Borloo est-il social-démocrate ?
Bonsoir à toutes et à tous.
Jean-Louis Borloo s'est présenté aujourd'hui comme un "social-démocrate". Et comme je suis moi-même, comme vous le savez, social-démocrate, je devrais normalement être satisfait. Et pourtant je ne suis pas satisfait, quoique n'étant pas de tempérament grognon. Que se passe-t-il donc ?
1- Entre dire et être, il y a une distance, qui parfois peut être très grande. Bayrou aussi se prétend social-démocrate alors qu'il ne l'est absolument pas, mais plutôt démocrate-chrétien, une famille politique qui en Europe s'oppose généralement à la social-démocratie.
2- La citation de Borloo mérite d'être respectée : il se présente comme "radical, centriste, social-démocrate". Or, la formule est contradictoire, on ne peut pas être les trois à la fois, ce ne sont pas des synonymes : le radical est de centre droit (c'est le parti radical-valoisien, hier à l'intérieur de l'UDF, aujourd'hui de l'UMP), le centriste est à mi-distance de la gauche et de la droite (c'est l'actuel MoDem), le social-démocrate est à gauche (tous les partis sociaux-démocrates appartiennent à l'Internationale Socialiste).
3- Borloo est "radical" puisque membre depuis longtemps et aujourd'hui président du Parti radical. Pourquoi aller chercher ailleurs ? Politiquement, nous sommes ce à quoi nous appartenons, c'est tout.
4- Jean-Louis Borloo appartient à un gouvernement dont la politique s'est définie en opposition à la social-démocratie. Par exemple sur la réduction du temps de travail, très ancienne revendication de la social-démocratie. Comment pourrait-il être social-démocrate ?
5- Jean-Louis Borloo est sympa, chevelu, atypique, marrant, pas du tout la droite bon chic bon genre telle qu'on l'imagine. Humainement et en termes d'image, c'est l'anti-Fillon. Il a fait partie de Génération Ecologie, à l'époque où cette formation politique était proche de la gauche. Et c'est un pote de Bernard Tapie ! Est-ce que tout ça suffit à en faire un social-démocrate ? Évidemment non.
6- Si Jean-Louis Borloo se sent obligé de se définir par ce qu'il n'est pas, c'est pour une raison très simple, que tout le monde devine : il pourrait devenir Premier ministre. Normal : Sarkozy, après le mouvement sur les retraites, souffre d'un déficit social qu'il va tenter de combler, d'autant qu'il doit une partie de sa victoire en 2 007 à des voix ouvrières. Il lui faut donc nommer un social-démocrate d'apparence. C'est tout de même un bel hommage rendu à la social-démocratie et ses racines populaires ! Mais c'est faux, archi-faux : Borloo est un homme de droite que le social-démocrate que je suis ne soutiendra pas.
Bonne soirée.
Jean-Louis Borloo s'est présenté aujourd'hui comme un "social-démocrate". Et comme je suis moi-même, comme vous le savez, social-démocrate, je devrais normalement être satisfait. Et pourtant je ne suis pas satisfait, quoique n'étant pas de tempérament grognon. Que se passe-t-il donc ?
1- Entre dire et être, il y a une distance, qui parfois peut être très grande. Bayrou aussi se prétend social-démocrate alors qu'il ne l'est absolument pas, mais plutôt démocrate-chrétien, une famille politique qui en Europe s'oppose généralement à la social-démocratie.
2- La citation de Borloo mérite d'être respectée : il se présente comme "radical, centriste, social-démocrate". Or, la formule est contradictoire, on ne peut pas être les trois à la fois, ce ne sont pas des synonymes : le radical est de centre droit (c'est le parti radical-valoisien, hier à l'intérieur de l'UDF, aujourd'hui de l'UMP), le centriste est à mi-distance de la gauche et de la droite (c'est l'actuel MoDem), le social-démocrate est à gauche (tous les partis sociaux-démocrates appartiennent à l'Internationale Socialiste).
3- Borloo est "radical" puisque membre depuis longtemps et aujourd'hui président du Parti radical. Pourquoi aller chercher ailleurs ? Politiquement, nous sommes ce à quoi nous appartenons, c'est tout.
