L'Aisne avec DSK

07 novembre 2010

Le bonheur du collectif.

Bonsoir à toutes et à tous.


J'ai participé et présidé hier toute la journée à une très belle réunion qui m'a rempli de satisfaction et fait réfléchir, au retour, sur le bonheur du collectif. Quelles sont les clés du succès ? Être nombreux, différents, et pourtant unis, à l'écoute les uns des autres, nous enrichissant mutuellement, progressant dans la réflexion commune. Le plus beau, c'est lorsqu'on sent, dans un groupe pourtant varié, une unanimité se former doucement, tranquillement, sans forcer, comme une évidence en train d'accoucher, les douleurs en moins.

Pas d'illusion : ce genre de situation, presque un état de grâce, est plutôt rare, mais il existe et ne demande qu'à être répété. Depuis une bonne dizaine d'années, j'assiste, je participe ou j'organise des réunions de toute sorte ; je sais d'expérience que la division, le conflit sont des tendances naturelles, quasiment des plaisirs, parfois des jouissances morbides, celui de contribuer à l'éclatement d'un groupe à travers l'excitation narcissique (j'ai vu !). C'est pourquoi l'unité entre êtres humains est toujours un petit miracle, qu'il faut honorer comme tel et qui doit être notre premier souci.

Si la politique craint tant la division et réclame tellement l'unité, le rassemblement, c'est qu'elle pressent que c'est à la fois vital et difficile. Je n'en ai pour ma part jamais douté, ce qui me fait mettre le compromis, le consensus et pourquoi pas l'unanimité comme condition et finalité de l'action politique. D'où concomitamment ma répulsion pour le rapport de force diviseur, destructeur, irresponsable, qui privilégie les intérêts particuliers sur l'intérêt général.

En même temps, l'unité peut être détestable quand elle est imposée, factice, purement tactique. Elle devient carrément dangereuse quand elle est clanique, tribale, mafieuse, sectaire : le petite groupe en fusion, qui cultive l'entre soi ou, pire, se soumet à un chef. Ça, ce n'est plus l'unanimité telle que je l'ai vécue hier, libre, naturelle, où chacun est à sa place et à sa juste place, où tous sont pris en compte et contribuent à l'élan commun.

Je ne me sens pas chef de bande, patron, caporal, avec une bande de suiveurs, de stipendiés ou de midinettes à mes basques. Mais leader (au sens anglo-saxon), représentant (au sens républicain), animateur, porteur d'élan, de projet et d'idées, oui je crois être fait pour ça. C'est du moins ce que je sens, ce qu'on veut bien me dire et surtout ce qui m'apporte, comme je le notais au début de ce billet, une certaine satisfaction. Savoir reconnaître l'apport de chacun, repérer l'endroit, la fonction où il donnera le meilleur de lui-même, l'encourager à cela en m'effaçant devant lui, en étant moi-même sans déborder sur les autres, dans une sorte de modestie, de retrait qui distinguent le leader du chefaillon, je le comprends, je le désire et il m'arrive de le vivre.


Bonne soirée.

4 Comments:

  • Collectif terme galvaudé ; comme communisme ; collectivisme , kibboutz , kolkhoz sois simple et dis nous travail d 'équipe comme dans le sport , la médecine etc. ….

    By Anonymous Anonyme, at 12:27 PM  

  • Travail d'équipe pourquoi pas, mais je crois que ça va plus loin que ça : savez-vous qu'"unanimité" signifie "faire une seule âme" ? Je n'en demande pas tant, mais la cohésion d'un groupe est une belle chose.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 10:29 PM  

  • Vous évoluez bien vite , êtes vous en phase de rédemption ou de séduction ???

    By Anonymous Anonyme, at 10:51 PM  

  • Les deux mon capitaine !

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 11:01 PM  

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