut connaître l' histoire avant de débattre mais aussi la question que font ceux non acceptés , quant à lire , écrire et compter , le résultat n' est pas celui espéré et c 'est un des problèmes en plus de la discipline devenue aussi un point de friction permanente !!!
By Anonyme, at 8:04 AM
à l'anonyme de 8.04.
Dans les années 50, il y avait aussi le concours des bourses pour les élèves méritants ! (aux parents peu fortunés ).
Dans les années 60 des entrées en 6ième sans examen sur dossier et d'autres avec examen puis admission sur dossier pour tous quand l'examen a été supprimé maintenant redoublement en CM2 pratiquement interdit;
dans les années 50, le fils du médecin et du propriétaire de filature en 6ième au LHM, d'autres au cours complémentaire de leur chef-lien de canton avec comme perspective pour devenir bachelier soit l'École Normale d'Instituteurs soit le petit séminaire !
De grâce n'y revenons pas !
By Anonyme, at 11:48 AM
Excellent commentaire.
By Emmanuel Mousset, at 1:44 PM
le bon remède, c'est de mettre de l'argent où il y en a besoin, par exemple dans les bourses accordées sur concours
By Anonyme, at 4:33 PM
La guerre est finie
vous avez perdu la réforme a été adopté.
By Anonyme, at 4:43 PM
Que vous puissiez parler de "guerre" est symptomatique de l'état d'esprit de la droite. Puisque vous êtes dans le registre militaire, je vous rappellerais que "perdre une bataille n'est pas perdre la guerre".
By Emmanuel Mousset, at 5:53 PM
à 1148
FACILE les clichés , il y avait aussi des fils de classe moyenne et ouvrière au Lycée ... les instits " poussaient " les meilleurs avec des cours " gratuits " en heure sup tôt le matin avec le soutien des communes ...
MAIS les autres avaient avec leur parfaite connaissances de bases ; et sur concours des emplois rapidement à la SNCF et autres grandes entreprises ou administrations ...
se cacher derrière des paravents bobos ne résout rien !!
By Anonyme, at 6:48 PM
En 1944, dans ses écrits clandestins, Marc Boch écrit :
"Un mot, un affreux mot, résume une des tares les plus pernicieuses de notre système actuel : celui de bachotage. C'est certainement dans l'enseignement primaire que le poison a pénétré le moins avant : sans l'avoir, je le crains, tout à fait épargné. L'enseignement secondaire, celui des universités et les grandes écoles en sont tout infectés.
" Bachotage. " Autrement dit : hantise de l'examen et du classement. Pis encore : ce qui devait être simplement un réactif, destiné à éprouver la valeur de l'éducation, devient une fin en soi, vers laquelle s'oriente, dorénavant, l'éducation tout entière. On n'invite plus les enfants ou les étudiants à acquérir les connaissances dont l'examen permettra, tant bien que mal, d'apprécier la solidité. C'est à se préparer à l'examen qu'on les convie. Ainsi un chien savant n'est pas un chien qui sait beaucoup de choses, mais qui a été dressé à donner, par quelques exercices choisis d'avance, l'illusion du savoir. " Vous serez certainement agrégé l'année prochaine, disait naïvement un juge d'agrégation à un de mes étudiants, cette année, vous n'êtes pas encore suffisamment formé au concours. " ...
Je ne pense pas qu'il soit nécessaire d'insister sur les inconvénients intellectuels d'une pareille manie examinatoire. Mais ses conséquences morales, les a-t-on toujours assez clairement vues : la crainte de toute initiative, chez les maîtres comme chez les élèves ; la négation de toute libre curiosité ; le culte du succès substitué au goût de la connaissance ; une sorte de tremblement perpétuel et de hargne, là où devrait au contraire régner la libre joie d'entreprendre ; la foi dans la chance (car ces examens, quelle que puisse être la conscience des examinateurs, demeurent, par nature, hasardeux : qu'on veuille bien se souvenir de la curieuse et terrible enquête de Piéron et Laugier, si savamment étouffée par les chefs de l'Université : d'un correcteur à l'autre, d'un jour à l'autre... Est-ce dans cette atmosphère qu'on forme une jeunesse ?
http://anevert.blogspot.com/2010/05/10-mai-1940-debut-de-loffensive.html
By Ane-Vert, at 7:23 PM
ANE VERT
Le bachotage ; n'est ce pas l'application du taylorisme aux travaux intellectuels ...
Mais un bachoteur ne sera jamais un grand chirurgien , un grand architecte , un grand penseur ... ou écrivain mais peut être un fonctionnaire consciencieux ou un Ingénieur qualité de grande intégrité ...
CHACUN doit trouver sa place avec un niveau de travail requis et sincère …
Il y a effectivement des surdoués de domaine pointu , mais il n’ y a pas fondamentalement d’ignares ou très peu par maladie ou état chronique …
By Anonyme, at 9:20 PM
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