Une législative partielle ?

Bonjour à toutes et à tous.


En cette période de proche remaniement ministériel, les supputations vont bon train et elles atteignent jusqu'à Saint-Quentin : si Xavier Bertrand redevient ministre, il y aura une élection législative partielle puisqu'il ne pourra pas rester député et que sa suppléante Pascale Gruny ne pourra pas le remplacer puisqu'elle est déjà députée européenne. Cette situation serait-elle alors favorable à la gauche ? Je pense que non, pour plusieurs raisons :

1- D'abord, Xavier Bertrand ministre serait, pour la suite, un titre plus avantageux pour lui que chef de l'UMP. La tête d'un ministère a meilleure presse que la direction d'un parti.

2- La droite trouvera facilement un candidat. Le cas Gruny ne causera aucun embarras. Soit la députée européenne renonce à son actuel mandat, ce n'est pas impossible puisqu'il n'apporte pas vraiment un avantage décisif au regard de l'électorat (auquel cas le problème est levé, la suppléante devenant automatiquement députée). Soit la droite se donne un autre candidat, par exemple Monique Ryo. Quoi qu'il en soit, je crois qu'il n'y aura pas de surprise et que le choix sera prévisible. La droite locale, ces dix dernières années, ne nous a pas habitués à des candidatures sorties du chapeau (on le constate à nouveau pour les élections cantonales). C'est en partie ce qui fait sa force.

3- Côté socialiste, nous avons une contrainte fâcheuse : la circonscription est réservée à une femme, depuis qu'Odette Grzegrzulka en a été l'élue. Ce qui limite considérablement nos possibilités de choix. Je suis bien sûr favorable à la promotion des femmes en politique, mais quand le jeu n'est pas égal avec la droite, c'est embêtant. Nous devons nous battre avec une main attachée dans le dos !

4- Mais même si cette contrainte était levée, nous resterions confrontés au redoutable problème du choix : qui ? Avec comme toujours les risques de division, l'infernale logique du rapport de force se remettant en branle et avec elle la machine à perdre. L'idéal en politique est d'avoir sinon un candidat "naturel", du moins un nom qui s'impose. Nous n'en sommes pas là, en tout cas dans l'immédiat.

5- Depuis huit ans, la circonscription de Saint-Quentin est sillonnée, travaillée au corps par Xavier Bertrand et Pascale Gruny. Sa reconquête ne sera pas facile. Dans le cadre d'un scrutin national, comptant sur une dynamique générale, le terrain serait sans doute plus propice à une victoire de la gauche. Mais dès maintenant, c'est plus délicat, malgré le mouvement contre la réforme des retraites, mobilisation syndicale don ne peut pas mécaniquement reporter les effets sur une élection politique.

6- Une nouvelle victoire de la droite à cette hypothétique législative partielle aurait une conséquence très négative : à quelques semaines d'élections cantonales cette fois gagnables pour la gauche locale (je pense surtout au canton Saint-Quentin Nord), une défaite à la législative serait du plus mauvais effet et risquerait de compromettre notre victoire à la cantonale. C'est pourquoi je ne souhaite pas que cette élection partielle ait lieu.


Bonne journée.