4- Jean-Louis Borloo appartient à un gouvernement dont la politique s'est définie en opposition à la social-démocratie. Par exemple sur la réduction du temps de travail, très ancienne revendication de la social-démocratie. Comment pourrait-il être social-démocrate ?
5- Jean-Louis Borloo est sympa, chevelu, atypique, marrant, pas du tout la droite bon chic bon genre telle qu'on l'imagine. Humainement et en termes d'image, c'est l'anti-Fillon. Il a fait partie de Génération Ecologie, à l'époque où cette formation politique était proche de la gauche. Et c'est un pote de Bernard Tapie ! Est-ce que tout ça suffit à en faire un social-démocrate ? Évidemment non.
6- Si Jean-Louis Borloo se sent obligé de se définir par ce qu'il n'est pas, c'est pour une raison très simple, que tout le monde devine : il pourrait devenir Premier ministre. Normal : Sarkozy, après le mouvement sur les retraites, souffre d'un déficit social qu'il va tenter de combler, d'autant qu'il doit une partie de sa victoire en 2 007 à des voix ouvrières. Il lui faut donc nommer un social-démocrate d'apparence. C'est tout de même un bel hommage rendu à la social-démocratie et ses racines populaires ! Mais c'est faux, archi-faux : Borloo est un homme de droite que le social-démocrate que je suis ne soutiendra pas.
Bonne soirée.
posted by Emmanuel Mousset at
8:19 PM
8 Comments:
Et le centre, vous croyez que c'est un critère de parti ... c'est sans doute une posture .. pour éleveur de chevaux de courses ... mais rien de sérieux ... n'en sortira , sinon un score du aux indécis entre Gauche et droite , si c 'est ça une politique , je me prends une cuite mémorable tous les jours ... Mais soyons sérieux , un parti vit par son électorat et par un électorat le plus stable possible …. Bien que le scrutin à deux tours écrase parfois trop les données … mais il faut bien une majorité pour gouverner et pas au centre !!
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Anonyme, at 9:14 PM
Pas clair, votre commentaire ...
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Emmanuel Mousset, at 9:16 PM
Si on suit votre raisonnement quand on est radical on est de droite
le PRG est radical donc il est de droite...
Vous êtes décidément un très grand politologue
sans aucun doute le meilleur.
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Anonyme, at 8:09 AM
Oui, quand on est radical-valoisien, on est de droite. Dans votre grande malhonnêteté, vous avez gardé "radical" et vous avez effacé "valoisien". A moins que vous ne sachiez pas qu'il existe deux partis chez les radicaux, le PR et le PRG. Mais entre l'ignorance et la malhonnêteté, c'est plutôt la deuxième hypothèse qui aurait ma préférence. Et si le mot malhonnêteté vous choque, vous pouvez retenir celui de malveillance, qui est flagrante.
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Emmanuel Mousset, at 9:36 AM
qui est malhonnête et écrit
"le radical est de centre droit"
Je n'y puis rien si vous êtes un malotru.
Quel est la différence entre un radical de gauche et un radical valoisien à part que les uns s'allient au ps quand les autres s'allient à l'ump
mais sur le fond c kiffe kiffe bourricot.
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Anonyme, at 8:26 PM
Toujours aussi malhonnête ! Et coupeur de phrases ! Vous avez cette fois omis de faire figurer dans votre citation ma parenthèse où je précisais que je parlais du parti radical-valoisien. La malhonnêté chez vous, c'est de naissance ou on vous l'a apprise ?
Et l'ignorance ? Sachez que s'allier à la droite ou à la gauche, ce n'est pas la même chose et que la division de la famille radicale a été, à son niveau, un événement politiquement marquant. Mais au niveau de votre petit cerveau, manifestement pas.
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Emmanuel Mousset, at 8:50 PM
Les radicaux n'auraient jamais du se diviser.
Un radical est radical avant et c'est ce qui compte, ses valeurs pas avec qui il s'allie.
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Anonyme, at 11:47 PM
1- Ce n'est pas avec des souhaits qu'on fait de la politique mais avec des réalités.
2- Valeurs ou pas, un radical de droite et un radical de gauche sont plus différents que semblables.
3- La question des alliances est surdéterminante est politique : "dis-moi avec qui tu t'allies et je te dirai qui tu es".
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Emmanuel Mousset, at 12:11 AM
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